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Noël des retrouvailles

Il est des séparations qui soudent par leur caractère intemporel. L'amour franchit toutes les barrières physiques. Il est dans l'Esprit et dans la Vérité. Il défie toutes les limites du bon sens. Ainsi, même lors d'une séparation spatiale temporaire, à défaut de vivre avec la personne aimée, l'on vit en elle, unis par Celui qui donne la vie, au-delà des frontières...
« Pourquoi l'as-tu envoyé si tôt, à 18 ans ? »


Nos jeunes ont leurs rêves et ils ont le droit de les vivre, de s'épanouir loin de nous, en se forgeant leur propre expérience de la vie. Pour les laisser croître et se réaliser, parfois on les laisse partir. Une partie de nous part avec eux. Mais les voir grandir dans l'épanouissement, évoluer et se façonner eux-mêmes ne fera que nous confirmer dans notre choix qui nous avait fait violence au début, parce qu'opposé à nos réflexes égoïstes, alimentés par la peur du manque. Accepter que ce jeune de 18 ou 20 ans quitte le cocon familial par désir d'explorer la vie et de faire face à ses propres responsabilités est un acte altruiste dans la mesure où c'est un passeport, un feu vert confiant pour le développement voulu, la découverte de soi et du monde au lieu de la fixité tranquille et de l'habitude conformiste de suivre les schémas parentaux. Autant dire que ce sera un combat formateur, un voyage initiatique qui ouvrira un univers de possibles inexplorés. Mais qui dit chemin de maturité, dit aussi chemin d'épreuves. Et pourquoi pas, puisqu'il est muni de ce solide bagage éducatif et affectif et de ce puissant élan de vie qui lui donne des ailes...


La période de Noël est souvent une occasion de retour aux sources. Retour du Fils, retour au bercail ; au pays et à la famille, pour se sentir bercé par ce trop-plein de tendresse, pour un moment encore. C'est l'adulte qui se trouve sur un seuil et fait un petit pas en arrière pour mieux se lancer par la suite. C'est la chaleur des retrouvailles qui succède aux pays du froid. Alors s'enchaînent les expressions de tendresse, les embrassades et les enlacements, les liens de proximité dans la différence, les repas familiaux maternellement copieux, les dindes, les bûches et les marrons glacés, les mets favoris du fils revenant, le silence comblé des grands-parents, les «sobhiye» dans la chambre des parents, la « man'ouché » matinale qui réveille les esprits, les grasses matinées (chut, laissez-le dormir), les siestes interminables des dimanches sans fin, les taquineries et les rigolades, les blagues absurdes que seuls les membres de la famille comprennent, les brindilles crépitant dans la cheminée, les cadeaux aux mille couleurs entassés au pied du sapin sauvage, la neige qu'on attend chaque année et qui n'arrive jamais. La neige des grands moments purs et simples. Neige qui brûle les êtres de son absence.


Les retrouvailles de Noël, c'est se permettre une pause avant de grandir encore, c'est redevenir encore une fois enfant avant de basculer totalement dans le monde des grands. C'est entendre nos parents nous dire qu'on est le meilleur enfant du monde, avant d'affronter de nouveau ce monde qui ne laisse pas trop de place à l'enfant en chacun de nous. Comme cet enfant de Bethléem qui a été et continue d'être une raison de rencontre, de réunion, d'union et de communion, entre les frères d'une même famille et entre les frères en humanité.

 

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Bien dit Carla. Je t'embrasse bien fort

Markuson

17 h 31, le 19 décembre 2014

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Commentaires (1)

  • Bien dit Carla. Je t'embrasse bien fort

    Markuson

    17 h 31, le 19 décembre 2014

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