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À La Une - Diplomatie

L'Iran et la Turquie étalent leurs désaccords sur la Syrie

Téhéran salue la résistance de Damas face "aux terroristes".

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu (gauche), serrant la main à son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, à Téhéran, le 17 décembre. AFP PHOTO/BEHROUZ MEHRI

L'Iran, principal soutien régional de Damas, et la Turquie, qui appuie les rebelles, ont une nouvelle fois étalé mercredi leurs désaccords sur la Syrie tout en appelant au dialogue, lors de la visite du chef de la diplomatie turc à Téhéran.

"Nous considérons que le régime du (président syrien Bachar el-) Assad n'a pas la légitimité nécessaire pour diriger la Syrie. Il faut un pouvoir qui inclut toutes les composantes de la société syrienne", a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, au cours d'une conférence de presse commune avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif. "L'Iran et la Turquie ont peut-être des positions différentes, mais les deux pays coopèrent pour trouver une solution commune en Syrie", a-t-il ajouté.

L'Iran fournit à Damas une aide politique, économique et militaire sous forme de conseillers, dans sa lutte contre les rebelles qui sont soutenus par la Turquie.

 

(Lire aussi : Al-Nosra inflige un très gros camouflet au régime syrien)

 

"Il y a des différences de vue mais avec la présence d'un grand ennemi commun que représentent le terrorisme, l'extrémisme et le sectarisme, nous avons besoin de rapprocher nos positions pour empêcher l'entrée des terroristes en Irak et en Syrie et combattre les terroristes", a répondu M. Zarif. "Nous voulons tous que la paix s'instaure le plus vite possible en Syrie sans ingérence étrangère", a-t-il ajouté.

Son homologue turc s'est défendu, niant qu'Ankara facilitait le transit les jihadistes étrangers sur son territoire pour se rendre en Syrie et en Irak. "Plus de 7 000 personnes ont été interdites de quitter la Turquie et un peu plus (de 7 000 autres candidats au jihad) ont été expulsées", a affirmé le chef de la diplomatie.

L'Iran accuse l'Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie de soutenir les rebelles et d'avoir ainsi favorisé les groupes jihadistes de l'organisation Etat islamique (EI) et du Front al-Nosra. Il demande à Ankara de ne pas laisser transiter les jihadistes étrangers par son territoire pour se rendre en Syrie et en Irak.

M. Cavusoglu a également précisé que son pays a saisi 80 millions de litres de pétrole provenant des puits contrôlés par le groupe Etat islamique. "Depuis le début de l'année, environ 80 millions de litres de pétrole de contrebande ont été saisis", a-t-il expliqué, et "plusieurs oléoducs installés (par l'EI) près des frontières ont aussi été découverts et détruits" par les autorités turques, a-t-il déclaré. "Nous démentons catégoriquement" les informations selon lesquelles Ankara achetait une partie du brut vendu par l'EI et cela "fait partie d'une opération psychologique contre la Turquie", a-t-il ajouté.

 

Rohani salue la résistance de la Syrie face "aux terroristes"

Toujours à Téhéran, le président iranien Hassan Rohani a salué mercredi la "résistance de la nation et de l'armée syriennes face aux terroristes", en recevant le Premier ministre syrien Waël al-Halaqi.

"La nation et l'armée syrienne ont très bien résisté durant ces quatre dernières années face aux complots et aux groupes terroristes", a déclaré M. Rohani, selon le site officiel du gouvernement. "L'opinion publique mondiale a compris aujourd'hui que la nation et l'armée syrienne combattent les groupes terroristes et les complots étrangers", a-t-il affirmé, en ajoutant que "les problèmes de la Syrie seront uniquement résolus dans le cadre d'un dialogue politique interne".

 

(Pour mémoire : L'Iran tente de convaincre la Turquie de sauver Kobané)

 

"Nous saluons l'aide sans réserve de l'Iran pour renforcer la résistance de la nation syrienne (...) L'Iran et la Syrie sont dans une même tranchée face au terrorisme", a déclaré de son côté M. Halaqi lors d'une rencontre avec le 1er vice-président iranien Es-haq Jahanguiri. Ce dernier a affirmé que la "coopération économique à long terme" allait "continuer", "notamment dans les projets d'infrastructures pour reconstruire la Syrie". M. Halaqi est accompagné de plusieurs ministres chargés du pétrole, de l'industrie ou de la santé.

Téhéran avait ouvert en juillet 2013 une ligne de crédit de 3,6 milliards de dollars pour les besoins syriens en pétrole, après deux précédents programmes de quatre milliards.

 

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