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Culture - Archives

Au Smithsonian, Santa Claus des beaux jours et Santa Claus de la Grande Dépression

De la hotte du père Noël, le Smithsonian a sorti les multiples identités qu'il a revêtues.

Un père Noël boosté par Coca Cola dès 1930...

Au Smithsonian, qui chapeaute une vingtaine des plus importants musées des États-Unis, également parmi les plus cotés du monde, la culture populaire y est servie avec les mêmes honneurs que les grands chefs-d'œuvre. En cette période de fêtes, la revue que publie mensuellement cet organisme (sous son nom) et qui est dédiée aux tendances artistiques braque les feux sur la star du mois de décembre, le père Noël. Pour les lecteurs de cette revue, on l'a sorti des archives du Smithsonian où il est omniprésent à travers une multitude de représentations qui, au-delà de son image de porteur de cadeaux souhaités, sont le reflet socio-économique des temps qu'il a traversés.

Jovial et joufflu, il ne l'a pas toujours été. Il est arrivé aux USA au XVIIIe siècle en compagnie des émigrés hollandais, sous les traits de saint Nicolas dont ces derniers célébraient l'anniversaire le 6 décembre. Pour eux, il était « Sinterklaas » (saint Nicolas), et dans l'intonation locale il est devenu Santa Claus. Et c'est Clement Clark Moore, professeur de littérature orientale et d'études bibliques, qui, en 1823, l'avait décrit comme on le connaît aujourd'hui, dans un poème intitulé C'était la nuit avant Noël. Au début du XIXe siècle, les firmes commerciales l'avaient harnaché avec pompe (barbe blanche, bien en chair, débonnaire, vêtu de rouge et de fourrure blanche) pour promouvoir les ventes de la saison. Une image bien exploitée par Coca Cola à partir des années 30.

Personnage de rêve pour les enfants et, côté adulte, accompagnant souvent les événements et les vogues de l'heure. Ainsi, les archives du Smithsonian révèlent un père Noël témoignant de l'air du temps à travers une myriade de photos, dessins, cartes postales, partitions de musique et autres papiers d'emballage. Cela va de sa victorienne symbolique romantique à son concept plus racé chez le Bauhaus. Sans compter qu'il a fait les choux gras des caricaturistes. Au côté du gros bonhomme rouge promettant joie, bonheur et gâteries et s'enfuyant avant le réveil des enfants, on retrouve son alter ego en période de guerre sonnant le rassemblement, secondant la compagnie télégraphique, faisant glisser des dossiers par la cheminée du Capitole et même en haillons en période de récession. Sans oublier Picasso qui l'a fréquenté lui aussi et lui a apposé un sourire quelque peu grinçant.

La carte de vœux de JFK jamais envoyée
Une autre lecture de l'histoire festive américaine, autrement plus poignante et faisant partie du trésor du Smithsonian : la carte de vœux que le président J.F. Kennedy et son épouse devaient envoyer, en 1963, comme chaque année à des amis, des supporters et des chefs d'État. Avant d'entreprendre, le 21 novembre, le périple fatidique au Texas (où JFK avait été assassiné le lendemain), Jackie avait préparé ces cartes souhaitant à tous « un Noël béni et une joyeuse année ». Elle avait choisi de l'illustrer avec la photo d'une crèche napolitaine que le couple présidentielle disposait chaque année dans l'un des salons de la Maison-Blanche. Les cartes n'ont pas été envoyées. Elles demeurent une relique de ce Noël 1963 qui n'a pu être célébré comme les précédents.

 

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