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À La Une - Russie

Poutine accuse l'Occident de se comporter en "empire"

Poutine évoque une sortie de crise dans deux ans, lors de sa traditionnelle conférence de presse de fin d'année.

Lors de sa traditionnelle conférence de presse de fin d'année, le 18 décembre 2014, le président russe Vladimir Poutine a notamment dénoncé "l'opération punitive" lancée selon lui par Kiev contre les rebelles prorusses dans l'Est de l'Ukraine. AFP PHOTO / KIRILL KUDRYAVTSEV

Vladimir Poutine a accusé jeudi les Occidentaux de créer un nouveau "Mur" en Europe et de se comporter comme un "empire" qui veut "faire marcher au pas ses vassaux", lors de sa traditionnelle conférence de presse de fin d'année. "Il s'agit d'un mur virtuel, mais il commence déjà à être construit", a déclaré le chef de l'Etat russe interrogé sur le climat de confrontation entre Russes et Occidentaux. "Le bouclier antimissile près de nos frontières, ce n'est pas un mur ? Nos partenaires ont décidé qu'ils étaient les vainqueurs, qu'ils étaient désormais un empire et que les autres étaient des vassaux qu'il faut faire marcher au pas", a-t-il martelé.

 

Chute du rouble

Concernant le dossier économique, sur lequel il était attendu, M. Poutine est sorti de son silence sur le plongeon du rouble - qui a pris lundi et mardi une ampleur inédite depuis le placement du pays en défaut de paiement en 1998 - dès l'ouverture de sa conférence de presse. Il a notamment promis à ses compatriotes une sortie dans les deux ans de la sévère crise économique dans laquelle a plongé le pays avec l'effondrement du rouble. "Dans le scénario le plus défavorable pour la conjoncture internationale, la situation peut durer deux ans mais elle peut se corriger avant", a-t-il déclaré, avouant la difficulté à établir une quelconque prévision face à "de nombreux facteurs d'incertitude".

 

Très attendue par les Russes, confrontés à une envolée des prix et une perte de leur pouvoir d'achat, la prise de parole de l'homme fort du Kremlin intervient dans un climat plus apaisé après un début de semaine cauchemardesque avec des chutes de 9,5% lundi puis de 7% mardi du rouble.
Signe que le marché n'est pas complètement rassuré, la monnaie, en hausse en début de journée, a baissé après les premiers propos du président. Il valait vers 08H10 GMT 61,39 roubles pour un dollar et 76,07 roubles pour un euro.
Le rouble reste en baisse de 40% par rapport à son niveau au début de l'année et l'onde de choc monétaire du début de semaine promet de difficiles mois à venir pour l'économie russe. La presse rapporte que certains fournisseurs et importateurs ont suspendu leurs livraisons en attendant de voir l'évolution des cours ou ont déjà augmenté leurs prix.

 

(Commentaire : Les principes d'attraction de Poutine)

 

Pas de changement de ton sur l'Ukraine
Pas question en revanche de changer de ton sur l'Ukraine, où les autorités de Kiev mènent une "opération punitive" contre les rebelles de l'Est.

"Après le coup d'Etat mené à Kiev par la force armée", les nouvelles autorités ukrainiennes n'ont pas souhaité entamer un dialogue avec l'Est prorusse mais "ont envoyé la police, puis l'armée quand cela n'a pas suffi et maintenant ont instauré un blocus économique", a poursuivi le président russe. Interrogé de manière très directe par un journaliste ukrainien sur le nombre de militaires russes qui combattent aux côtés des séparatistes et sur ceux qui sont morts en Ukraine, Vladimir poutine a éludé la question. Le président russe s'est contenté d'évoquer ceux qui "suivant l'appel de leur conscience, accomplissent leur devoir ou qui en tant que volontaires combattent dans l'Est de l'Ukraine" en soulignant qu'"il ne s'agit pas de mercenaires car ils ne reçoivent pas d'argent". Moscou a toujours démenti avoir envoyé des soldats et du matériel militaire pour soutenir les rebelles prorusses, alors que les Occidentaux ont estimé avoir de nombreuses preuves en ce sens.


Très populaire en Russie mais mis au ban des nations occidentales, Vladimir Poutine a ainsi semblé opposer une fin de non-recevoir à l'appel du pied de Washington. A Londres mardi, le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait prévenu que les sanctions occidentales pouvaient être levées "en quelques semaines ou quelques jours, en fonction des choix du président Poutine".

 

Le président russe se trouve dans une situation paradoxale à l'issue d'une année de crise ukrainienne. L'annexion de la Crimée l'a rendu plus populaire que jamais, avec une cote de confiance dépassant 80%, et incontournable sur la scène internationale. Mais le pays sort isolé par les sanctions, qui ont affaibli le rouble, ensuite coulé par la chute vertigineuse des cours du pétrole, principale source de revenus pour l'Etat russe. Et la crise actuelle, par son ampleur et surtout sa durée prévue, est surtout la plus délicate qu'ait eu à gérer le président depuis son arrivée au pouvoir en 1999.

 

(Pour mémoire : Poutine fustige l'attitude des Occidentaux à l'égard de la Russie)

 

"Nous avons préparé nous-mêmes cette crise"
S'il a mis en cause les "facteurs extérieurs" et en premier lieu la chute des prix du pétrole, il a reconnu que la Russie avait sa part de responsabilité, n'ayant pas profité suffisamment des années passées pour diversifier son économie, très dépendante des cours des hydrocarbures.


Dans un entretien publié jeudi, le ministre de l'Economie, Alexeï Ouiloukaïev, s'était montré plus sévère. "D'une certaine manière, nous avons préparé nous-mêmes cette crise. La crise structurelle est en partie le résultat d'une économie qui n'a pas été réformée", a-t-il jugé avec une rare franchise. Il a également évoqué des perspectives sombres avec des sanctions américaines appliquées, "semble-t-il pour des décennies".

Face à cette crise, "nous allons utiliser les mesures que nous avons employées avec succès en 2008", a expliqué le président. Il n'a cependant annoncé aucune mesure, assurant simplement qu'il ne prendrait aucune mesure dirigiste pour encadrer le marché et commentant les mesures prises par le gouvernement et la banque centrale, jugées dans l'ensemble "adéquates" malgré quelques critiques.

 

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commentaires (4)

ET LUI EN APPRENTI EMPEREUR !

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 54, le 20 décembre 2014

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Commentaires (4)

  • ET LUI EN APPRENTI EMPEREUR !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 54, le 20 décembre 2014

  • C'est reparti pour une tournée de gueurre froide? Les 2 bocs se reformeraient-ils? Cuba est désormais stratégique pour les 2 formations... mais cuba aura toujours le coeur à gauche..les cubains le savent et le sentent bien.

    Ali Farhat

    03 h 51, le 19 décembre 2014

  • PAUVRE POUTINE... OFF... IL S'EST LAISSÉ PRENDRE DANS LES FILETS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 07, le 18 décembre 2014

  • Poutine à raison , le chute du mur de Berlin ,fut pour tous les pays de la région, alors , pourquoi empêcher les autres pays de se dé-soviétiser et de s'autodéterminer en toute liberté , dans le temps et l'espace....?

    M.V.

    15 h 31, le 18 décembre 2014

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