Rechercher
Rechercher

Liban - Commémoration

« La voix de Gebran Tuéni rappelle encore que la liberté a un prix »

Les étudiants du Parti national libéral ont célébré samedi la neuvième commémoration de l'assassinat de Gebran Tuéni à l'hôtel Monroe. Une occasion pour fédérer les figures du 14 Mars.

Pour la quatrième année consécutive, l'organisation estudiantine du Parti national libéral (PNL) a commémoré l'assassinat du journaliste Gebran Tuéni, mort dans un attentat à la voiture piégée il y a neuf ans. Pour l'occasion, le PNL a réuni une foule de personnalités médiatiques, politiques et religieuses à l'hôtel Monroe, notamment le ministre de l'Information Ramzi Jreige représentant le Premier ministre Tammam Salam, l'ancien ministre Walid Daouk représentant l'ancien président de la République Michel Sleiman, le député Ammar Houri représentant l'ancien Premier ministre Saad Hariri, le ministre Akram Chehayeb, Ralph Sahyoun représentant le chef des Kataëb Amine Gemayel, Nadi Ghosn représentant le chef des Forces libanaises Samir Geagea, Majd Harb représentant le ministre Boutros Harb, Assad Béchara représentant le ministre Achraf Rifi, le chef du PNL le député Dory Chamoun, le député Fadi el-Haber, Sassine Sassine représentant le député Samy Gemayel, Karim Hamadé représentant le député Marwan Hamadé, le général Joseph Gharib représentant le commandant en chef de l'armée Jean Kahwagi, le coordinateur des forces du 14 Mars Farès Souhaid, le secrétaire général du Bloc national Tamer Kheir, le secrétaire général du PNL Élias Abou Assi, le chef du parti de l'Union syriaque Ibrahim Mrad, le chef du Mouvement du changement Élie Mahfoud et la journaliste May Chidiac.

Après l'hymne national, les participants ont observé une minute de silence à la mémoire des martyrs de l'armée et de la presse. Notre collaborateur Béchara Maroun, maître de cérémonie, a ensuite prononcé une allocution dans laquelle il a déploré à quel point il manque au pays aujourd'hui « les prises de position de Gebran Tuéni, sa franchise, son engouement et son courage ». « La mort n'a pas réussi à faire taire Gebran. Sa voix est restée vivante dans la conscience de chaque Libanais libre pour rappeler que la liberté a son prix. Gebran Tuéni s'exprime aujourd'hui à travers chaque jeune Libanais qui a choisi de rester au Liban, à travers chaque journaliste conscient que le journalisme dans ce recoin du monde est bien plus qu'un métier ou un quatrième pouvoir. Au pays de Ghassan Tuéni, Georges Naccache, Michel Chiha, Samir Kassir et Gebran Tuéni, le journalisme reste l'autorité suprême dans l'instauration de la liberté et de la démocratie. Pas seulement au Liban, mais bien dans l'ensemble du monde arabe », a-t-il affirmé, saluant les efforts de l'organisation estudiantine du PNL. « Si les étudiants du PNL nous réunissent aujourd'hui, ce n'est pas uniquement pour se rappeler Gebran, mais bien pour se rappeler aussi qui a assassiné Gebran Tuéni », a-t-il poursuivi.

Après des allocutions prononcées par le responsable du secteur éducatif au sein du PNL Edgar Bou Rizk et le président de l'organisation étudiante Simon Dergham, qui a estimé qu' « il n'est pas permis que les chrétiens du Liban déterrent le passé à chaque nouveau danger », Michelle Tuéni, la fille de Gebran, a repris devant l'audience des passages des articles écrits par son père. « Il est honteux que notre armée ne reçoive pas jusque-là le soutien nécessaire et qu'elle ne puisse jouir du monopole des armes, a-t-elle déclaré. Jusque-là, nous sommes encore un peuple démissionnaire qui ne se révolte pas et qui ne sait pas dire "assez", un peuple qui se livre des guerres au nom de la foi, des communautés et de Dieu. »

« Le printemps fleurira à nouveau en Syrie... »

Malek Mroué, membre du comité exécutif au sein de la Rencontre du renouveau démocratique, a ensuite livré un vibrant hommage à Gebran Tuéni auquel il était lié par une ancienne amitié. « Nous nous sommes éloignés souvent pour nous rejoindre à différentes étapes de nos vies, avant que nous réunisse le 14 Mars 2005 », a-t-il confié. Le député Ammar Houri a pour sa part réitéré l'alliance de son courant du Futur avec le reste des forces du 14 Mars. « Les circonstances politiques changent mais les principes restent inchangés. Nous avons cru à travers la révolution du Cèdre à la coexistence, à la finalité du Liban en tant qu'entité, à son arabité, à son libéralisme économique et à son armée unique protecteur de son territoire. Nous irons au dialogue, il est vrai. Ce même dialogue que nous avons entamé en 2006 et dont les résolutions qui en ont émané n'ont pas été respectées. Mais nous resterons attachés à nos principes de préserver le Tribunal spécial pour le Liban, de refuser l'ingérence en Syrie et les armes illégitimes », a-t-il affirmé, assurant que « nous n'accepterons qu'un président chrétien pour le Liban ».

De son côté, le ministre du Parti socialiste progressiste Akram Chehayeb s'est adressé à Gebran Tuéni en critiquant de manière virulente le régime de Damas. « Par ta plume, tu as fait face aux armes chimiques de Bachar el-Assad, à son hégémonie et à la tutelle de ce régime qui a emprisonné le peuple syrien et réprimé le peuple libanais, a-t-il clamé. Tôt, tu as prédit le printemps de Beyrouth et le printemps de Damas qui a fleuri. Et parce que le peuple syrien a crié à la liberté, à l'unité nationale et à la paix, le régime Assad a transformé le printemps de Damas en des saisons de sang de destruction, de violences, de discordes et de terrorisme. Mais le printemps reviendra et la Syrie retombera dans les mains des hommes libres. »

La cérémonie a enfin été clôturée par une allocution de Dory Chamoun qui a dénoncé « l'allégeance de certaines parties libanaises à l'Iran et à la Syrie ». « Je pense que le Hezbollah commence à comprendre que le chemin qu'il emprunte ne le mènera nulle part. Rappelons-nous aujourd'hui comment Gebran est mort et pourquoi », a-t-il enfin déclaré. Par ailleurs, l'organisation estudiantine du PNL a rendu hommage à quatre personnalités durant l'événement : l'analyste politique et économique Sami Nader, les présidents des conseils municipaux de Jbeil et de Dekouané, Ziad Hawat et Antoine Chakhtoura, et le journaliste et conseiller de Michel Sleiman, Béchara Khaïrallah.


Lire aussi

Quel avenir pour trois négations ?, la chronique de Nagib Aoun

Les leaders chrétiens agacent quasiment tout le monde

Pour la quatrième année consécutive, l'organisation estudiantine du Parti national libéral (PNL) a commémoré l'assassinat du journaliste Gebran Tuéni, mort dans un attentat à la voiture piégée il y a neuf ans. Pour l'occasion, le PNL a réuni une foule de personnalités médiatiques, politiques et religieuses à l'hôtel Monroe, notamment le ministre de l'Information Ramzi Jreige...

commentaires (3)

On est en plein "proverbes" !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

14 h 59, le 08 décembre 2014

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • On est en plein "proverbes" !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 59, le 08 décembre 2014

  • QUAND L'UNITÉ FAIT DÉFAUT... LA LIBERTÉ EST UNE VEUVE ÉPLORÉE... QUI PLEURE SES ENFANTS... QUAND EUX... L'ASSASSINENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 24, le 08 décembre 2014

  • Ce qui réunit tous ces 14 Libanais Sains et Cédraies, c’est 1 mélange dhonnêteté intellectuelle, d’empathie, cette faculté de s’identifier à l’autre au point de ressentir ce qu’il ressent et même de sympathie, qui est plus qu’autre chose que la capacité d’éprouver la douleur d’autrui. Ce qu’ils prouvent, est que les convictions de chacun d’eux ne pétrifient pas, comme si souvent, leur ouverture d’esprit si Saine. Et que le Libanais Sain a raison de rappeler aussi que c’est avec les siens qu’il convient d’être sévère, dans la mesure précisément où ils nous sont tellement chers qu’on ne doit rien leur passer. Et que le Syrien Sain n’a pas tort de soupirer : Ah !, si tous les vrais contempteurs de cette saleté de bääSSyrie étaient à l’image de ce 14 Libanais Cédraie et Sain ! Soit dit en passant, après avoir acquiescé à cette très bonne appréciation, il est loisible de lui renvoyer le compliment : Ah !, si tous les défenseurs d’une Syrie Saine pouvaient être de la trempe du Révolutionnaire Sain Syrien ! C’est peu dire qu’il faut s’engager vivement à rallumer l’attention passionnée que l’on doit porter à feu Gébrâne ; Le Sain ; et à ces deux sortes de Sains, et Libanais et Syriens. Envers et contre tout. Pour ne pas dire envers et contre eux- mêmes !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    05 h 13, le 08 décembre 2014

Retour en haut