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Liban - Conseil des ministres

Six régions doivent accueillir de nouvelles décharges publiques

C'est au bout d'une séance-marathon de cinq heures que le gouvernement a fini par approuver des amendements au plan national de gestion des déchets ménagers. L'appel d'offres doit être lancé d'ici à deux mois.

Un petit moment de détente avant le début d’une réunion marathon en Conseil des ministres, hier. Photo Ani

Réuni hier sous la présidence de Tammam Salam, le Conseil des ministres a décidé hier, pour « des considérations d'hygiène publique », de prolonger de trois mois le maintiern de la décharge de Naamé et le contrat de Sukleen en attendant que soit mis en place le mécanisme d'application du plan directeur pour la gestion des déchets ménagers au Liban. Techniquement donc, et en dépit de l'opposition des ministres du Front démocratique de M. Walid Joumblatt, la décharge de Naamé restera fonctionnelle en attendant que soit lancé l'appel d'offres pour l'installation et la gestion des décharges qui seront réparties sur six secteurs.
Telles sont les principales résolutions adoptées en Conseil des ministres au cours de sa réunion qui n'a pas été de tout repos, les ministres Kataëb ayant exprimé de fortes réserves au sujet du projet, relayant ce que le chef du parti, Amine Gemayel, et un autre cadre du bureau politique, Albert Kostanian, avaient affirmé au cours de la conférence de presse qu'ils avaient tenue un peu plus tôt. Mais Tammam Salam a tenu bon cette fois et le Conseil des ministres a fini par approuver une version amendée du plan national de gestion des déchets solides.

 

(Lire aussi : Gemayel : L'approche Kataëb du dossier des déchets est « audacieuse et constructive »)


La répartition des zones appelées à accueillir de nouvelles décharges a été modifiée. On compte les six zones suivantes, énumérées par le ministre de l'Information, Ramzi Jreige, qui a donné lecture des résolutions finales :
– Le Beyrouth administratif et ses banlieues : Chiyah, Aïn el-Remmaneh, Bourj Barajneh, Haret Hreik, Furn el-Chebbak, Mrayjé, Hay el-Sellom, Bourj Hammoud et Sin el-Fil.
– Les cazas du Kesrouan et du Metn à l'exception des municipalités rattachées au premier alinéa, ainsi que le caza de Jbeil.
– Les cazas du Chouf, Aley et Babda à l'exception des municipalités rattachées au premier alinéa.
– Les mohafazats du Liban-Sud et de Nabatyeh.
– Les mohafazats du Liban-Nord et du Akkar.
– Les mohafazats de la Békaa, du Hermel et de Baalbeck.


Concernant les adjudications, le gouvernement a décidé, par souci d'économie, de confier à une même société le ramassage, le tri et le traitement des déchets dans deux zones ou plus. Les contrats seront valides pour une période de sept ans, qui peut être étendue pour trois ans supplémentaires.
Le cahier des charges doit être présenté d'ici à deux mois au Conseil des ministres pour approbation, après quoi l'appel d'offres international sera lancé par les ministères de l'Environnement et des Finances. L'ouverture des plis et l'adjudication des travaux seront confiées à une commission présidée par le ministre de l'Environnement, Mohammad Machnouk, et composée de représentants des ministères de l'Intérieur, de l'Environnement, de la Réforme administrative, de la présidence du Conseil et du CDR.

 

(Lire aussi : Résoudre le problème des déchets en un seul clic !)

 

Un tri à la source
Et c'est parce qu'il faut donc au moins deux mois pour que l'appel d'offres soit lancé que le gouvernement a décidé une rallonge de trois mois, renouvelables pour une fois seulement au besoin, du contrat de Sukleen et de l'ouverture de la décharge de Naamé qui était supposée être définitivement fermée le samedi 17 janvier.
Un autre cahier des charges doit être établi et un nouvel appel d'offres sera lancé pour le choix d'un audit externe qui devra s'assurer de la bonne exécution des contrats conclus.
Les sociétés à qui les travaux de ramassage, de gestion et de traitement des ordures va être confiée devront elles-mêmes déterminer les lieux où les décharges et les usines de traitement seront installées, mais sur base bien entendu du plan directeur mis en place par le ministre de l'Environnement et après approbation des ministres concernés. Dans ce contexte, on sait qu'elles doivent exploiter en priorité les sites des anciennes carrières, qui pourraient ainsi être réhabilités et reboisés plus tard. Un projet parfaitement réalisable, selon des sources proches du dossier, d'autant que le projet de gestion des déchets prévoit qu'au cours des trois premières années, une décharge ne recevra que 40 % des déchets, les 60 % restants devant être traités. Ces pourcentages tomberont par la suite respectivement à 25 % et à 75 %. 60 % puis 75 % des déchets seront ainsi traités pour produire des engrais organiques (compost) des matières recyclées et du RDF (le combustible dérivé des déchets).

 

(Lire aussi : Un jeune Libanais invente une machine pour trier les déchets... avec récompense à la clé)


Tout cela commande bien entendu une nouvelle logique de gestion des déchets ménagers qui prévoit un effort de tri à la source. Pour cela, le ministère d'État pour la réforme administrative envisage de conclure un accord avec arcenciel, l'ONG qui a déjà une expérience concluante dans le domaine dans la Békaa, afin que celle-ci soit étendue à l'ensemble du territoire national.
Parallèlement, le gouvernement a décidé de débloquer sous peu des fonds pour l'aménagement de la station d'électricité de Naamé. Il prévoit également de débloquer les fonds nécessaires à la construction de nouvelles prisons, et régler ainsi le problème de surpeuplement de la prison de Roumié. La décision a été prise au moment où l'affaire du raid contre le bâtiment B de ce lieu carcéral a été abordée.

 

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Réuni hier sous la présidence de Tammam Salam, le Conseil des ministres a décidé hier, pour « des considérations d'hygiène publique », de prolonger de trois mois le maintiern de la décharge de Naamé et le contrat de Sukleen en attendant que soit mis en place le mécanisme d'application du plan directeur pour la gestion des déchets ménagers au Liban. Techniquement donc, et en dépit...

commentaires (3)

Pauvres Régions !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

07 h 57, le 14 janvier 2015

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Commentaires (3)

  • Pauvres Régions !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 57, le 14 janvier 2015

  • ET QU'EN EST-IL DU TRAITEMENT ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 13, le 13 janvier 2015

  • "Et c'est parce qu'il faut donc au moins deux mois pour que l'appel d'offres soit lancé que le gouvernement a décidé une rallonge de trois mois, renouvelables pour une fois seulement au besoin, du contrat de Sukleen et de l'ouverture de la décharge de Naamé qui était supposée être définitivement fermée le samedi 17 janvier." Soyez-en sûrs, messieurs dames, les trois mois vont être renouvelés, car il est impossible pour les sociétés qui vont gagner l'adjudication(si jamais elle est réalisée dans le temps prévu...) de se mobiliser en moins d'un mois pour commencer la collecte et le traitement des ordures, pour ne rien dire du choix des décharges...Vaste programme!

    Georges MELKI

    10 h 48, le 13 janvier 2015

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