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Liban - Polémique

À Hammana, un meeting contre la construction du barrage de Qaïssamani

Mme Zaarour au cours de son intervention, entourée de MM. Chahine et Farhat. Photo Ramzi Moucharafieh

Le barrage de Qaïssamani, qui devrait être édifié juste au-dessus de la source d'eau du Chaghour, a poussé une fois de plus les habitants de Hammana (Haut-Metn) à s'élever contre ce projet qu'ils jugent destructeur pour leur région. Durant le week-end, ils ont tenu un meeting populaire avec la participation de la présidente du Parti des verts Nada Zaarour, du président de l'Association libanaise pour atténuer les risques sismiques Rached Sarkis et du Mouvement écologique libanais.

Jean Abi Younès, membre du conseil municipal, a rappelé que « le site du barrage a été déplacé de Qaïssamani à Mghité, juste au-dessus de la source de Chaghour, considérée comme vitale pour Hammana ».
Mme Zaarour a estimé que le déplacement du barrage jusqu'à la source représente un grand danger pour une région qu'il aurait fallu protéger. « Pourquoi les concepteurs du barrage n'ont-ils pas tenu compte de la présence de cette source et pourquoi le ministère de l'Énergie et le Conseil du développement et de la reconstruction insistent-ils à construire l'édifice à cet endroit-là ? s'est-elle demandé. Il est bien plus coûteux de traiter l'eau de surface en vue de sa consommation que d'utiliser les réservoirs d'eau souterraine. » Elle a également mentionné les risques sismiques dus à la présence de failles géologiques à cet endroit-là, se demandant comment un tel projet est mis en route sans étude d'impact environnemental.

 

(Pour mémoire : Barrage de Hammana : le Conseil d'État décide l'arrêt temporaire des travaux)


« Si l'objectif est d'assurer de l'eau aux environs de Hammana, les alternatives existent, a-t-elle poursuivi. L'eau souterraine peut fournir de bien plus grandes quantités d'eau que le barrage ne pourra jamais en contenir, ainsi que l'ont montré les études. » La présidente du Parti des verts a appelé les localités voisines à se solidariser avec Hammana dans sa lutte contre ce qu'elle a appelé « les barrages politiques », estimant que « le silence est interdit, car ce qui se passe s'élève au rang de crime écologique ».

De son côté, Rached Sarkis a déclaré que « le barrage, à l'instar de toutes les autres constructions, doit être soumis à un contrôle technique ». Il a dit craindre « que le barrage de Qaïssamani, tel qu'il est conçu, ne se fissure, entraînant la mort de personnes innocentes ». Georges Farhat, l'avocat de la municipalité, a relevé « plusieurs erreurs techniques et juridiques » dans le dossier.

Georges Chahine, président du conseil municipal de Hammana, a souligné que « le village n'accepte pas d'être desservi en eau alors que ses voisins ont soif, et l'inverse est vrai ». Il a proposé d'offrir 20 % de l'eau de Chaghour à ces localités voisines, ce qui leur suffira amplement, d'après lui. « Ils savent que les espoirs qu'ils placent dans le barrage de Qaïssamani ne sont pas réalistes, mais ils poursuivent le travail quand même », a-t-il dit. Il a dénoncé « la corruption » et dit être confiant dans la justice.

Quant au militant écologiste Raja Noujaim, il a appelé Hammana « à compter sur elle-même et sur l'action sur le terrain pour plaider sa cause ». Il a rappelé que, selon une étude récente des Nations unies, 75 % des ressources hydrauliques du Liban sont souterraines. « Pourquoi alors dépenser des milliards pour profiter de 25 % de l'eau de surface », s'est-il demandé.

 

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