Une facture de 300 milliards d’euros pour l’Italie ?

L'Italie serait plus riche de quelque 300 milliards d'euros si elle avait agi avec détermination contre la corruption après les scandales révélés dans les années 1990, estime un rapport du patronat italien publié hier.
Selon la Confindustria, principale organisation patronale, le manque de mesures contre la corruption et les pots-de-vin a pesé sur la croissance du produit intérieur brut italien, qui aurait pu être près de 20 % plus élevé. Dans ce rapport, intitulé « La corruption, poids mort pour le développement », la Confindustria a tenté de quantifier l'impact du manque de réponses effectives dans le sillage de Tangentopoli, le système mis au jour dans les années 1990 par les juges de Milan dans le cadre des enquêtes « mains propres ».
Malgré les nombreuses arrestations et confiscations de biens résultant de ces enquêtes, l'Italie reste toujours victime d'une corruption endémique qui pèse en particulier sur les investissements, a expliqué le directeur du centre d'études de la Confindustria, Luca Paolazzi.
« Si les mesures prises avaient été suffisantes pour ramener notre niveau de corruption à celui de la France, cela aurait abouti à 0,8 point de croissance supplémentaire par an », soit l'équivalent de 300 milliards d'euros sur plus de 20 ans, a-t-il expliqué à la presse italienne.
L'indice de la Banque mondiale classe la France en 26e position des pays les moins corrompus. L'Italie est 90e. Pour rappel, le Liban est classé au 136e rang.
Le problème de la corruption dans la péninsule a ressurgi ces dernière semaines après l'affaire baptisée « Mafia capitale » qui vise notamment l'ancien maire de Rome, Gianni Alemanno.