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À La Une - Terrorisme

Jihadistes français en Syrie : "le retour en terre de mécréance est interdit", avertit un recruteur

Omar Diabi, considéré comme le principal recruteur de jihadistes français, menace ceux qui changeraient d'avis.

"Si une personne me dit: +Omar, je voudrais rentrer en France+, je vais lui dire que retourner en terre de mécréance est interdit par Allah, car c'est une humiliation", dit Omar Diabi, le principal recruteur de jihadistes français. AFP Photo/Guillaume Briquet

Il n'est pas question pour les jihadistes français en Syrie de changer d'avis et de rentrer en France, et ceux qui voudraient le faire en seront empêchés, selon un recruteur franco-sénégalais, Omar Diabi, dit Omar Omsen.

Dans une interview diffusée par la chaîne de télévision al-Jazeera, filmée quelque part en Syrie, la première où il apparaît aussi clairement à visage découvert, celui qui est considéré comme le principal recruteur de jihadistes français menace ceux qui changeraient d'avis et dit qu'ils seraient "arrêtés".

Vêtu de noir et portant un turban noir, l'homme qui répond à des questions assis sur la terrasse d'une villa, une kalachnikov posée à ses côtés, est bien Omar Diabi, 39 ans, a confirmé à l'AFP un responsable de la lutte antiterroriste française, qui a ajouté: "On connait bien le client".

"Si une personne me dit: +Omar, je voudrais rentrer en France+, je vais lui dire que retourner en terre de mécréance est interdit par Allah, car c'est une humiliation", dit Omar Diabi. "On va les arrêter".

Très présent sur internet, où il diffuse régulièrement des vidéos visionnées des milliers de fois, il justifie ses efforts pour faire venir "en terre d'islam" des musulmans français en disant : "Nous leur faisons savoir que la hijra (émigration définitive en terre où est appliquée la charia) est pour eux obligatoire, parce que vivre dans les pays occidentaux, c'est interdit. Le prophète a désavoué tous ceux qui vivent parmi les mécréants".

"A partir d'ici" (la Syrie), "on va construire le califat sur la voie prophétique", affirme-t-il aussi. "Le prophète a dit qu'il serait instauré ici et installé à Damas. Et à partir de là les armées musulmanes se lanceront au secours des autres nations (...) Allah incite les croyants au combat. Nous les appelons à leurs obligations".

 

(Repère : Jihadistes français en Syrie et en Irak : tous les chiffres)

 

"Nous ne sommes pas venus ici pour être tué par une balle de musulman"

Omar Diabi a récemment été désigné comme un important incitateur au départ en Syrie dans un rapport sur les "Nouveaux discours terroristes" du Centre français de prévention des dérives sectaires liées à l'islam. Mais pour David Thomson, auteur de "Les Français jihadistes", le groupe de Omar Diabi attire de moins en moins de militants, et sa présence sur la toile se réduit.

Le recruteur jihadistes franco-sénégalais affirme pour sa part ne suivre aucun des deux groupes jihadistes majeurs en Syrie, à savoir le groupe Etat islamique (EI) et le Front al-Nosra, (branche syrienne d'el-Qaëda) : "pour le moment, nous ne suivons pas le groupe (EI, ndlr), justement parce qu'on entend des choses par-ci par-là, Dawlat (EI, ndlr) font ceci, Dawlat ou Jabhat (al-Nosra, ndlr) font cela. Nous prenons en fait le temps de regarder, de voir. (...) Nous savons que le prophète nous a mis en garde du musulman qui tue son frère musulman. (...) nous ne sommes pas venus ici (en Syrie, ndlr) pour être tué par une balle de musulman".

Né au Sénégal, Omar Diabi est arrivé en France, dans la région niçoise (sud), à l'âge de cinq ans. Après une jeunesse marquée par plusieurs condamnations pour des délits de droit commun, il s'est radicalisé en prison puis a rejoint, via le Sénégal, la Syrie en 2013, d'où il a commencé sa fonction de cyber-recruteur. Des échanges avec lui ont été découverts dans plusieurs enquêtes sur des départs d'aspirants-jihadistes vers la zone syro-irakienne.

 

Lire aussi : Jihadistes français : « Il n'y a pas seulement Aïcha et Brahim, il y a aussi Jacqueline et Michel »)

 

"Mon iPod ne fonctionne plus ici"

Plus de 1 100 Français sont impliqués dans les filières jihadistes, dont près de 380 sont actuellement en Syrie ou en Irak, selon les autorités françaises. Une cinquantaine y ont déjà trouvé la mort.

Certains, aussi, sont lassés de toute l'affaire et ont contacté leur famille ou un avocat pour tenter d'arranger leur retour en France, tout en évitant la prison, rapportait Le Figaro lundi. Selon le quotidien français, ils posent des questions du type : "Si je rentre en France, que va-t-il m'arriver? Puis-je éviter la prison? Que devrais-je faire en échange?". Ils se plaignent aussi des tâches qui leur sont assignées, ou du froid qui s'installe : "J'en ai marre. Ils me font faire la vaisselle". D'autres font part de soucis d'un autre genre : "J'en ai ras-le-bol. Mon iPod ne fonctionne plus ici. Il faut que je rentre!".

Selon le quotidien, plusieurs avocats de jihadistes ont décidé d'agir. "Nous prenons des contacts avec les autorités policières comme judiciaires, mais c'est un sujet hypersensible, confie au quotidien l'un d'entre eux, sous couvert d'anonymat. (...) Aucun ministre n'est prêt à prendre le risque! Imaginez qu'un de ces ex-jihadistes soit ensuite impliqué dans un attentat".

Sur la centaine de jihadistes identifiés à leur retour en France, 76 sont aujourd'hui incarcérés, note Le Figaro, les autres étant placés sous contrôle judiciaire.

 

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Il n'est pas question pour les jihadistes français en Syrie de changer d'avis et de rentrer en France, et ceux qui voudraient le faire en seront empêchés, selon un recruteur franco-sénégalais, Omar Diabi, dit Omar Omsen.
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commentaires (2)

L'HÉBÉTUDE... EST UN DON... OU UN DINDON ?

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 45, le 02 décembre 2014

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Commentaires (2)

  • L'HÉBÉTUDE... EST UN DON... OU UN DINDON ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 45, le 02 décembre 2014

  • Oui Oui Oui il a raison les gars , ne revenaient plus jamais !!! lolllllllllllll ... fallait pas ecouter hollandouille quand il disait que vous etiez des combattants de la liberte .. loooool....

    FRIK-A-FRAK

    16 h 05, le 02 décembre 2014

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