Le dialogue Futur-Hezbollah n'aura pas lieu avant plusieurs semaines. « Cette rencontre me paraît encore loin », affirme un député du Futur à L'Orient-Le Jour. La perspective d'un rapprochement sunnite-chiite, susceptible de déteindre sur la présidentielle, aura stimulé en tout cas une volonté de rapprochement entre les pôles chrétiens. Mais le dialogue interchrétien reste à l'état d'ébauche.
Le schéma de deux dialogues parallèles qui se dessine ne saurait donc faire l'objet d'un optimisme exagéré. La récente déclaration du chef du bloc du Changement et de la Réforme, le général Michel Aoun, constitue un premier pas concret vers une rencontre à mi-chemin avec le chef des Forces libanaises Samir Geagea, auquel celui-ci n'avait cessé de l'appeler. Mais le leader du Courant patriotique libre a veillé à lier sa disposition à négocier à l'urgence de sauver non pas la présidence précisément, mais la présidence de la République. Et les milieux aounistes ne donnent pas de réponse sur leur disposition à lâcher leur course pour Baabda en faveur d'un candidat de consensus. Ils affirment que « des contacts et des échanges sont en cours », y compris avec les émissaires français et russe.
Pour ce qui est précisément de la récente visite de Jean-Francois Girault à Rabieh, ayant pu inciter le général Michel Aoun à envisager des négociations, un député du CPL se contente d'affirmer à L'OLJ que ce dernier « a dit ce qu'il pensait et ce qu'il peut faire en expliquant sa vision des choses qui reste la même ». Alors que le chef des FL, qui recevait hier le vice-ministre russe des Affaires étrangères, a exprimé son souhait, ainsi que celui du général Michel Aoun, de prendre part à un dialogue, des sources de Maarab valorisent les contacts menés entre les FL et le CPL. « Ces contacts ne se sont jamais interrompus et se sont récemment intensifiés », affirment ces sources à L'OLJ, mais avec réalisme. « Nous rencontrerons le général Aoun lorsqu'il aura pris la décision de débattre du nom d'une tierce personne à la présidence de la République », déclarent-elles.
Pour l'instant en tout cas, ni les émissaires occidentaux n'ont évoqué des noms de candidats, ni Bkerké n'a la prétention de le faire, s'entendent à affirmer les milieux politiques. Si certains tendent à évoquer « un rapprochement » préalable aux négociations, d'autres font état de « verbiage » et se montrent même sceptiques quant à un déblocage prochain de la présidentielle.
Définir le rôle actuel de la Russie sur ce dossier devrait conduire à évaluer les intentions réelles de déblocage. L'on tend actuellement à associer l'initiative française, sous-tendue par un rapprochement iranien sur la présidentielle, aux contacts menés par les Russes avec les autorités libanaises ; des sources proches du 14 Mars apportent une lecture différente sur la question : les deux initiatives ne seraient ni complémentaires ni corollaires. Les Russes, et avec eux le 8 Mars, ne feraient qu'entretenir une fuite en avant en attendant une conjoncture régionale favorable...
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LA LIBRE EXPRESSION
16 h 43, le 14 décembre 2014