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Nos Lecteurs ont la Parole - Louis INGEA

Billet de Noël 2014

Dans quelques jours ou quelques dizaines d'heures, Noël! Et, avec Noël, la bonne, la grande, l'heureuse nouvelle : le Messie va naître dans une crèche au fond du coin le plus dénudé qui soit.
Car l'annonce du royaume de Dieu ne peut se faire qu'à travers la pauvreté des moyens. Et quoi de plus pauvre que du foin, un âne, une grotte humide aux parois fendillés... Et ces deux menottes de bébé divin, tendues en avant pour ouvrir le monde à la vérité et à la lumière.
« Bienheureux, vous, les pauvres, car le royaume des cieux est à vous. » Paroles de pauvre bougre adressées à d'autres pauvres bougres que nous sommes .
Quand, mais quand donc finirons-nous par comprendre le sens véritable de ces quelques mots dont la résonance est aussi explosive que l'explosion du cosmos, il y a quelque treize milliards d'années ?
Le monde venait alors de commencer selon les scientifiques. Mais ce n'était que le monde de la matière. Alors qu'avec Noël, c'est la grande naissance du monde de l'Esprit et de la conscience. La seconde naissance de l'univers, la naissance définitive de ce qui doit être – et qui est – en fait, de tout temps...
Aussi, lorsque les bourgeois de partout ( et les moins bourgeois aussi ) s'échinent, au moment de Noël, à récolter dans tous les sens les fameux « cadeaux de fin d'année » qui parsèment la planète à tous les niveaux et pour toutes les bourses, qui affollent les campagnes publicitaires et enflamment tous les appétits, combien d'entre nous pensent à « l'approche de l'autre » avec les moyens les plus pauvres? Ceux que l'on murmure au creux de l'oreille. Ceux que l'on transmet avec un sourire. Ceux qui peuvent apaiser l'âme et l'inonder d'amour dans un côte à côte personnel, aimant et respectueux de son prochain ?
Combien d'entre nous vivront-ils ce sentiment d'humanité durant cette période de l'Avent ou la nuit même de Noël ?
En ces jours où la misère de notre Proche-Orient est totale, en ces jours où les réfugiés de toutes communautés sont égarés sur les sentiers boueux de leur exil, chassés par la guerre ou la menace, désespérés et meurtris, combien d'individus s'aviseront-ils d'aller vers eux, au moins par la pensée sinon par le geste ?
Voilà pourquoi, non pour cause de récession ou par mesure d'économie, mais par décence, par solidarité devant le malheur, devrions-nous rétrécir nos envies et voiler nos étalages. Et tâcher d'augmenter en contrepartie, dans le silence et la discrétion, le nombre et la valeur des dons qu'il est possible de faire à ceux, nombreux, qui en ont besoin autour de nous.
Qu'une fois au moins soit dit qu'à quelque chose malheur est bon : à savoir le réveil en chacun de nous de cette humanité latente, graine divine semée dans nos cœurs, qui ne demande qu'à se manifester.
Qu'il soit dit que ce Noël 2014 aura été plus chaud et plus tendre que les précédents.
Tout simplement parce que les nantis auront décidé de s'oublier un peu, au profit de ceux que le destin a déjà oubliés.

Louis INGEA

Dans quelques jours ou quelques dizaines d'heures, Noël! Et, avec Noël, la bonne, la grande, l'heureuse nouvelle : le Messie va naître dans une crèche au fond du coin le plus dénudé qui soit.Car l'annonce du royaume de Dieu ne peut se faire qu'à travers la pauvreté des moyens. Et quoi de plus pauvre que du foin, un âne, une grotte humide aux parois fendillés... Et ces deux menottes de...

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