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Liban - Distinction

Nayla Tuéni : La victoire ne se donne qu’à ceux qui l’ont rêvée

La PDG d'« an-Nahar » promue chevalier des Arts et des Lettres.

Nayla Tuéni Maktabi décorée par l’ambassadeur de France, Patrice Paoli. Photo Michel Sayegh

C'est en présence d'une foule de parents, de collègues et d'amis que l'ambassadeur de France au Liban, Patrice Paoli, a remis hier les insignes de chevalier des Arts et des Lettres décernés par la ministre française de la Culture et de la Communication, Mme Fleur Pellerin, à Nayla Tuéni Maktabi, députée, PDG d'an-Nahar. Insignes remis au cours d'une cérémonie émouvante tenue à la Résidence des Pins en présence des représentants du président de la Chambre et du Premier ministre, et du métropolite de Beyrouth, Mgr Élias Audi.
« C'est un honneur de décorer l'héritière d'une tradition journalistique, littéraire et politique intimement liée à l'histoire du Liban », a dit l'ambassadeur dans son discours d'attribution. Chacun ici en sait long sur votre famille qui résonne de noms célèbres au Liban (...) À travers vous, c'est aussi toute la tradition d'an-Nahar que nous célébrons : une tradition faite de qualité, d'indépendance et d'engagement politique. (...) Cette indépendance à laquelle votre père a été sacrifié, c'est aussi celle du Liban, dont an-Nahar n'a cessé de défendre l'intégrité.

 

« Une seconde nature »
(...) Plus qu'un devoir, l'engagement politique semble pour vous une seconde nature (...) Un héritage familial pèse donc sur vos épaules, chère Nayla Tuéni. Vous le portez de façon admirable par votre implication dans la vie politique libanaise et votre carrière de journaliste, ces deux fils indissociables qui tressent votre dévouement au service du Liban, comme celui de votre père avant vous.
Aujourd'hui, en digne héritière d'une lignée d'hommes et de femmes illustres, vous vous êtes engagée au service de valeurs universelles. Au vu des hautes responsabilités que vous avez dû assumer très jeune, vous avez fait de votre précocité un atout, en vous tournant à votre tour vers cette jeunesse à qui l'on dénie souvent la légitimité de s'exprimer. (...) La France partage ces principes qui guident votre action à la tête d'an-Nahar. Je tiens à saluer la femme indépendante, courageuse et moderne que vous êtes. »

 

La France des valeurs
« Monsieur l'Ambassadeur, cher Patrice, les propos que vous venez de tenir sur mon parcours me touchent et m'honorent. Cela témoigne de votre amitié (...) Les amitiés qui se forment ainsi ne se dénouent jamais ; elles en forgent de nouvelles...
(...) C'est aussi la France des valeurs que je souhaiterais ce soir saluer et remercier. La France qui, comme nous, a connu le sang, prix fort de la liberté ; la France qui, comme nous, a connu l'occupation et la trahison ; la France qui a mérité la libération ; la France des arts, la France des lettres, la France du mérite source de reconnaissance... La France de la francophonie qui nous lie. Comment oublier combien Ghassan Tuéni prenait un plaisir tout particulier lorsque sa plume tournait de la gauche vers la droite en empruntant la langue de Molière.
Le Nahar, journal d'expression arabe, n'a jamais été moins francophone dans les causes qu'il a défendues et qu'il défend toujours (...) C'est ainsi que j'ai compris, très jeune, combien la diversité confessionnelle, linguistique, culturelle, artistique est source de richesse.

 

« Je ne suis pas seule »
(...) Le jour de l'assassinat de mon père (...) je me suis promis d'être à la hauteur de son rêve : celui de son serment couronné par le sang. Mon espérance est celle de voir dévoilés par la justice les visages lâches qui ont brisé sa plume mais qui ne réussiront jamais à briser notre volonté de résister, notre attachement à la liberté et notre humanisme à toute épreuve...
Dans cette entreprise, aussi occupante qu'ardue, je ne suis pas seule ; je ne l'ai jamais été... Mes collègues d'an-Nahar sont nombreux à m'épauler. Leur loyauté, leur affection et leur dévouement me laissent, au quotidien, comblée. À mes côtés se tient, avec amour, l'homme de ma vie, Malek, avec lequel je partage tout. Les bonheurs de la vie et ses angoisses. Ensemble, nous voulons que nos deux fils, Gebran et Shérif, grandissent dans la quiétude, dans le savoir, dans l'espérance de jours meilleurs. Nous souhaiterions aussi qu'ils découvrent, en cumulant les années, combien le Liban nous est cher et combien, pour reprendre les termes du général de Gaulle, "la victoire ne se donne qu'à ceux qui l'ont rêvée". »

C'est en présence d'une foule de parents, de collègues et d'amis que l'ambassadeur de France au Liban, Patrice Paoli, a remis hier les insignes de chevalier des Arts et des Lettres décernés par la ministre française de la Culture et de la Communication, Mme Fleur Pellerin, à Nayla Tuéni Maktabi, députée, PDG d'an-Nahar. Insignes remis au cours d'une cérémonie émouvante tenue à la...

commentaires (4)

LA VICTOIRE... ON LA FAçONNE ! ET ON L'ARRACHE ! ON NE LA RÊVE PAS ! LES RÊVES SE DILUENT !

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 50, le 18 décembre 2014

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Commentaires (4)

  • LA VICTOIRE... ON LA FAçONNE ! ET ON L'ARRACHE ! ON NE LA RÊVE PAS ! LES RÊVES SE DILUENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 50, le 18 décembre 2014

  • "La grandeur de la France est indispensable à la liberté du monde". Général de Gaulle. Le journal "An-Nahar" de la dynastie Tuéni est indispensable à la liberté du Liban. Chahine Bouez - Paris

    Un Libanais

    11 h 34, le 17 décembre 2014

  • je me demande qu'a-t-elle d' exceptionnel pour meriter cette decoration?

    Le Herisson

    10 h 45, le 17 décembre 2014

  • PAS AUX RÊVEURS... AUX PENSEURS ET AUX BOSSEURS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    06 h 56, le 17 décembre 2014

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