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Moyen Orient et Monde - Terrorisme

Le Pakistan pleure ses morts

Au premier des trois jours de deuil national décrété après ce « massacre des innocents », toutes les écoles publiques et privées sont restées closes.

Une jeune Pakistanaise chrétienne allume des bougies en mémoire aux victimes de l’attaque des talibans perpétrée dans une école à Peshawar. Asif Hassan/AFP

Encore sous le choc, le Pakistan pleurait hier les 148 morts, la plupart des enfants, massacrés la veille par un commando taliban à Peshawar, un acte condamné dans le monde entier qui fait pression sur Islamabad pour éradiquer ces rebelles. De nombreux commerces étaient fermés, et des cérémonies de prières organisées en hommage aux victimes à travers un pays encore abasourdi, où les appels se multipliaient pour faire cesser une bonne fois pour toutes les attentats islamistes. Cette attaque est l'acte terroriste le plus meurtrier de l'histoire du pays. Elle a été condamnée avec émotion à travers le monde, jusqu'au pape François qui a demandé à Dieu de « convertir le cœur des violents ».
Autre initiative, la soudaine visite à Kaboul du chef de l'armée pakistanaise, le général Raheel Sharif, pour parler de coopération antiterroriste avec son voisin afghan et lui demander d'arrêter les combattants du TTP, réfugiés, selon lui, dans le nord-est afghan, d'où ils planifient leurs attaques.
En attaquant une école fréquentée par des enfants de militaires, le TTP a déclaré s'être vengé de l'armée pakistanaise qui a lancé en juin dernier une offensive d'ampleur à son encontre dans son bastion du Waziristan du Nord, près de la frontière afghane.

Poison idéologique
Au premier des trois jours de deuil national décrété après ce « massacre des innocents », selon la presse locale, toutes les écoles publiques et privées sont restées closes dans la province du nord-ouest de Khyber Pakhtunkhwa, où a eu lieu l'attaque. Nombre des morts dans l'attaque, pour la plupart des élèves dans leurs uniformes verts ensanglantés, ont été inhumés entre mardi soir et hier. Ceux qui en ont réchappé ont raconté l'horreur vécue, comme Ahmad Faraz, 14 ans, pour qui l'épisode a été « comme dans un western ». Blessé par balle à l'épaule, il fait le mort, avant de s'évanouir. Il a eu de la chance : il s'est réveillé à l'hôpital, miraculé. Vêtus d'uniformes de paramilitaires et ceints de vestes chargées d'explosifs, l'enfant se rappelle qu'ils ont commencé à « tirer sans discontinuer, de droite à gauche et de gauche à droite », en criant « Allahu Akbar ! »
Pressé d'agir, le Premier ministre Nawaz Sharif a pris dès hier matin une mesure symbolique forte en annonçant la levée du moratoire sur la peine de mort, en vigueur depuis 2008, dans les cas de terrorisme. Par ailleurs, M. Sharif a présidé une conférence nationale rassemblant tous les partis politiques, qui a condamné l'attaque sans équivoque.
En effet, le Pakistan est depuis longtemps accusé de faire une distinction entre les combattants islamistes, entre les « bons » qui ne s'attaquent pas à lui et qu'il utiliserait pour défendre ses intérêts stratégiques, comme les talibans afghans, et les « mauvais » comme le TTP qui le combattent. Dans leur déclaration finale, les participants à la conférence des partis ont réaffirmé leur volonté de « continuer la guerre jusqu'à la disparition des derniers terroristes du pays ».
Cependant, nombre d'observateurs soulignent qu'il faudra bien plus que des incantations et des opérations militaires ciblées pour éradiquer du pays l'idéologie islamiste et s'assurer que l'État et ses diverses chapelles lui tournent définitivement le dos.
En outre, il semblerait que « beaucoup de partis politiques pakistanais craignent de perdre des voix en soutenant une action trop forte contre les groupes extrémistes, car ceux-ci bénéficient d'un important soutien dans la société », note l'analyste politique Hasan Askari.

Khurram SHAHZAD/AFP

Encore sous le choc, le Pakistan pleurait hier les 148 morts, la plupart des enfants, massacrés la veille par un commando taliban à Peshawar, un acte condamné dans le monde entier qui fait pression sur Islamabad pour éradiquer ces rebelles. De nombreux commerces étaient fermés, et des cérémonies de prières organisées en hommage aux victimes à travers un pays encore abasourdi, où les...

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