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À La Une - terrorisme

Agression de policiers en France : la piste de l'islamisme radical privilégiée

Le ministre de l'Intérieur donne des instructions pour renforcer la sécurité des forces de l'ordre.

L'agresseur s'était présenté samedi en début d'après-midi au commissariat de Joué-lès-Tours, en France, armé d'un couteau, blessant grièvement deux policiers et une autre plus légèrement. AFP PHOTO / GUILLAUME SOUVANT

L'enquête s'orientait dimanche vers "l'islamisme radical" après l'attaque de policiers dans le centre-ouest de la France par un homme criant "Allahou Akbar", celui-ci étant un converti à l'islam qui avait affiché sur son compte Facebook le drapeau du groupe jihadiste Etat islamique (EI). Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a donné des instructions pour renforcer la sécurité des forces de l'ordre.

L'agresseur Bertrand Nzohabonayo, 20 ans, était connu pour des affaires de petite délinquance, mais n'était pas fiché pour "des activités à caractère terroriste", a souligné M. Cazeneuve. Le compte Facebook du jeune homme, qui avait pris le prénom de Bilâl lors de sa conversion à l'islam, selon un de ses proches sous couvert d'anonymat, affiche le drapeau de l'Etat islamique. Plusieurs textes et slogans inspirés de l'islam radical apparaissent aussi sur cette page. Sur les photos de lui qui circulent sur les réseaux sociaux, on distingue un jeune souriant au crane rasé et au collier de barbe noire fourni, sans moustache.

 

(Lire aussi : L'EI a mis à mort 100 jihadistes étrangers voulant fuir les combats)

 

Ce jeune né au Burundi, pays majoritairement chrétien, fils de parents séparés, était arrivé il y a quelques années à Joué-lès-Tours, ville de 36 000 habitants, dans la banlieue de Tours. Son frère, actuellement à l'étranger, est connu pour ses positions radicales et a un temps envisagé de partir en Syrie, selon des sources proche du dossier.

L'agresseur s'était présenté samedi en début d'après-midi au commissariat de Joué-lès-Tours armé d'un couteau, blessant grièvement deux policiers et une autre plus légèrement. Il "a crié +Allahou Akbar+ (Dieu est le plus grand, en arabe, ndlr) du moment où il est entré jusqu'à son dernier souffle", selon une source proche de l'enquête.

Sandgy Dumoulin, qui a assisté à la scène, a expliqué à l'AFP: "J'ai vu les quatre policiers prendre le monsieur pour le rentrer à l'intérieur, et ils lui ont dit + "Calmez-vous!+. Et le monsieur s'est mis à crier + Ahhhhh+ et à se débattre" "J'ai aperçu un couteau assez long, et après j'ai vu un policier tomber par terre le cou rempli de sang, ça giclait de sang, et après une policière avait la tête en sang et un troisième (...) qui a tiré. Quatre fois", a poursuivi ce témoin.

"Selon les premiers éléments de l'enquête, tous les éléments de la légitime défense" sont réunis, a estimé le procureur de Tours Jean-Luc Beck. Le parquet antiterroriste devra déterminer si M. Nzohabonayo a agi de sa propre initiative ou dans le cadre d'une action organisée.

L'EI encourage les candidats au jihad à lancer des attaques contre les "infidèles", militaires, policiers ou même civils. La France avait été nommément citée comme cible par l'EI après le début des frappes françaises en Irak. De tels appels sont régulièrement relayés dans des vidéos du groupe.

 

(Repère : Jihadistes français en Syrie et en Irak : tous les chiffres)

 

"Epris de justice"
Selon les premiers éléments, Bertrand Nzohabonayo n'a laissé aucun message, a souligné le procureur.
Il est décrit par un des ses anciens éducateurs comme un garçon calme, plutôt réservé. "Quand il est arrivé au club de foot, en provenance de la région parisienne, il devait avoir 16-17 ans. Il a voulu arbitrer, ce qui n'est pas si fréquent à cet âge-là. Il était épris de justice", s'étonne cet homme sous couvert de l'anonymat. Le jeune homme dégageait de la "puissance physique", commente son ancien entraîneur à un correspondant de l'AFP, tout en restant dubitatif quant à son engagement radical: "Nous le voyions parfois à la mosquée. Mais il n'avait pas poursuivi dans le foot, ni dans l'arbitrage, pour une raison que j'ignore".

Plusieurs personnes rencontrées près du domicile de sa sœur refusent de croire à la thèse de l'agression islamiste. "Ce n'est pas à l'image de notre ville. Nous avons réussi à tisser le dialogue et l'entente entre les communautés", assure Ahmed Moussaoui, un retraité qui préside l'association de quartier Rapprochement culturel et solidarité. Les rapports entre la police et les jeunes de la ville sont parfois conflictuels, comme l'avait montré l'interpellation musclée en août 2013 d'un automobiliste qui avait été largement diffusée sur internet et suscité une enquête de la police des polices.

 

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