Espagne : l'homme qui voulait attaquer le siège du parti au pouvoir déféré

Le chômeur qui avait lancé vendredi une voiture piégée contre le siège du Parti populaire au pouvoir (PP, droite) en Espagne a été déféré samedi devant un juge de Madrid, sans être poursuivi pour terrorisme, a-t-on annoncé de source judiciaire.

Daniel Perez Berlanga, un chômeur âgé de 37 ans, devait comparaître samedi dans la soirée devant le juge de permanence du tribunal de place de Castille, compétent en l'espèce, selon cette source judiciaire.
La police avait souhaité le déférer devant l'Audience nationale, juridiction compétente pour les affaires de terrorisme, mais le magistrat chargé du dossier, Javiez Gomez Bermudez, et le parquet ont considéré que cette affaire relevait d'un juge ordinaire.

"Après avoir examiné ses déclarations et les effets saisis chez lui, le juge a conclu qu'il ne s'agissait pas d'un délit relevant du terrorisme", a annoncé une source à l'Audience nationale.
Cette source a précisé que l'homme, qui vivait dans la province de Teruel (220 km à l'est de Madrid), serait poursuivi pour des atteintes aux biens et aux personnes et la détention d'explosifs.

La police l'avait arrêté au petit matin après qu'il eut avec une Citroën attaqué le siège du parti conservateur en plein centre de Madrid, brisant une baie vitrée et arrivant jusqu'au rez-de-chaussée.
Selon les enquêteurs il aurait effectivement pu provoquer une explosion de grande ampleur avec l'engin artisanal qu'il avait confectionné, composé de deux bombonnes de gaz butane et de 5,8 kilos de nitrate d'ammoniaque, un engrais qu'il avait mélangé à du combustible, avec un détonateur rudimentaire doté d'un retardateur qui n'avait pas encore été armé.

L'homme avait d'abord affirmé être un entrepreneur ruiné, en colère contre le gouvernement de Mariano Rajoy, a fait savoir la police. Il a ensuite déclaré qu'il ne visait pas un parti en particulier mais la classe politique en général, et qu'il en avait assez de la situation de l'Espagne, a expliqué l'un des responsables de la police de Madrid, Alfonso Fernandez. Selon la presse, il suivait un traitement psychiatrique et son père avait été le maire, socialiste, d'un village de la province de Teruel.

L'attaque a paralysé pendant plusieurs heures le centre de la capitale espagnole, où des stations de métro ont été fermées, de même que plusieurs artères très fréquentées par les Madrilènes.