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Liban

Condamnations du crime, solidarité avec la France et soutien au pluralisme : le Liban continue de réagir au carnage à « Charlie Hebdo »

L’ancien chef de l’État Michel Sleiman présentant ses condoléances à Patrice Paoli. Photo Ani

L'horrible crime perpétré contre Charlie Hebdo à Paris a suscité pour le troisième jour consécutif une cascade de réactions au Liban, qui ont toutes convergé en direction de la dénonciation pure et simple. Plusieurs personnalités politiques ont exprimé par ailleurs leur solidarité avec la France.
Le ministre de l'Éducation, Élias Bou Saab, a stigmatisé le « crime odieux » qui a fait plusieurs victimes parmi les caricaturistes et autres employés par le média visé. À l'issue d'une visite de condoléances effectuée auprès de l'ambassadeur de France, Patrice Paoli, le ministre a estimé que « les libertés publiques, la liberté d'expression surtout, sont une ligne rouge et doivent être respectées sans jamais y porter atteinte ». Selon lui, « rien ne peut justifier l'acte terroriste, quels que soient ses motifs et circonstances ». Le ministre a tenu à exprimer au diplomate « la solidarité de l'ensemble des Libanais avec le peuple français après cette épreuve douloureuse, d'autant que le Liban a été victime du terrorisme à plusieurs occasions », a-t-il dit.
C'est également auprès de l'ambassadeur de France que s'est rendue une délégation du Courant patriotique libre regroupant notamment Alain Aoun, Nabil Nicolas, Simon Abiramia et Ghassan Moukheiber. Les membres de la délégation ont vivement dénoncé « l'agression abjecte qui a visé la liberté de la presse et la liberté d'expression, les valeurs les plus importantes de l'humanité ». Ils ont par ailleurs exprimé leur entière solidarité avec la France, souhaitant que soient « sauvegardés les principes de la citoyenneté dont la France est pionnière ».
Également parmi les visiteurs à la Résidence des Pins, l'ancien chef de l'État, Michel Sleiman, qui a exprimé sa solidarité avec le peuple français ainsi que son rejet du terrorisme.
Le secrétaire général du courant du Futur, Ahmad Hariri, s'est rendu lui aussi chez M. Paoli, à qui il a présenté les condoléances des membres de son courant. Il a également transmis la condamnation de cette agression formulée par l'ancien Premier ministre Saad Hariri. Ahmad Hariri a insisté sur le fait que la position du courant du Futur émane de sa croyance que « toute atteinte à une religion, quelle qu'elle soit, ne peut être contrée par des actes terroristes ». Il a également souligné sa satisfaction pour les prises de position affichées par les responsables français qui ont tenu à faire « la distinction entre terrorisme et islam », saluant par la même occasion la vigilance du peuple français qui a fait part de « son attachement au pluralisme en rejetant toute forme de discrimination à l'égard des musulmans vivant sur son territoire ». À noter que le courant du Futur a participé au rassemblement de soutien auquel a appelé la mairie de Paris conjointement avec les syndicats des journalistes et des organisations de la société civile.
Dans une déclaration à la MTV, M. Paoli a affirmé : « Nous refusons l'amalgame entre terrorisme et religion. Nous craignons tous le terrorisme. C'est ce qui nous incite toutefois à unifier nos rangs face à l'ignorance et la haine. »
Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a présenté aux familles des victimes et à la France ses condoléances au nom de l'État libanais. Lors d'un appel téléphonique au ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, M. Bassil a exprimé le soutien de l'État libanais à la France dans « cette guerre commune contre le terrorisme que mènent ensemble les États ». Il a saisi l'occasion pour féliciter la France d'avoir réussi à localiser aussi rapidement les terroristes, mais aussi pour « l'unité » dont a fait preuve le peuple français dans le cadre de manifestations spontanées pour exprimer son « attachement aux valeurs de la liberté ».
Le conseiller général du parti al-Intima', Ahmad Saad, a pour sa part vivement condamné l'attaque qui a visé les locaux de Charlie Hebdo, estimant que les criminels « sont eux-mêmes une caricature de l'islam. Ils ne reflètent pas l'islam véritable ».
M. Saad a tenu à relever le fait que ce n'est pas l'islam seul qui a inspiré les caricaturistes du magazine en question, mais le christianisme et le judaïsme également. « Or, aucun membre de ces communautés n'a attaqué l'équipe de travail » de l'hebdomadaire, a-t-il dit. Selon lui, « l'acte terroriste barbare » qui s'est produit il y a quelques jours à Paris « constitue la plus grande offense à l'islam ».

L'horrible crime perpétré contre Charlie Hebdo à Paris a suscité pour le troisième jour consécutif une cascade de réactions au Liban, qui ont toutes convergé en direction de la dénonciation pure et simple. Plusieurs personnalités politiques ont exprimé par ailleurs leur solidarité avec la France.Le ministre de l'Éducation, Élias Bou Saab, a stigmatisé le « crime odieux » qui a...

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