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À La Une - Liban-Syrie

Visas aux Syriens : "L'objectif est de les empêcher de se réfugier" au Liban, explique Derbas

"Nous respectons et comprenons (ces mesures, ndlr) mais les entrées et sorties des Syriens nécessitent une coopération entre les parties concernées", souligne l'ambassadeur syrien au Liban.

Le Liban accueille déjà plus d'un million de réfugiés syriens. AFP/Joseph Eid.

Pour la première fois dans dans l'histoire des deux pays, le Liban a décidé d'imposer des visas aux Syriens. Une mesure qui vise à juguler l'afflux de réfugiés au Liban qui en accueille déjà plus d'un million, selon les autorités. Avec cette nouvelle mesure, "c'est la première fois dans l'histoire des deux pays que le Liban demande aux Syriens de préciser le motif de leur entrée", a indiqué samedi à l'AFP le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas. "L'objectif est d'empêcher (les Syriens) de se réfugier" au Liban et "(...) de réguler l'entrée des Syriens de manière plus sérieuse", a-t-il poursuivi.


Les nouvelles règles, publiées dans un document sur le site internet de la Sûreté générale libanaise, entreront en vigueur le 5 janvier et sont réparties sur six catégories de visas et deux catégories de séjour, octroyés à la frontière et non pas à l'ambassade du Liban à Damas.

Est défini d'abord le visa de visite, accordé à ceux qui veulent venir temporairement au Liban pour affaires, dans un but touristique ou les deux. Les personnes intéressées doivent soumettre plusieurs documents, dont une réservation d'hôtel et la preuve qu'elles portent sur elles l'équivalent d'une somme de 1 000 dollars.

Le visa d'étudiant est destiné à tous ceux qui veulent poursuivre leur parcours académique. Ils pourront obtenir dans un premier temps un visa de sept jours de sorte à les habiliter à s'inscrire dans les universités locales. Une fois les documents d'inscription présentés, les étudiants pourront obtenir un visa d'étudiant en bonne et due forme.

 

(Infographies : Réfugiés syriens au Liban : un état des lieux)

 

Un visa de transit par ailleurs sera accordé à ceux qui sont de passage au Liban avec l'intention de s'orienter vers d'autres pays. Ils doivent cependant avoir déjà un visa vers le pays de la destination finale et un ticket avec confirmation de la date de départ. Dans ce cas précis, le demandeur d'un visa de transit devra quitter le Liban dans les prochaines 48 heures.

Un quatrième type de visa accordé est le visa médical, octroyé à ceux qui souhaitent bénéficier d'un traitement médical. Il s'agit d'un visa de 72 heures renouvelable sur base de documents justificatifs, notamment un diagnostic médical dûment signé par le médecin et l'institution hospitalière où se déroule le traitement.
Ceux qui désirent consulter une ambassade située au Liban, pourront demander un visa de court séjour, valable pour 48 heures. Ils doivent présenter une preuve du rendez-vous obtenu auprès de l'ambassade en question.

Enfin, un permis de séjour valable pour quatre jours est accordé aux ressortissants syriens dont les objectifs ne figurent pas dans les cinq autres catégories mentionnées plus haut.
Quoi qu'il en soit, le demandeur de visa ne pourra accéder au Liban à moins d'avoir un hôte libanais qui lui fournit une lettre d'engagement, précise encore le document de la Sûreté générale.


Libanais et Syriens ont toujours voyagé librement à travers la frontière depuis l'indépendance de leur pays dans les années 40. Les ressortissants des deux pays devaient produire uniquement une pièce d'identité sans autre document.

Ces nouvelles règles interviennent après une série de mesures prises par les autorités libanaises pour tenter de juguler l'afflux des Syriens fuyant la guerre dans leur pays. En octobre, le ministre Derbas avait indiqué que le Liban ne recevait plus de réfugiés syriens, sauf exceptionnellement pour "des raisons humanitaires".

 

L'ambassadeur syrien au Liban, Ali Abdel Karim Ali, a indiqué samedi qu'il comprenait la décision prise par Beyrouth d'imposer des visas aux Syriens. "Nous respectons et comprenons (ces mesures, ndlr) mais les entrées et sorties des Syriens nécessitent une coopération entre les parties concernées", a souligné l'ambassadeur. "Nous sommes avec le gouvernement libanais et cette mesure nécessite une coopération", a-t-il poursuivi, ajoutant que "Le Liban et la Syrie sont forts et surmonteront tous les obstacles".


Contacté par l'AFP, un porte-parole du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), Ron Edmond, a regretté le fait que les nouvelles règles n'incluent pas "explicitement une clause liée aux raisons humanitaires exceptionnelles tel que prévu dans la politique gouvernementale d'octobre dernier". "Nous comprenons les raisons citées par le gouvernement pour introduire ces règlements, mais il est de la responsabilité internationale du HCR de s'assurer que les réfugiés ne sont pas forcés à revenir à des situations où leur vie serait en danger", a-t-il précisé.
Le porte-parole a signalé que depuis le changement de politique libanaise en 2014, le HCR a enregistré une chute de plus de 50% du nombre de réfugiés syriens enregistrés auprès de l'agence entre septembre et novembre.


Parmi les pays voisins de la Syrie, le Liban est la nation qui reçoit le plus grand nombre de réfugiés proportionnellement à sa population de quatre millions d'habitants. "Le HCR appelle de nouveau la communauté internationale à aider le Liban qui a été extrêmement généreux (...) et mérite plus d'aide qu'il ne reçoit actuellement", a indiqué M. Edmond.

La guerre brutale en Syrie a coûté la vie à plus de 200 000 personnes et jeté hors de chez elle près de la moitié de la population.

 

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commentaires (2)

MON AMI RACHID DERBAS EST UN BOSSEUR ! BRAVO LE MINISTRE !

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 25, le 04 janvier 2015

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Commentaires (2)

  • MON AMI RACHID DERBAS EST UN BOSSEUR ! BRAVO LE MINISTRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 25, le 04 janvier 2015

  • Si nous pouvons nous féliciter de l'arrivée de cet ensemble de mesures, deux réserves peuvent être soulevées. D'une part, il est précisé que les formalités administratives seront "octroyés à la frontière et non pas à l'ambassade du Liban à Damas". Tout le monde sait à quel point la frontière entre ces deux pays est poreuse. Le contrôle étatique est difficilement rendu possible et tout cela va nécessiter des moyens (humains et matériels). D'autre part, il n'est pas précisé dans l'article si les visas délivrés pour des courtes durées le seront aussi aux familles des postulants. J'espère qu'il y eut un réel travail de rédaction à ce niveau

    Olivier Georges

    11 h 33, le 04 janvier 2015

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