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Moyen Orient et Monde - Analyse

La Belgique, foyer d’islamistes radicaux et vivier du jihad

Un policier patrouille devant la cathédrale d'Anvers hier. AFP / BELGA / DIRK WAEM

La Belgique, où une vaste opération a été menée contre des jihadistes présumés, est un des pays d'Europe qui compte le plus de volontaires partis combattre en Syrie.
Selon les autorités judiciaires, la cellule démantelée jeudi se préparait à tuer à court terme des policiers « sur la voie publique et dans les commissariats ». Parmi ces jihadistes, « certains revenaient de Syrie ». Il n'y a pas de « lien direct » entre cette opération et les attentats de Paris la semaine dernière, a estimé hier le Premier ministre français, Manuel Valls. Par ailleurs, à Verviers, dans l'est du pays, trois hommes très déterminés n'ont pas hésité à tirer à l'arme de guerre sur les policiers qui venaient les intercepter. Deux jihadistes ont été tués, le troisième a été arrêté. En fait, selon les données officielles, quelque 335 Belges sont partis ces dernières années combattre en Syrie : 184 y seraient toujours, 50 sont morts et 101 sont revenus en Belgique. Un nombre proportionnellement très élevé pour un pays de 11 millions d'habitants.

 

(Billet : La mort de l'homme prométhéen)

Arsenal renforcé
Les premiers coups de semonce sont apparus au milieu des années 1990, lorsque le Groupe islamique armé (GIA) algérien a menacé le royaume de représailles après le démantèlement d'une de ses cellules à Bruxelles. Mais la véritable prise de conscience est survenue après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Il est apparu que les assassins du commandant Massoud, chef de la lutte contre les talibans en Afghanistan, disposaient de faux passeports belges et de soutiens logistiques en Belgique. En effet, deux jours après les attaques contre les tours jumelles, la police belge avait arrêté le Tunisien Nizar Trabelsi. Cet ancien footballeur professionnel membre d'el-Qaëda projetait un attentat-suicide au camion piégé contre une base militaire belge où des soldats américains sont chargés, selon les spécialistes, de garder des missiles nucléaires. Depuis lors, la Belgique a durci sa législation antiterroriste, sécurisé ses passeports et multiplié les démantèlements de réseaux. Fin 2008, un coup de filet avait été mené à la veille d'un sommet européen à Bruxelles, qui avait failli être annulé.

Plus récemment, l'émergence à Anvers du groupuscule Sharia4belgium a montré que la menace contre le pays se précisait. Mené par un leader charismatique, Fouad Belkacem, ce groupe de quelques dizaines de membres s'est spécialisé dans l'envoi de volontaires pour la Syrie. Mais il a aussi menacé d'attaquer des lieux symboliques, comme le palais royal, et réclamé l'instauration d'un « État islamique » en Belgique. Quarante-six membres connaîtront mi-février le verdict du tribunal correctionnel d'Anvers, où ils sont jugés depuis l'automne pour terrorisme.

 

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