Rechercher
Rechercher

Liban - Droits de l’enfant

« Le mariage n’est pas un jeu », un clip qui sensibilise contre les unions précoces

À l'occasion de la Journée internationale des droits de l'homme, célébrée aujourd'hui, l'association Abaad lance « Le mariage n'est pas un jeu », avec le soutien de l'Unicef et le financement de l'Union européenne : un clip de sensibilisation contre le mariage des mineures.

Entourant l’affiche du clip, les représentants de l’UE d’une part, Simon Bojsen-Moller et Marcello Mori, et d’autre part, la représentante de l’Unicef, Annamaria Laurini et la directrice d’Abaad, Ghida Anani. Crédit photo Ramzi Haïdar/Dar al-Mussawir)

C'est l'histoire d'une fillette insouciante qui avait le sourire, qui aimait jouer et aller à l'école. Elle a été mariée alors qu'elle jouait encore à la poupée. Ce jour-là, tout le monde chantait, dansait, riait, sauf elle. Elle était pourtant belle dans sa robe blanche, avec son bouquet de roses rouges et sa poupée qu'elle tenait bien fort par la main, une jeune mariée comme elle. Après la fête, la fillette a dû affronter la réalité de la chambre nuptiale. Elle a subitement été privée d'école, confinée à la maison aux tâches ménagères. Elle n'avait pas son mot à dire. Elle n'avait personne pour la protéger. Elle rêvait pourtant d'une autre vie. C'est avec tristesse qu'elle regardait tous les jours passer le bus scolaire devant sa fenêtre, transportant des enfants tout sourire, avec leurs cartables. Son sourire à elle a disparu. Elle s'est rapidement retrouvée enceinte de son premier enfant. Son accouchement a été une torture. Elle a cru mourir. Son corps d'enfant n'était pas préparé à supporter cette épreuve si traumatisante. Mère pour la première fois, elle a dû apprendre à s'occuper de son bébé, alors qu'elle savait à peine s'occuper d'elle-même. Très vite, elle s'est retrouvée enceinte une deuxième fois. Ses rêves d'indépendance et d'un travail décent étaient enterrés à jamais.

Une diffusion dès janvier 2015
Le mariage n'est pas un jeu. Ce film d'animation de trois minutes, lancé hier par l'association Abaad et financé par l'Union européenne, entend sensibiliser les populations libanaises et syriennes du Liban contre le mariage des moins de 18 ans. Clair et facile à comprendre, car basé sur l'image, direct sans être violent, il est le fruit d'une collaboration entre l'association qui milite notamment pour l'égalité des genres et l'Unicef qui brandit la charte des droits de l'enfant. « À partir de 18 ans, les filles sont mieux protégées, insiste le mini-film. De même, sont protégés leurs droits à l'éducation, leur santé et celle de leur enfant. Ce qui leur facilitera l'accès à un meilleur emploi. »
Dès le début de l'année 2015, Le mariage n'est pas un jeu devrait être diffusé dans les centres d'accueil de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), dans les dispensaires, dans les écoles formelles et informelles, et éventuellement à la télévision. C'est la promesse faite hier par Ghida Anani, fondatrice et directrice d'Abaad, à l'hôtel Holiday Inn Dunes, à Verdun, lors d'une conférence pour le lancement du clip. Un événement qui clôture une campagne nationale pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles. Convaincue que rien ne peut changer sans la contribution des hommes de religion, la militante envisage aussi d'organiser des tables rondes avec des chefs spirituels de différentes communautés religieuses.

Abus sexuels et grossesses précoces
C'est en présence de la représentante de l'Unicef au Liban, Annamaria Laurini, et du chef de section de la Délégation de l'Union européenne au Liban, Marcello Mori, représentant l'ambassadrice Angelina Eichhorst, que s'est déroulé le lancement du film. « Le mariage des enfants est un phénomène qui existe au Liban et qui a certainement empiré du fait de la crise actuelle (syrienne) », a déploré Mme Laurini, évoquant les difficultés économiques des réfugiés syriens. Lutter contre cette réalité qui affecte négativement les fillettes est au cœur des priorités de l'Unicef, a-t-elle ajouté, précisant que la lutte n'est pas uniquement dans l'intérêt de l'enfant, mais des communautés.
« Cette réalité touche les filles plus fréquemment que les garçons », a assuré de son côté M. Mori. « Lorsqu'une fillette est mariée, les risques d'abus sexuels et de grossesse précoce sont plus importants », a-t-il déploré. Avant d'inviter à mettre fin à la pratique du mariage des enfants : « Face à cette réalité, nous devons mettre fin à notre sentiment d'impuissance et réaliser que nous pouvons entreprendre des actions au quotidien pour défendre les droits des autres. »
Cette action, Abaad l'a entreprise, avec détermination et engagement, malgré l'ampleur de la tâche, pour les droits des filles et des femmes du Liban.

C'est l'histoire d'une fillette insouciante qui avait le sourire, qui aimait jouer et aller à l'école. Elle a été mariée alors qu'elle jouait encore à la poupée. Ce jour-là, tout le monde chantait, dansait, riait, sauf elle. Elle était pourtant belle dans sa robe blanche, avec son bouquet de roses rouges et sa poupée qu'elle tenait bien fort par la main, une jeune mariée comme elle....

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut