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Lifestyle - Tous les chats sont gris - Nightlife

Cinquante nuances d’un 31 décembre libanais

De Beyrouth aux Cèdres, des fêtes boum-boum aux soirées canapés, en passant par les dîners mondains et autres festivités tout en paillettes, retour sur les mille et une façons des Libanais de célébrer la nouvelle année.

Photo Fadi Nahas

Cette année encore, pour un grand nombre de Libanais, le 31 décembre ne s'est conçu que dans un Boeing sur le point de décoller. À la place 1A, les bulles d'un champagne grand cru pétillant au palais, prélude à la dizaine d'heures de vol vers Rio ou Los Angeles. Ou dans l'atmosphère frigorifiée de la cabine section éco, direction (tour organisé) Istanbul ou Amman. L'essentiel étant de partir. L'altitude de croisière atteinte, on se remémore les dernières heures de 2014. Qu'aurait-on bien pu faire dans notre petit bled en ce 31 décembre ? Détrompez-vous car il y avait bien de quoi gamberger pour la Saint-Sylvestre libanaise.

Il y a d'abord celle qui a dressé sa table le 30 au soir, repassant soigneusement ses napperons couleur ocre et se demandant si ses angelots argentés se marient bien avec le doré de sa déco. Pour le réveillon, elle a reçu six copains atour d'une partie de poker et d'un foie gras au torchon.

À quelques pas de chez elle, le Liza jouait la carte Mille et Une Nuits pour une soirée qui s'est quand même terminée avec explosions de cotillons et masques vénitiens cloués aux yeux. Et pendant que l'un des fêtards se matraquait de selfies en compagnie de la danseuse du ventre ou du joueur de oud à l'aide de son nouvel iPhone 6, un autre composait frénétiquement le numéro de son fils qui ne lui répondait pas depuis deux bonnes heures.

Le fils, lui, s'enfilait des vodka-Redbull au Rrbik, n'ayant pas pu s'infiltrer au O1NE, sa fake ID chopée par le videur fidèle aux règles strictes, même un soir de 31 décembre. D'ailleurs, le O1NE qui se distingue depuis deux années par ses soirées en grande pompe, proposait un réveillon O1Nederland avec sapins enneigés et énormes lustres pendants en guise de déco. L'occasion pour ses habituées de sortir l'attirail Nouvel An : à savoir cheveux gominés, yeux maquillés comme des voitures volées et robes moulantes pailletées assorties aux écrans clinquants.

Dans un autre registre, et pour les nostalgiques des raves façon années 90, certains noctambules ont eu le courage d'enchaîner leur soirée avec des danses en transe et sous les étoiles du B018.

Haïfa Wehbé, grande absente en cette Saint-Sylvestre, s'est rappelée à notre bon souvenir à travers ses robes disco balls, presque attendrissantes de bling bling. Car, contrairement à son habitude et au lieu de se dédoubler et faire l'affiche de plusieurs soirées concomitantes le 31 décembre, du Biel au Casino, en passant par L'Eau de Vie, Haïfa a préféré cette année allumer (en playback) le public de Dubaï. C'est également le cas, entre autres, de Nancy Ajram, Waël Kfoury, Carole Samaha et Maya Diab qui ont pris la tangente, histoire d'arrondir leur fin d'année dans les pays du Golfe. Il ne restait donc plus que la vieille garde, à savoir Nawal el-Zoghby, Melhem Barakat, Kazem es-Saher et la très patriote Aline Lahoud (ça ne s'invente pas, elle officie à Mon Général ! ). Cette vieille garde qui s'est dispersée un peu partout dans le pays, entre les salles du Golden Ballroom, celles de l'hôtel Royal Dbayeh, du Phoenicia ou du Atlal Plaza.

Au programme, mise en plis, robes de soirée, faux visons et maquillage coulant pour une soirée passée à applaudir sur sa chaise velours rouge et stainless steel en picorant un toast de tarama ou un canapé de saumon sur lit de laitue, au gré des morceaux d'un DJ ou d'une band d'internationaux. D'ailleurs, depuis quelques mois déjà, à lire les affiches suspendues aux poteaux électriques, les Beyoncé et Jay-Z de ce monde feraient mieux d'aller se coucher. Car, pour le réveillon du 31, chaque restaurant, chaque boîte de nuit, chaque hôtel prétendaient recevoir LA star. De Beyrouth à Saïda, en passant par le Kesrouan jusqu'aux Cèdres où Le Nôtre Ski Resort organisait une soirée avec « malak el-ataba » Chaouki Dib et la « najma » Myriam Dib. Et pourtant, en recherchant son nom sur Google, on tombe sur une dentiste, une peintre, tout sauf une chanteuse.

C'est d'ailleurs dans les montagnes libanaises, aux Cèdres, à Faraya ou Faqra, qu'une multitude de Libanais ont trouvé refuge pour la dernière soirée de l'année. Dans un chalet luxueux pour une soirée à thème Bollywood, autour d'un dîner marathon de truffes d'Alba (également stars du moment) ou affalés dans un canapé dans les bras de celui ou de celle qu'on aime.

Bref, chacun a enterré 2014 à sa façon, entre les fêtards invétérés, les partisans du show-off, les becs fins endurcis et madame-monsieur Tout-le-Monde qui ont hésité mais ont fini par faire le tour de toutes ces soirées. Seul point commun : minuit sonné, Abba chantonnant dans les haut-parleurs, ils ont enlacé les amis/amants, versé une larme en pensant à ceux avec qui ils auraient aimé être, ont bu une gorgée de champagne (ou de vin mousseux), ont regardé le ciel, insulté 2014, espéré que 2015 sera meilleure et trinqué jusqu'à l'aube.

Bonne année !

 

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