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À La Une - Etats-Unis

Obama promet la victoire contre l'EI, même si elle "prendra du temps"

De nouvelles sanctions contre l'Iran feraient capoter la diplomatie, avertit le président, lors de son discours sur l'état de l'Union.

"Nous allons continuer à chasser les terroristes et à détruire leurs réseaux, et nous nous réservons le droit d'agir unilatéralement", a assuré le président américain lors de son discours sur l'état de l'Union. REUTERS/Mandel Ngan/Pool

Les Etats-Unis et leurs partenaires vaincront l'organisation de l'Etat islamique (EI), mais "cet effort prendra du temps", a souligné mardi soir le président américain Barack Obama dans son discours sur l'état de l'Union devant le Congrès. "Il faudra se fixer sur ce point de mire. Mais nous réussirons", a-t-il ajouté. "Au lieu d'être happé dans une nouvelle guerre au sol au Moyen-Orient, nous conduisons une large coalition, comprenant des pays arabes, pour amoindrir et, au bout du compte, détruire ce groupe terroriste", a-t-il poursuivi, jugeant que les Etats-Unis étaient plus forts lorsqu'ils combinaient "puissance militaire et forte diplomatie".

 

(Pour mémoire : "L'EI est déjà là, nous sommes dans vos PC, dans chaque base militaire américaine")

 

Terrorisme

M. Obama a également affiché la solidarité des Etats-Unis avec toutes les victimes du terrorisme "d'une école du Pakistan aux rues de Paris". "Nous allons continuer à chasser les terroristes et à détruire leurs réseaux, et nous nous réservons le droit d'agir unilatéralement", a-t-il ajouté.

Le 44e président des Etats-Unis a en outre dénoncé "la résurgence déplorable de l'antisémitisme dans certaines parties du monde", condamnant par ailleurs "les stéréotypes insultants contre des musulmans, dont la grande majorité partage notre engagement pour la paix".

Quelques heures avant la début de son discours, M. Obama avait appelé mardi son homologue français François Hollande pour faire en point sur l'enquête en cours après les attaques meurtrières qui ont frappé Paris début janvier, dont celle contre Charlie Hebdo.  Dans l'hémicycle de la Chambre des représentants, une élue démocrate avait distribué des crayons jaunes qui ont été brièvement brandis pendant le discours pour rendre hommage aux victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo.

 

(Pour mémoire : Kerry : Je voulais être ici avec tout Paris, toute la France)

 

Nucléaire iranien

Abordant le dossier du nucléaire iranien, le président des Etats-Unis a prévenu le Congrès, contrôlé par les républicains, que de nouvelles sanctions contre Téhéran ruineraient les chances de sceller un accord diplomatique international sur le programme nucléaire de Téhéran. Il a de nouveau brandi la menace de son droit de veto si des élus du Sénat et de la Chambre des représentants lui soumettaient une loi sur un nouveau train de sanctions.
Le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France et Allemagne) négocie avec l'Iran pour trouver un règlement sur le programme nucléaire controversé de la République islamique. "Jusqu'au printemps, nous avons la chance de pouvoir négocier un accord complet qui empêche que l'Iran ait une arme nucléaire, qui sécurise l'Amérique et ses alliés, y compris Israël, tout en évitant un nouveau conflit au Moyen-Orient", a argumenté le président américain. Toutefois, a prévenu M. Obama, "il n'y a aucune assurance que les négociations soient couronnées de succès et je garde toutes les options sur la table pour empêcher un Iran nucléaire", en allusion à une hypothétique action militaire de Washington contre Téhéran.


Ukraine

Autre point abordé par le président Obama : l'Ukraine. "Nous faisons la démonstration de la puissance de la diplomatie et de la force des Etats-Unis", a déclaré M. Obama sur ce point. "Nous défendons le principe selon lequel les grandes puissances ne peuvent malmener les petites --en nous opposant à l'agression russe, en soutenant la démocratie en Ukraine et en rassurant nos alliés de l'Otan".

 

Cuba

Saluant la présence de l'Américain Alan Gross, libéré en décembre par Cuba après cinq ans de prison, M. Obama a, par ailleurs appelé le Congrès à lever l'embargo économique contre La Havane, dans le cadre du rapprochement historique entre les deux pays annoncé le 17 décembre. "Quand ce que vous faites depuis 50 ans ne marche pas, il faut essayer autre chose", a-t-il martelé, à la veille d'une première série d'entretiens officiels à La Havane pour concrétiser le rétablissement de leurs relations diplomatiques, rompues depuis 1961.

 

(Pour mémoire : Obama, enjoué, dresse le portrait d'une Amérique renaissante)

 

Inégalités

Sur les dossiers de politique interne, le président, porté par de bons indicateurs économiques, a déclaré, "ce soir, nous tournons la page", demandant au Congrès réuni au grand complet de s'attaquer aux inégalités.

Ses nombreux projets de réforme, déclinés dans un discours sur l'état de l'Union à la tonalité résolument optimiste, devraient cependant se heurter à la vive opposition de ses adversaires républicains, désormais majoritaires dans les deux chambres, au moment où tout Washington a déjà les yeux tournés vers l'élection présidentielle de 2016.

 

Mettant en exergue le chemin parcouru depuis la "violente récession" qui a frappé son pays et le monde, le président des Etats-Unis, a proposé d'augmenter la pression fiscale sur les foyers les plus aisés. "Accepterons-nous une économie où seuls quelques uns s'en sortent de manière spectaculaire ?", a lancé M. Obama à deux ans jour pour jour de son départ de la Maison Blanche. S'appuyant sur une économie en croissance, des déficits en baisse et une production énergétique "en plein essor", il a proposé en particulier la suppression d'une niche fiscale sur la taxation des revenus du capital qui frapperait presque exclusivement 1% des contribuables les plus riches. Parmi les nombreuses idées avancées, il a évoqué la simplification de l'accès à la propriété, la hausse du salaire minimum, le développement des congés maternité et des congés maladie, ou encore la gratuité sous conditions des "community colleges" qui offrent des formations universitaires courtes.

 

(Lire aussi : Oui, non, peut-être : la liste des prétendants à la Maison Blanche s'ébauche)

 

En dépit des déclarations de bonnes intentions des deux camps, le débat entre démocrates et républicains s'annonce difficile. Accusant le président américain de vouloir "punir le succès", le sénateur républicain Marco Rubio, qui pourrait se lancer dans la course à la Maison Blanche en 2016, a dénoncé "des propositions dépassées" se résumant à "plus d'impôts et plus de dépenses".

Rare sujet sur lequel M. Obama peut espérer un vote favorable de ses adversaires républicains: les accords de libre-échange avec l'Union européenne et la région Asie-Pacifique. Il a en outre sollicité auprès du Congrès l'adoption d'une "procédure accélérée" de négociation, contestée par ses alliés démocrates, qui lui donnerait des pouvoirs accrus de négociation.

 

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