Au terme de la première journée de la World Policy Conference, qui a ouvert ses travaux lundi matin à Séoul, l'émir Turki al-Fayçal, président du Centre du roi Fayçal pour la recherche et les études islamiques, basé à Riyad, a donné une causerie-débat animée par le fondateur de la WPC, Thierry de Montbrial.
Sans surprise, l'émir Turki a axé son intervention sur les derniers développements en Syrie et en Irak, affichant, comme il en a l'habitude, des positions audacieuses en ayant recours à un franc-parler, loin de la langue de bois à laquelle ont recours nombre de responsables arabes.
D'entrée de jeu, l'émir Turki a souligné à l'adresse de son auditoire asiatique et occidental que le Moyen-Orient est aujourd'hui confronté à trois défis : le terrorisme ; le conflit arabo-israélien ; et le retour aux pratiques coloniales, se reflétant par l'intervention militaire. « Le terrorisme, a-t-il enchaîné, est représenté par ce que l'on appelle l'État islamique, qui n'est ni islamique ni un État. Cette organisation est appelée Daech en arabe, mais il faudrait plutôt la désigner sous le nom péjoratif de fahech. »
Le prince Turki a relevé dans ce cadre qu'en septembre 2011, il avait souligné, lors d'une conférence à Washington, que « le danger du terrorisme ne se limite pas à la Qaëda mais pourrait se manifester par d'autres groupuscules qui pourraient émerger » sous l'effet de certaines circonstances. L'émir saoudien a souligné sur ce plan que c'est « la politique sectaire » suivie par l'ancien Premier ministre irakien Nouri el-Maliki ainsi que l'attitude non moins sectaire de Bachar el-Assad qui ont abouti à l'émergence de Daech. Pour l'émir Turki, la lutte menée actuellement par la communauté internationale contre Daech « n'est pas suffisante ». « Il faut s'attaquer à la racine du mal, en l'occurrence Bachar el-Assad. » « Près de 80 à 85 pour cent des Syriens estiment que l'Iran est leur ennemi car il est présent militairement sur le terrain en Syrie et a mobilisé ses alliés, notamment le Hezbollah, pour tuer les Syriens. Il est vrai que le modéré Rohani a été élu président, mais la politique iranienne n'a pas changé. »
En conclusion, l'émir Turki a souligné ne pas comprendre « comment les services de renseignements occidentaux et les milieux américains n'ont pas vu que le comportement des régimes en place à Bagdad et à Damas allait renforcer les organisations terroristes ».
Moyen Orient et Monde
Turki al-Fayçal : Pour lutter contre Daech, il faut s’attaquer à la racine du mal qui est Assad
OLJ / le 09 décembre 2014 à 00h00
commentaires (6)
Lui dans la famille binsaoud c'est turki el faycal el machin bin truky bin saoud bin chouette truc , alors on l'appelera tutu pour les intimes .....lol.
FRIK-A-FRAK
17 h 18, le 09 décembre 2014