Rechercher
Rechercher

Liban - Otages

Militaires enlevés : le vice-président du conseil municipal de Ersal nommé médiateur par Bou Faour

Cheikh Wissam al-Masri se dit « très optimiste ».

Photo Ibrahim Tawil.

Le vice-président du conseil municipal de Ersal, Ahmad Fliti, a indiqué hier avoir été mandaté par le ministre de la Santé Waël Bou Faour en tant que médiateur dans les négociations pour la libération des otages militaires détenus par le Front al-Nosra et le groupe État islamique (EI). M. Fliti a indiqué s'être rendu dans le jurd et avoir rencontré les jihadistes de l'EI qui auraient, selon lui, accepté sa nomination en tant que médiateur.
En soirée, le Premier ministre Tammam Salam devait toutefois indiquer qu'il n'était pas au courant d'une décision mandatant M. Fliti, tout en rendant hommage aux efforts déployés par M. Bou Faour.

Alors que les négociations n'ont toujours pas permis de débloquer le dossier, le cheikh salafiste de Tripoli Wissam al-Masri s'est personnellement présenté en tant que médiateur depuis quelques jours et a rencontré les jihadistes dans le jurd de la ville où ils retiennent les otages. Il avait réussi à obtenir une suspension de la menace d'exécution d'otages par l'EI.

Dans une entrevue accordée à l'agence al-Markaziya, le prédicateur sunnite de Tripoli s'est dit « très optimiste » quant au règlement prochain de ce dossier. Prié de commenter les affirmations selon lesquelles les ravisseurs ne seraient pas sérieux, n'ayant pas encore présenté les noms des personnes qu'ils voudraient voir libérées en échange des otages, ce qui signifierait qu'ils cherchent simplement à déstabiliser le Liban, cheikh al-Masri a répondu : « Les ravisseurs auraient déjà tué les militaires s'ils ne voulaient rien en contrepartie. Ils auraient ainsi économisé les frais de la nourriture et des moyens de réchauffement qu'ils leur assurent. »

 

(Repère : Qui sont les militaires libanais otages des jihadistes?)


Le cheikh islamiste a par ailleurs indiqué qu'il coordonne de très près avec le directeur général de la Sûreté, Abbas Ibrahim. « Je l'ai prévenu de ma visite à l'EI et j'ai coordonné avec les services de sécurité qui ont par ailleurs fait part de leur anxiété, craignant qu'il ne m'arrive quelque chose, car nombreux sont ceux qui essayent d'entraver ce dossier », a-t-il déclaré. À ce sujet, il a ajouté : « Nombreux sont ceux qui sont malintentionnés. Par contre, certaines parties sont prêtes à se sacrifier pour la réussite des négociations, telles que le général Abbas Ibrahim. »

Wissam al-Masri a expliqué ce à quoi il est parvenu après sa visite, jeudi dernier, à des membres de l'EI, affirmant avoir réussi à les convaincre de ne pas tuer les soldats à l'expiration de l'ultimatum de 48 heures. Et de réitérer qu'il s'agissait d'une « initiative personnelle » qu'il avait prise, soulignant avoir bravé moult dangers pour parvenir au jurd, sans avoir attendu d'obtenir une couverture de qui que soit.
« Ils ne m'ont fait aucune promesse. Mais le fait de s'abstenir de tuer les soldats est une preuve qu'ils ont obtempéré », a-t-il souligné.

 

(Pour mémoire : Un seul mot d'ordre place Riad el-Solh : « Libérez nos fils, sinon ce sera la révolution »)

 

Le prédicateur islamiste a par ailleurs précisé qu'il « n'attend pas qu'il soit désigné comme médiateur par l'État ou par les groupes islamistes. Je traite ce dossier sur base d'une responsabilité personnelle et humanitaire par compassion aux parents des otages », a-t-il dit.
Prié de dire quelle est la carte maîtresse qu'il détient s'il n'a pas encore une couverture officielle, cheikh al-Masri a répondu : « Ma force est d'œuvrer dans le secret. Les prochains jours le prouveront et seront porteurs d'actions concrètes. Ce qui importe ce sont les faits et non les paroles. »
Interrogé sur les informations selon lesquelles le Front al-Nosra refuse de le recevoir, il a répondu par la négative. « Al-Norsra n'a pas refusé. D'ailleurs je n'ai été chargé ni par al-Norsa ni par l'EI. Je suis un simple médiateur. L'EI me considère comme un hôte », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, la famille du soldat Seïf Zebiane, l'un des trois soldats qui est apparu agenouillé, le couteau à la gorge dans une vidéo diffusée il y a quelques jours par l'EI, a tenu samedi une conférence de presse à Mazraat el-Chouf. Prenant la parole après la diffusion de la bande vidéo en question, le frère du soldat, Khodr Zebiane, a fait assumer la responsabilité de la vie de son frère au « gouvernement et aux politiques s'ils devaient prendre à la légère le dossier des soldats ». Le frère a accordé un délai de 48 heures au gouvernement pour trancher cette question et avancer des solutions. « Sinon, nous prendrons des initiatives importantes qui affecteront les politiques, à plusieurs niveaux », a-t-il dit.

 

Lire aussi
Rapprochements prudents, aux débouchés incertains

Salam souhaite accélérer la livraison d'hélicoptères français à l'armée

Fillon met en avant la modération comme arme pour combattre le terrorisme

Pour mémoire
Le Liban otage d'un cercle vicieux, le décryptage de Scarlett Haddad

Le vice-président du conseil municipal de Ersal, Ahmad Fliti, a indiqué hier avoir été mandaté par le ministre de la Santé Waël Bou Faour en tant que médiateur dans les négociations pour la libération des otages militaires détenus par le Front al-Nosra et le groupe État islamique (EI). M. Fliti a indiqué s'être rendu dans le jurd et avoir rencontré les jihadistes de l'EI qui...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut