La BDL encourage la responsabilité sociétale dans l’entreprise

Trois mois. C'est le temps qui serait nécessaire pour mener à bien les travaux de réhabilitation des 17,3 km de voies ferrées, selon le cofondateur de l'Organisation non gouvernementale (ONG) Train/Train Lebanon, Élias Maalouf. Ce cinéaste et historien du rail a d'ores et déjà déposé un dossier comprenant les données complètes de cette initiative il y a un mois auprès de la Direction générale de l'Office des chemins de fer et des transports en commun (OCFTC), qui doit désormais procéder à son examen. Outre le délai très court qui sera nécessaire à sa réalisation, le projet peut également compter sur une enveloppe incroyablement modeste de 650 000 dollars. Un budget optimisé grâce à la contribution potentielle de près de 15 000 adhérents rassemblés par les 150 membres permanents issus de la société civile et qui attendent désormais un feu vert des autorités.
Train/Train Lebanon fait donc partie de la vingtaine d'ONG conviées en qualité d'exposants de cette quatrième édition du CSRForum consacrée à la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). L'essentiel de ces dernières interviennent dans le domaine de la santé (Lebanese Phyical Handicaped Union), du développement durable (PlaNet Finance) ou encore de la lutte contre la corruption (The Lebanese Transparency Association). D'autres sont engagées dans des actions plus singulières, à l'image de l'ONG Chreek, laquelle s'attelle à employer des anciens drogués et repris de justice afin de créer du mobilier à l'aide de déchets. Du côté des intervenants, la directrice adjointe de la Blom Bank, Jocelyne Chahwan, le chef du département des investissements durables de la holding Majid al-Futtaim, Ibrahim Al-Zu'Bi, le consultant en RSE en exercice en Arménie, M. Nazareth Seferian, ainsi que le directeur associé du cabinet de conseil basé au Liban Beyond Reform and Developpement, Gilbert Doumit, ont animé la première session de ce forum.
Une dizaine d'universités libanaises ont également accepté de participer à cet événement qui se tiendra pendant deux jours dans les locaux de l'hôtel Phoenicia, à Beyrouth. La Chambre de commerce et d'industrie de Beyrouth et du Mont-Liban (CCIAB), ainsi que l'Union europénne (UE) ont également apporté leur soutien à cette manifestation sponsorisée par la Blom Bank, le complexe immobilier Waterfront City Cares ainsi que la holding basée à Dubaï Majid al-Futtaim. La seconde journée du forum sera par ailleurs entièrement dédiée à un atelier professionnel centré sur l'intégration de la responsabilité sociétale au sein de l'entreprise et de ses actionnaires.
Rappelons que le concept de RSE repose sur l'idée qu'une stratégie entrepreneuriale se souciant de paramètres qui ne sont pas exclusivement liés au profit pourra mieux garantir sa prospérité sur le long terme, comme l'a démontré l'ambassadrice de Suède au Liban, Diane Janse. Mme Janse a ainsi pris l'exemple d'une compagnie indienne de transport aérien qui avait réussi à réaliser une économie de 10 millions de dollars en six mois, simplement en optimisant la gestion de son carburant, entre autres mesures respectueuses de l'environnement.
Lors de son discours d'inauguration prononcé devant un parterre de personnalités parmi lesquelles l'ancien Premier ministre Nagib Mikati, le ministre de l'Environnement, Mohammad Machnouk, ou encore le président des organismes économiques, Adnane Kassar, M. Salamé a une nouvelle fois confirmé la mise en place d'un plan de relance d'un montant de 1 milliard de dollars pour l'année 2015. Il a également rappelé que la BDL s'employait à encourager de nombreux projets culturels ou environnementaux et « couvrirait 75 % des risques soutenus par les institutions financières qui s'engageraient dans le financement d'activités appartenant à ces domaines », entre autres mesures. L'ambassadrice de la délégation libanaise de l'UE au Liban, Angelina Eichhorst, a, pour sa part, assuré du soutien de l'Union européenne à toute politique basée sur la promotion de la RSE. Enfin, le président de le CCIAB, Mohammad Choucair, a rappelé « l'importance de combler le vide présidentiel comme préalable indispensable au redressement de l'économie du pays ».