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Liban - Ressources hydrauliques

Au Liban, la polémique s’accentue autour des barrages en construction

Les barrages en cours de réalisation, à Janneh, Hammana ou ailleurs, font actuellement l'objet d'une polémique entre autorités officielles et militants de la société civile.

C'est le barrage de Janneh, devant être construit dans la vallée de Nahr Ibrahim, qui a fait parler de lui hier. L'Agence nationale d'information (Ani), citant un communiqué du ministère de l'Énergie et de l'Eau, écrivait hier que « le Conseil d'État a rejeté le recours d'une ONG demandant l'arrêt du projet du barrage de Janneh ».
L'ONG évoquée dans ce texte est en fait le Mouvement écologique libanais (LEM), un rassemblement d'une soixantaine d'associations. En gros, il dénonce les dégâts écologiques et culturels que la construction d'un grand barrage occasionnerait dans une vallée qui revêt, selon lui, une grande importance. Il soulève également le problème de la présence de failles géologiques à l'emplacement même du futur barrage. Des arguments que rejette le ministère de l'Énergie et de l'Eau, invoquant la nécessité d'augmenter la capacité de stockage de l'eau du Liban, afin de mieux assurer la distribution de l'eau. Le projet est financé par l'Office des eaux de Beyrouth.

 

(Pour mémoire : Des barrages sur des failles sismiques, c'est « Apocalypse Now » !)


Il y a quelques mois, le ministre de l'Environnement Mohammad Machnouk avait demandé que l'étude d'impact environnemental du projet soit soumise à son ministère, revendiquant l'arrêt des travaux jusqu'à la révision du document. Le ministère de l'Environnement a publié une liste de remarques sur cette étude effectuée en 2008. Les travaux se sont cependant poursuivis sans discontinuer sur le site.
L'Orient-Le Jour s'est procuré une copie de la décision du Conseil d'État, publié le 30 décembre dernier, et en reproduit certains extraits.
Il y est effectivement écrit que la demande d'interruption des travaux faite par le LEM est rejetée. Dans le texte, le Conseil d'État rappelle que la partie plaignante, soit le LEM, demande, dans le cadre de la polémique qui l'oppose à l'État, l'annulation du contrat signé entre le ministère de l'Eau et de l'Énergie et l'Office des eaux de Beyrouth, le 9 juin 2009, ce que l'État rejette. Par ailleurs, le Conseil d'État confirme sa prérogative, suivant l'article 77 de son règlement interne, de statuer dans les cas de demande d'arrêt des travaux, quand la partie qui fait cette demande présente un dossier montrant que ces travaux « lui portent un préjudice grave », et que le recours est fondé sur des raisons « sérieuses et importantes ». Enfin, le Conseil estime que dans le dossier qui lui a été présenté, « les conditions de la demande d'arrêt des travaux (...) ne sont pas réunies, d'où un rejet de cette demande ».

 

(Pour mémoire : Le barrage de Janneh : un projet controversé contre le patrimoine libanais)


Toutefois, outre la décision de rejeter la demande du LEM à l'unanimité, le Conseil d'État a également décidé « de demander aux parties contre lesquelles le recours a été présenté de fournir au Conseil un dossier administratif complet relatif à cette affaire, dans un délai d'un mois à partir de la date à laquelle elles auront été notifiées de cette décision ».
Selon le LEM, cette phrase suffit à garder l'affaire ouverte, même si la demande d'arrêt immédiat des travaux est rejetée. À la question de savoir quelles mesures il compte prendre, le rassemblement souligne qu'« une demande de révision de la décision préliminaire du Conseil d'État est en cours de préparation ». Le LEM estime que « cette décision n'a pas abordé le fonds du problème mais seulement la forme (la décision objet de la demande d'annulation), en considérant que l'aspect d'urgence et de grands dégâts imminents et irréparables sont inexistants (ou insuffisants), ce qui est totalement en contradiction avec la situation, l'état des lieux et les faits actuels réels ».

 

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C'est le barrage de Janneh, devant être construit dans la vallée de Nahr Ibrahim, qui a fait parler de lui hier. L'Agence nationale d'information (Ani), citant un communiqué du ministère de l'Énergie et de l'Eau, écrivait hier que « le Conseil d'État a rejeté le recours d'une ONG demandant l'arrêt du projet du barrage de Janneh ».L'ONG évoquée dans ce texte est en fait le Mouvement...

commentaires (2)

"Dans le texte, le Conseil d'État rappelle que la partie plaignante, soit le LEM, demande, dans le cadre de la polémique qui l'oppose à l'État, l'annulation du contrat signé entre le ministère de l'Eau et de l'Énergie et l'Office des eaux de Beyrouth, le 9 juin 2009, ce que l'État rejette." Correction: ce n'est pas d'un contrat qu'il s'agit, mais d'un "mémorandum de coordination" entre le Ministère de l'Energie et des Eaux et l'Etablissement des Eaux de Beyrouth et du Mont-Liban! S'il s'était agi de "l'Office des Eaux de Beyrouth", il n'aurait eu rien à voir avec un barrage qui se construit dans le caza de Jbeil... Par ailleurs, je voudrais tranquilliser les membres du LEM: rien ne peut arrêter le barrage de Janneh, excepté une décision du Conseil des Ministres, qui viendrait annuler l'effet de la décision du CdM no 76 du 24/4/2009...Bon courage les gars!

Georges MELKI

09 h 24, le 22 janvier 2015

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Commentaires (2)

  • "Dans le texte, le Conseil d'État rappelle que la partie plaignante, soit le LEM, demande, dans le cadre de la polémique qui l'oppose à l'État, l'annulation du contrat signé entre le ministère de l'Eau et de l'Énergie et l'Office des eaux de Beyrouth, le 9 juin 2009, ce que l'État rejette." Correction: ce n'est pas d'un contrat qu'il s'agit, mais d'un "mémorandum de coordination" entre le Ministère de l'Energie et des Eaux et l'Etablissement des Eaux de Beyrouth et du Mont-Liban! S'il s'était agi de "l'Office des Eaux de Beyrouth", il n'aurait eu rien à voir avec un barrage qui se construit dans le caza de Jbeil... Par ailleurs, je voudrais tranquilliser les membres du LEM: rien ne peut arrêter le barrage de Janneh, excepté une décision du Conseil des Ministres, qui viendrait annuler l'effet de la décision du CdM no 76 du 24/4/2009...Bon courage les gars!

    Georges MELKI

    09 h 24, le 22 janvier 2015

  • AU LIBAN... CHACUN VEUT QUE LES PROJETS SOIENT TAILLÉS À SA TAILLE... MÊME SI MESQUINE ! L'ABRUTISSEMENT INFECTE TOUT ET TOUS ! DES ABRUTIS EN ON A À LA TONNE ET À LA PELLE... ÉLUS ET VULGAIRES !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 45, le 22 janvier 2015

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