Rencontres et entretiens au plus haut niveau hier au dernier jour de la visite en France du Premier ministre Tammam Salam, puisque la journée a débuté par un tête-à-tête d'une heure à l'Élysée avec le président de la République François Hollande, suivi dans l'après-midi par une visite à l'Hôtel Matignon où il a été accueilli par son homologue français, Manuel Valls.
En milieu de journée, le chef du gouvernement libanais a donné au George V une conférence de presse au cours de laquelle il a dressé un bilan de sa visite, notamment autour des trois axes dominants définis au début de sa visite, à savoir l'urgence de la concrétisation de l'accord franco-saoudien d'aide militaire au Liban (les trois milliards de dollars offerts par l'Arabie saoudite), le problème que pose la présence au Liban d'un million et demi de réfugiés syriens et le blocage de l'élection d'un nouveau président de la République.
Tant dans sa déclaration en quittant l'Élysée qu'au cours de sa conférence de presse, le chef du gouvernement libanais a affirmé que la France est consciente de la gravité de la situation au Liban et désireuse d'aider le pays du Cèdre à sortir de l'impasse et faire face au danger terroriste qui menace le pays, danger affronté par l'armée et les forces de sécurité libanaises.
(Pour mémoire : Salam tente d'accélerer la livraison des armes achetées à la France grâce au don saoudien)
La livraison des armes
« Nos vaillants soldats ont réussi à vaincre le terrorisme sur notre territoire », a dit notamment M. Salam, qui a souligné l'urgence des livraisons de matériels et d'armes dans le cadre de l'accord des trois milliards conclu il y a environ un an et signé il a seulement un mois.
Il a affirmé à cet égard qu'au cours d'une réunion tenue jeudi au ministère de la Défense, rue Saint-Dominique, par les ministres français et libanais de la Défense, respectivement Jean-Yves Le Drian et Samir Mokbel, la dernière touche a été apportée au document portant application d'un document dit « configuration et mécanisme des livraisons du matériel français après une dernière retouche à la shopping list et le calcul des parités du dollar et de l'euro, document qui devra être contresigné dans un délai maximum d'un mois par le gouvernement saoudien ».
« Bientôt la France va commencer la préparation des livraisons (...) à destination de l'armée libanaise pour qu'elle puisse continuer à jouer son rôle », a-t-il enchaîné. « Il reste donc une dernière signature entre la France et l'Arabie saoudite », a noté M. Salam, saluant la « générosité » du royaume, qui a financé des livraisons d'armes à son pays « pour un total de quatre milliards de dollars dont trois milliards dans le cadre d'un accord direct avec la France ». « Des confrontations se poursuivent et nous avons besoin de soutien pour nos forces armées, en matériel et en équipement », la France s'étant « engagée à nous soutenir », s'est-il encore félicité.
Les réfugiés syriens
Sur le problème des réfugiés syriens, M. Salam a pu convaincre ses interlocuteurs français du danger qu'il pose au Liban aux plans humanitaire, sécuritaire et économique. Il a relevé que l'aide internationale aux réfugiés décidée lors de diverses conférences de soutien au Liban n'a pas encore été concrétisée ou presque.
Aussi a-t-il lancé un nouvel appel à « un soutien international » pour permettre à son pays de « faire face au flux de réfugiés et de déplacés syriens ». « Nous avons pris soin de nos frères syriens, mais nous avons besoin de soutien pour continuer à le faire », a-t-il souligné.
(Lire aussi : Tout un village syrien a trouvé refuge dans un bloc d'immeubles à Saïda)
La présidentielle
Pour ce qui est du blocage au niveau de l'élection présidentielle, le chef du gouvernement a indiqué qu'il avait expliqué au président Hollande et aux autres responsables français (le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, les membres de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale et hier au Premier ministre Emmanuel Valls) les raisons du blocage, remerciant la France pour son aide sur le dossier du fait des voyages au Liban et dans la région de Jean-François Girault. Ce dernier effectuera son second périple dans la zone avant Noël avec, a-t-il confié à L'Orient-Le Jour, deux escales importantes à Téhéran et Riyad.
« Nous avons constaté chez le président François Hollande et l'ensemble des responsables français que nous avons rencontrés le souci d'aider le Liban (...), plus particulièrement pour l'élection d'un président de la République », a ainsi affirmé M. Salam au cours de sa conférence de presse.
« La France agit et se concerte avec d'autres pays pour nous aider », a ajouté le Premier ministre, soulignant cependant que Paris « ne cherche pas à s'ingérer dans nos affaires intérieures ».
M. Salam a souligné que l'élection d'un président au Liban avait toujours été le fruit d'un consensus entre les principaux pays de la région et les grandes puissances. « La dernière élection présidentielle s'était tenue à Doha, grâce aux efforts des pays arabes et ceux du Golfe en particulier », a-t-il rappelé.
Le pays ne peut « rester sans président », a-t-il souligné, appelant « toutes les parties politiques libanaises à réaliser les dangers découlant » de l'absence d'un chef de l'État.
Questions-réponses
Parallèlement à ses entretiens sur l'aide militaire et sur la question du terrorisme, M. Salam a affirmé qu'« il n'existe dans aucune région du Liban un climat favorable aux agissements des extrémistes » et que « l'ensemble du peuple libanais prône et pratique la modération, ce qui constitue la meilleure garantie de l'indépendance, de la sécurité et de la souveraineté du Liban ».
À l'heure des questions-réponses, le chef du gouvernement a laissé entendre que « toute aide militaire ou technique à l'armée libanaise est la bienvenue », ajoutant que le Liban accepterait volontiers des aides telles que les postes d'observation frontaliers offerts par la Grande-Bretagne à la frontière nord-est du Liban.
Sur l'activité du gouvernement libanais, le Premier ministre a dit qu'il fait de son mieux grâce à la coopération de ses composantes, ajoutant que le fonctionnement normal des institutions ne sera possible qu'après l'élection d'un nouveau président de la République.
Dans l'après-midi, Tammam Salam a reçu au George V le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avec qui il a discuté des derniers développements au sujet de la fourniture de matériel à l'armée libanaise. Le ministre a confirmé que le document intitulé « configuration et mécanisme des livraisons » a été signé et envoyé à Riyad, et qu'il faut donc espérer que les premières livraisons d'armes et de matériel français puissent avoir lieu en février prochain.
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commentaires (5)
Faut pas aller loin , sarko aussi avait promis des armes au Liban , on ne doute pas de la France en tant qu'état quand elle déclare être consciente et désireuse d'aider le Liban , mais la France Etat indépendant de ses décidsions , c'est fini , kaputt , out of order !!! on a affaire à une France à genou , aux ordres , et aux abois , pour décider d'aider qui que se soit . Donc Mr Salam svp , ne jouez pas ce jeu avec nos nerfs , vous , libanais , n'en avez pas le droit, si vous n'êtes sûr de rien alors , with all due respect , shut up ! please !
FRIK-A-FRAK
11 h 43, le 13 décembre 2014