Le général iranien qui a trouvé la mort dimanche en Syrie lors d'un raid mené par l'armée israélienne n'était pas visé par cette attaque, l'armée israélienne croyant alors cibler des combattants sans envergure, a déclaré mardi une source au sein des services de sécurité israéliens. "Nous ne nous attendions pas à ce que les tués aient une telle envergure, certainement pas le général iranien", a dit la source. "Nous pensions toucher une unité ennemie qui s'apprêtait à mener une attaque contre la clôture frontalière."
Ces propos semblent destinés à contenir le risque d'une riposte musclée de la part de Téhéran ou de leurs alliés du Hezbollah, qui a lui aussi perdu un dignitaire dans l'attaque, et qui ont promis des représailles.
Mohammad Ali Allahdadi, général du corps iranien des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite de la République islamique, Jihad Moughniyeh, 25 ans, le fils de Imad Moughniyeh, haut responsable militaire du mouvement assassiné en 2008 à Damas, ainsi que le commandant Mohammad Issa, un des responsables du dossier Irak-Syrie pour le Hezbollah, ont été tués dans le raid.
En tout, six membres du Hezbollah et six militaires iraniens ont trouvé la mort dans cette opération. Israël a dit avoir visé des "éléments terroristes" accusés de préparer des attaques contre elle. L'Etat hébreu, qui cherche à empêcher des transferts d'armes vers le Hezbollah, a déjà plusieurs fois frappé des cibles en Syrie, plongée dans la guerre depuis 2011. Il s'agit d'un des coups les plus durs portés au Hezbollah depuis qu'il combat aux côtés du régime de Bachar el-Assad dans la guerre en Syrie.
Prié de dire si Israël s'attend à une riposte de l'Iran ou du Hezbollah, la source au sein des services de sécurité israéliens a déclaré qu'il était "presque certain qu'ils répondront". "Nous l'anticipons, mais je pense que personne n'a intérêt à ce que cela donne lieu à une surenchère."
Le général Mohammed Ali Jaafari, chef des Gardiens de la révolution, a averti Israël, qu'il devrait se préparer à une réponse "dévastatrice" au raid, a rapporté le Haaretz mardi. Les "Sionistes" doivent s'attendre à des "coups de tonnerre dévastateurs", a-t-il averti dans un communiqué. Le raid marque "un nouveau point d'ouverture dans la chute du régime sioniste", a-t-il également souligné.
L'armée et la population israéliennes sont placées en état d'alerte dans le nord d'Israël qui a déployé un dispositif d'interception antimissile "Dôme de fer" à proximité de la frontière syrienne.
Selon le quotidien libanais proche du Hezbollah, Al-Akhbar, Israël voulait "tester si la Résistance était sérieuse dans sa volonté de riposter", tandis qu'As-Safir titrait que les représailles du Hezbollah seront "plus qu'une riposte et moins qu'une guerre".
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Le raid israélien est intervenu quelques jours après que le chef du parti chiite libanais, Hassan Nasrallah, a menacé Israël de riposte en cas de nouvelles attaques en Syrie.
Si les médias du parti ont évoqué une "aventure menaçant la sécurité du Moyen Orient", les analystes ne croient toutefois pas à une guerre généralisée car ils doutent que le mouvement armée chiite, fer de lance de la "résistance" contre Israël, veuille ouvrir un deuxième front. Le Hezbollah combat en effet depuis deux ans aux côtés du régime en Syrie, où son expérience de guérilla a permis à l'armée de progresser face aux rebelles.
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commentaires (3)
Trop tard... ça n'attenuera rien! Je pense que par cette action douloureuse de type nouveau, ils se sont enfoncé sériesement dans la merde; ils ne leur reste plus que le temps de le réaliser.
Ali Farhat
23 h 29, le 20 janvier 2015