Tué par un objet tranchant lancé depuis les tribunes par des supporteurs mécontents, ou passé à tabac dans les vestiaires? Quatre mois après le drame qui a bouleversé le milieu du football en Algérie, deux thèses s'affrontent sur la mort du joueur camerounais Albert Ebossé. Le ministre algérien des Sports, Mohammad Tahmi, se référant au rapport d'autopsie, évoque un « morceau d'ardoise tranchante » ramassé près du stade. Mais une contre-autopsie pratiquée en septembre au Cameroun, et dont les résultats ont été révélés mercredi, contredit cette thèse. Ebossé est mort « des suites d'une agression brutale avec polytraumatisme crânien », affirme le médecin anatomo-pathologiste André Mouné. Selon lui, Ebossé a été tué lors d'une rixe dans les vestiaires, après la rencontre. « C'est totalement farfelu : Ebossé est tombé sur le terrain et a été évacué par une ambulance à partir de là », réfute un dirigeant kabyle. Le ministre algérien de la Justice, Tayeb Louh, a déclaré hier que « l'enquête préliminaire (était) terminée et le dossier, avec tous les éléments, transféré au parquet ». Il a ajouté que le parquet allait « nommer un juge d'instruction et inculper toute personne impliquée dans sa mort directement ou par négligence ». Concernant la contre-autopsie, M. Louh a souligné que « chaque partie, conformément à la loi, peut présenter ses observations à la justice ».
Photo AFP
commentaires (0)
Commenter