Des présumés shebab attaquent un bus au Kenya, pas de victime (témoins, responsable)

Des hommes armés se présentant comme des islamistes somaliens shebab ont ouvert le feu sur un bus, samedi sur la côte du Kenya, avant de prendre la fuite sans faire de victime, ont indiqué des témoins et les autorités locales.
Selon un passager, Abarufa Kokane, les assaillants ont encerclé le bus, immobilisé par les tirs, et trois d'entre d'entre eux sont montés en se présentant comme des "moudjahidine", avant de repartir, pensant que le bus ne transportait que des musulmans.

Le bus, parti de Mombasa avec 50 passagers à destination de Lamu, à une centaine de km de la frontière somalienne, a été attaqué vers 16h00 (13h00 GMT), à 15 km de la localité de Witu, non loin du lieu où un bus avait été mitraillé et sept passagers tués en juillet, une action revendiquée par les shebab.

Le préfet adjoint du département de Lamu, Fredrick Ndambuki, a indiqué samedi à l'AFP être "au courant de l'incident". "Nos soldats sont à la poursuite des assaillants", a-t-il ajouté.
Les hommes armés ont d'abord tenté de partir avec le bus et ses occupants, mais "n'ont pas réussi, les pneus ayant été crevés par les tirs", a expliqué un passager, Stephen Maina.
"Nous pensions que c'était la fin. Nous nous sommes jetés au sol et avons commencé à dire la shahada", la profession de foi musulmane, a raconté M. Kokane, précisant que la grande majorité des 50 passagers étaient musulmans.
"Il y avait beaucoup de femmes musulmanes qui récitaient la shahada et des versets du Coran, ce qui a probablement fait penser aux hommes armés que nous étions tous musulmans", a-t-il indiqué.

Witu est situé à une cinquantaine de km de Mokowe, localité d'où partent les bateaux pour l'archipel de Lamu.
Cet archipel, autrefois joyau du tourisme kényan, est aujourd'hui largement déserté par les visiteurs étrangers. La zone de l'attaque, en retrait du littoral, n'est pas touristique et est fortement déconseillée aux étrangers.

En juin et juillet, les shebab, affiliés à el-Qaëda, avaient revendiqué une série de raids contre des localités et des véhicules dans la zone, qui avaient fait une centaine de morts.