Rechercher
Rechercher

À La Une - Dans la presse

Golan : Pour le Yediot, le Hezbollah répondra, mais évitera d'ouvrir un nouveau front avec Israël

« L'arsenal du Hezbollah n'a qu'un but : attaquer massivement l’État hébreu en cas d'opération militaire contre les installations nucléaires iraniennes ».

Un soldat israélien sur la partie du Golan occupée par Israël. AFP PHOTO / JALAA MAREY

Au lendemain du raid israélien sur le plateau syrien du Golan qui a coûté la vie à six membres du Hezbollah, le Yediot Aharonot s'interroge sur la réponse du parti chiite.

Tout en reconnaissant l'impact du raid pour le Hezbollah – le raid a causé la mort du commandant militaire Mohammad Issa, un des responsables du dossier Irak-Syrie, ainsi que de Jihad, un des fils de Imad Moughniyeh – et le fait qu'une réponse aura lieu, le quotidien israélien ne s'attend pas à l'ouverture d'un nouveau front entre le parti chiite et l'armée israélienne sur le plateau du Golan.


Dans une longue analyse, Ron Ben-Yishai, commence par s'interroger sur les raisons stratégiques de la présence du Hezbollah sur le plateau du Golan. « Si (Hassan) Nasrallah peut à peine justifier les activités du Hezbollah dans les autres régions de Syrie en invoquant la protection des Syriens chiites et alaouites, alors il n'a aucune raison d'être sur le plateau du Golan (peuplé de druze et de sunnites, ndlr) », note l'auteur. A partir de là, il estime que ce positionnement du Hezbollah a un but : « créer un couloir visant à répondre ou venger les attaques présumées menées par Israël à l'intérieur des frontières syriennes ».
Et le Yediot de rappeler que les hommes du Hezbollah sur le plateau syrien du Golan ont déjà mené ou tenté de mener, des attaques contre Israël, notamment neuf jours après une attaque menée en territoire libanais, le 24 février 2014, et imputée à Israël contre un convoi présenté comme transportant des armes pour le parti chiite. Début mars, l'armée israélienne avait tiré contre des hommes présentés comme membres du Hezbollah qui tentaient de placer un engin explosif à la frontière syro-israélienne.
Il y a deux semaines, poursuit l'auteur, quatre soldats israéliens ont été blessés par l'explosion d'un engin placé, là aussi, à la frontière sur le Golan.


Sur la réponse du parti chiite à l'attaque, le journaliste israélien envisage plusieurs options.
« Il est parfaitement clair que le Hezbollah n'est pas intéressé aujourd'hui par une escalade majeure avec Israël. Mais il est aussi clair – surtout à la lumière de l'attitude du parti ces derniers temps et du discours de Hassan Nasrallah la semaine dernière – que le Hezbollah veut créer un nouvel équilibre de la dissuasion avec Israël ».

 

Jeudi, le secrétaire général du Hezbollah avait estimé dans un entretien à la chaîne panarabe al-Mayadeen basée à Beyrouth que « les raids répétés sur différents objectifs en Syrie constituaient une grave violation ». « Toute frappe contre des positions en Syrie vise tout l'axe de la Résistance (Damas, Téhéran, Hezbollah, ndlr) et pas seulement la Syrie », avait-il souligné, ajoutant que « cet axe pourrait décider de riposter C'est son droit. Cela peut arriver à tout moment. Nous ne cherchons pas une nouvelle guerre (...) mais nous y sommes prêts. Si le commandement de la Résistance demande (à ses combattants) d'entrer en Galilée, ils doivent être prêts ».


Il n'y aura pas d'escalade, estime Ron Ben-Yishai, car les Iraniens, engagés dans des discussions avec la communauté internationale, États-Unis en tête, sur le nucléaire, ne veulent pas d'une guerre entre Israël et le Liban pour le moment.

Après un accord intérimaire en novembre 2013, l'Iran et les représentants des pays du groupe 5+1 (États-Unis, France, Royaume-Uni, Chine, Russie et Allemagne) ont échoué à se mettre d'accord en juillet puis en novembre mais ont décidé de fixer une nouvelle date butoir au 1er juillet 2015 pour tenter d'arracher un accord global sur le programme nucléaire iranien. Un tel accord devra permettre d'avoir des garanties sur le caractère purement pacifique du programme nucléaire en contrepartie de la levée des sanctions économiques internationales.

 

(Lire aussi : La presse libanaise entre menaces et mises en garde)

 

L'arsenal et l'entraînement du Hezbollah n'ont qu'un but, poursuit le journaliste du Yediot : « Que l'organisation libanaise puisse attaquer massivement la population et les infrastructures israéliennes en cas d'opération militaire contre les installations nucléaires iraniennes ».


Dans ce contexte, le journaliste israélien entrevoit plusieurs options :
- Dans un premier temps, le Hezbollah reste silencieux. Puis dans quelques semaines, un engin explosera à la frontière syro-israélienne voire à la frontière libano-israélienne, au passage d'une patrouille israélienne.
- Autre possibilité, des tirs de roquettes contre la partie du Golan occupée par Israël. Ou bien un tir de missile anti-char contre une patrouille israélienne sur le Golan par un groupe palestinien pro-Assad.
- Autre option encore, relevant du symbolique : un drone du Hezbollah survole le territoire israélien. « Un acte qui toucherait le prestige de l'armée israélienne sans nécessairement entrainer de risque de guerre ».

En raison de l'ampleur de l'attaque, Ron Ben-Yishai estime également qu'elle pourrait justifier une opération contre une cible israélienne à l'étranger. L'équivalent de l'attentat perpétré contre un bus à bord duquel se trouvaient des touristes israéliens, le juillet 2012, à Bourgas en Bulgarie.


Le Hezbollah ne peut laisser passer la mort du fils de Moughniyeh sans rien faire, mais il hésitera à lancer une action pouvant engendrer une guerre avec Israël, résume l'analyste, qui conclut avec une autre question : reste à savoir comment Israël réagira à la réponse du Hezbollah.

 

Lire aussi

Le rire de Bachar, la chronique de Nagib Aoun

(Pas) le choix, l'article de Ziyad Makhoul

Au moins 18 morts dans des combats inédits entre Kurdes et armée

Au lendemain du raid israélien sur le plateau syrien du Golan qui a coûté la vie à six membres du Hezbollah, le Yediot Aharonot s'interroge sur la réponse du parti chiite.
Tout en reconnaissant l'impact du raid pour le Hezbollah – le raid a causé la mort du commandant militaire Mohammad Issa, un des responsables du dossier Irak-Syrie, ainsi que de Jihad, un des fils de Imad Moughniyeh...

commentaires (3)

IL RÉPONDRA PAR TÉLÉPATHIE !!!

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 23, le 20 janvier 2015

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • IL RÉPONDRA PAR TÉLÉPATHIE !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 23, le 20 janvier 2015

  • C'est c'la ! Il "répondra", de la même façon qu'après l'assassinat de l'autre Mghanïyéh, Ïmâââd ! yâ harâm !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 24, le 20 janvier 2015

  • C'est dans les habitudes des usurpateurs de aliyahou et les 40 voleurs , quand ils sentent leurs larbins salafowahabites en mauvaise posture en syrie ils font des attaques de ce genre , sauf que cette fois ci la reponse sera au moins egale a l'attaque . Et ils se consoleront comme ils peuvent en declarant que les attaques massives sur leur tete ne se feront que si l'Iran est attaque sur ses sites nucleaires. Pour leur donner raison le hezb resistant vient de declarer que des iraniens etaient aussi victimes des attaques . Ce jeune homme sur la photo , Allah yerhamou !un beau gosse pourtant .

    FRIK-A-FRAK

    13 h 20, le 19 janvier 2015

Retour en haut