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Liban

Chehayeb répond à Machnouk : La patience a des limites

Mohammad Machnouk s’exprimant hier. Photo Ani

La polémique s'est enflammée hier entre le ministre de l'Agriculture Akram Chehayeb et le ministre de l'Environnement Mohammad Machnouk, quand ce dernier a déclaré que le dépotoir de Naamé était irremplaçable et qu'il pouvait encore fonctionner pour quelques mois. « Nous avons besoin d'une période technique pour fermer le dépotoir », a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse, soulignant que l'affaire des déchets n'a rien à voir avec la politique.
Appelant à la patience et estimant que le retard de la fermeture ne devrait pas poser problème, le ministre Machnouk a souligné qu'« une grande responsabilité nous incombe afin de résoudre le problème de la décharge ». Prorogée à plusieurs reprises, la fermeture de cette décharge a finalement été programmée il y a quelques mois pour le 17 janvier, sans pour autant lui avoir trouvé d'alternative. Les habitants de la ville, qui ont manifesté à plusieurs reprises en faveur de cette fermeture définitive, ont menacé d'escalade il y a quelques jours dans un communiqué.
« Ceux qui ont patienté depuis 1997 peuvent patienter encore quelques mois pour achever l'appel d'offres, a estimé le ministre. Je suis parmi les personnes qui appellent à la fermeture de la décharge, et non son maintien. La garder ouverte pour quelques mois afin de terminer le processus d'appel d'offres ne devrait pas être un problème. » Se voulant optimiste, M. Machnouk a espéré « aboutir à un dénouement heureux jeudi en Conseil des ministres sur la question des appels d'offres », assurant que le gouvernement ne renouvellera le contrat d'aucun sous-traitant, et que les appels d'offres seront transparents. « Le pays ne peut pas continuer sans décharge, je le dis franchement, a reconnu M. Machnouk. Des centaines de dépotoirs verront le jour si la question n'est pas résolue. » Et d'expliquer : « Ce dépotoir a été créé en 1997 dans le cadre d'un plan d'urgence qui dure jusqu'à présent. L'on croirait que seules les régions de Beyrouth, du Mont-Liban et de Tripoli qui profitent de cette décharge seront affectées. Mais c'est tout le Liban qui devra faire face à un défi de taille le 17 janvier. Toutes les régions seront affectées, mais à des degrés différents. À Beyrouth et au Mont-Liban, nous assisterons à un chaos similaire à celui que nous avions vu l'an dernier quand les poubelles ont poussé un peu partout dans les ruelles. »

« Le dépotoir de Naamé fait partie du passé... »
Mettant en garde contre une issue négative à la fin de la date limite de fermeture, le ministre a martelé que « les déchets ne peuvent s'entasser dans la capitale : cela est interdit ». « Nous ne pouvons aboutir à ce résultat après le 17 janvier », a-t-il dit, proposant diverses solutions légales au problème et affirmant qu'il manifestera avec le peuple si le plan des déchets n'est pas adopté jeudi en Conseil des ministres. Saluant les positions des politiques en faveur de la fermeture de la décharge, notamment celle du leader druze Walid Joumblatt et sa formation, M. Machnouk a toutefois appelé à mettre un terme aux « surenchères en matière d'environnement ».
La réponse est toutefois venue assez agressive de la part du ministre joumblattiste Akram Chehayeb qui a estimé que « la patience a des limites ». « Nous avons porté le fardeau pour tout le pays pendant 17 ans et cela nous suffit. Le gouvernement a pris la décision de fermer ce dépotoir le 17 janvier et cette décision doit être appliquée. À mon cher ami ministre je dis : Assez ! La durée accordée pour trouver une solution était suffisante et chaque région et municipalité est capable de traiter ses propres déchets en attendant la solution globale. Le dépotoir de Naamé fait partie du passé », a-t-il clamé.
Le ministre Chehayeb a par ailleurs participé hier à l'inauguration du Centre culturel et social Kamal Joumblatt, une rencontre organisée par le Parti socialiste progressiste autour de l'affaire du dépotoir de Naamé en présence de personnalités politiques et municipales. Le ministre a également appelé à des solutions en dehors de Naamé.

La polémique s'est enflammée hier entre le ministre de l'Agriculture Akram Chehayeb et le ministre de l'Environnement Mohammad Machnouk, quand ce dernier a déclaré que le dépotoir de Naamé était irremplaçable et qu'il pouvait encore fonctionner pour quelques mois. « Nous avons besoin d'une période technique pour fermer le dépotoir », a-t-il expliqué lors d'une conférence de...

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Pourquoi pas les "déposer" à Kardâhâh et à Laodicée ?

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

07 h 12, le 06 janvier 2015

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Commentaires (1)

  • Pourquoi pas les "déposer" à Kardâhâh et à Laodicée ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 12, le 06 janvier 2015

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