Rechercher
Rechercher

Diaspora - Publication

Ulysse découvre la terre de Phénicie et ses habitants

Nous publions ci-joint des extraits de la deuxième partie de la nouvelle intitulée « Ulysse chez les Phéniciens » (la première partie se trouve dans notre édition du 5 janvier), écrite par Léa Moukanas à l'âge de douze ans (elle est née en 1999 à Beyrouth). De passage au Liban où il est accueilli par le vieux Charbel Sfeir, Ulysse découvre cette terre et ses habitants, ultime étape d'un long voyage avant son retour à Ithaque.

« Assis dans l'inconfortable charrette de Charbel, Ulysse et ses compagnons se rendent à la grotte de Jeïta, décrite par la magicienne Circé comme étant la grotte aux mille songes. C'est à bord d'une petite embarcation en bois qu'ils pénètrent lentement dans ce lieu mystique et d'une beauté unique, éblouis et bouche bée devant cette nature grandiose. L'eau d'un vert pâle est éclairée par les faibles rayons du soleil qui pénètrent dans l'antre. Les stalactites et les stalagmites millénaires sont un véritable émerveillement. Les rochers sculptés naturellement donnent une image paradisiaque qui, ajoutée à la fraîcheur de la grotte, invite aux rêveries.
C'est ainsi qu'Ulysse, bercé par le bruit de l'eau, s'assoupit et songe à Pénélope et à son prochain retour à Ithaque. Il fut réveillé par quelques gouttes d'eau fraîche tombant des cathédrales de stalactites. Charbel leur apprend que ce lieu est béni des dieux. Ainsi, la première fois qu'un visiteur s'y rend, il peut y faire un vœu. Et s'il jette une pièce d'or dans l'eau, il verra sa demande exaucée. Ulysse émet aussitôt le souhait de revoir au plus vite sa famille si chère à son cœur, et lance sa plus belle pièce d'or dans l'eau de la grotte magique. Puis, craignant les maléfices de la magicienne Circé qui, selon Charbel, aime se retirer dans cette grotte le soir venu, tous repartent avant la tombée de la nuit. (...)

Les cèdres et leur bois majestueux
Charbel, Ulysse et ses compagnons décident de se rendre au village des Cèdres qui se situe au cœur de magnifiques montagnes aux sommets enneigés. Le cèdre est un arbre majestueux, symbole du pays, au bois robuste qui ne pourrit pas. Les marins phéniciens, égyptiens, grecs et romains ont sillonné les mers à bord de navires en bois de cèdre. L'ingénieux Ulysse a alors l'idée de réparer son navire, fissuré par la tempête, avec ce fameux bois. Les visiteurs et leur guide se rendent dans la forêt des cèdres où se trouve le plus grand cèdre du monde, vieux de mille cinq cents ans : si l'on fait un cercle autour en se tenant la main, il faudrait plus de douze personnes. Amusés, Ulysse et ses compagnons se donnèrent la main pour sceller leur amitié. Cela donna naissance à une nouvelle devise : « L'amitié autour du cèdre ne cède jamais. »
À la fin de cette journée, Ulysse et ses compagnons se voient offrir un verre de lait de chèvre par une jeune femme aux cheveux ébène et à la peau de porcelaine, lui rappelant encore davantage sa tendre épouse Pénélope. Elle l'autorise à couper le tronc d'un magnifique cèdre à côté de sa demeure, afin qu'il répare le mât de son bateau. Saisi de nostalgie, Ulysse décide de repartir aussitôt à Beyrouth pour reprendre la mer.

Le départ
Face à la fureur de Poséidon, Ulysse recherche la protection d'un homme tout aussi puissant. Il apprend que Soleiman, roi de Phénicie qui réside à Beit ed-Dine, dans la région du Chouf, est un homme respecté et craint de tous, et tout particulièrement des dieux. Soleiman est inconsolable depuis qu'un morceau de la mosaïque représentant Zeus portant le sceptre de la foudre a été dérobé. Ulysse pense qu'il s'agit d'une opportunité pour gagner son aide afin de rejoindre Ithaque. Il décide alors de partir à la recherche de ce trésor.
Après d'innombrables jours de recherche, celui-ci demeure introuvable. Épuisé et désespéré, Ulysse s'assoupit à la belle étoile. Au milieu de la nuit, il a une vision : la nymphe Calypso lui explique que la mosaïque volée se trouve dans la forêt de Beit ed-Dine, enterrée près du plus grand arbre. Sans même prendre le temps de prévenir ses marins, Ulysse se précipite vers la forêt qu'il fouille jusqu'au lever du jour. Il finit par trouver la pièce manquante de la mosaïque, au pied d'un grand pin parasol dominant la Méditerranée. Triomphant, Ulysse se dirige droit vers le palais du roi, qui lui propose pour le remercier l'escorte d'un bateau de commerce. Il lui offre également des olives vertes et noires, de l'encens et une longue-vue pour observer les étoiles de la prophétie de Tirésias. Ulysse embarque pour Ithaque, toujours avec l'aide d'Athéna, armé de sa longue-vue et guidé par l'étoile de Tirésias.

Cette page est réalisée en collaboration avec l'Association RJLiban.
E-mail : monde@rjliban.com – www.rjliban.com

« Assis dans l'inconfortable charrette de Charbel, Ulysse et ses compagnons se rendent à la grotte de Jeïta, décrite par la magicienne Circé comme étant la grotte aux mille songes. C'est à bord d'une petite embarcation en bois qu'ils pénètrent lentement dans ce lieu mystique et d'une beauté unique, éblouis et bouche bée devant cette nature grandiose. L'eau d'un vert pâle est...