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Charlie Hebdo: plus de 2 000 manifestants à Téhéran

Plus de 2 000 personnes en colère ont manifesté lundi aux abords de l'ambassade de France à Téhéran contre la publication d'un dessin représentant le prophète Mahomet dans l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo.

Les manifestants scandaient "Mort à la France", "Mort à Israël" et "Nous aimons le prophète", selon un journaliste de l'AFP sur place, alors que d'autres réclamaient la fermeture de l'ambassade.

Des portraits de Jihad Moughniyeh, un membre du Hezbollah tué dimanche lors d'une attaque israélienne en Syrie, ont été brandis. Jihad était le fils d'Imad Moughniyeh, ex-commandant militaire du mouvement chiite libanais lui-même assassiné en 2008.


Une fausse Une de Charlie Hebdo montrait un photo-montage représentant le chef de l'organisation Etat islamique (EI), Abou Bakr al-Baghdadi, entre le président français François Hollande et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors de la récente Marche contre le terrorisme à Paris.
Des drapeaux américains et israéliens ont été brûlés en fin de manifestation et la plaque de la rue Nofel Loshato (Neauphle-le-Château en français), où se situe l'ambassade, a été démontée.
Le bâtiment, situé en centre-ville, était protégé par un important dispositif de sécurité qui empêchait la foule d'approcher.

Un orateur a affirmé que la manifestation voulait "condamner l'insulte faite par Charlie Hebdo" au prophète, mais également le fait que l'ambassade "oblige les femmes à enlever leur voile" sur les photos à présenter pour leur demande de visa. En Iran, les femmes, quelle que soit leur religion, doivent avoir les cheveux et le cou couverts par un voile.
Les organisateurs, les étudiants bassidjis (miliciens islamiques), protestaient aussi contre la rencontre entre les chefs de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif et française Laurent Fabius vendredi à Paris, deux jours après la publication de la caricature.

Charlie Hebdo a été la cible le 7 janvier d'une attaque jihadiste qui a fait 12 morts, décimant sa rédaction.
L'Iran a condamné à la fois cet attentat et la publication du dessin, dénonçant un "abus" de la liberté d'expression.
La caricature a entraîné une vague de protestation, avec des manifestations parfois violentes, dans plusieurs pays musulmans, notamment au Niger où 10 personnes ont péri.

"C'est le moins que je puisse faire de protester contre cette insulte, nous condamnons les insultes envers tous les prophètes", a affirmé à l'AFP Vanak, une Iranienne d'une cinquantaine d'années vêtue d'un tchador, la tenue traditionnelle.

Le rassemblement s'est dispersé dans le calme peu après 17h00 (13h30 GMT). Un petit groupe a été repoussé par la police alors qu'il s'approchait de l'entrée de la représentation diplomatique.

Dans un communiqué, les organisateurs ont réclamé des excuses de M. Zarif pour son voyage à Paris, et l'expulsion de l'ambassadeur de France, Bruno Foucher.
"Nous n'avons pas démoli l'ambassade car nous suivons les ordres du guide" suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a affirmé Mohsen Mir Haji, responsable des étudiants bassidjis à l'Université de Téhéran.

Le 29 novembre 2011, plusieurs centaines de manifestants avaient saccagé l'ambassade du Royaume-Uni et la résidence de l'ambassadeur, une attaque qui avait provoqué une crise diplomatique internationale. Plusieurs responsables du régime avaient plus tard estimé le saccage contraire aux intérêts du pays, alors que l'ayatollah Khamenei avait désapprouvé "l'attitude incorrecte" des assaillants.

La dernière manifestation de colère devant l'ambassade de France à Téhéran remontait à octobre 2012, déjà à cause de caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo. Le rassemblement était resté pacifique.

Plus de 2 000 personnes en colère ont manifesté lundi aux abords de l'ambassade de France à Téhéran contre la publication d'un dessin représentant le prophète Mahomet dans l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo.Les manifestants scandaient "Mort à la France", "Mort à Israël" et "Nous aimons le prophète", selon un journaliste de l'AFP sur place, alors que d'autres réclamaient...