L'ancien ministre français Bernard Kouchner dans les zones kurdes de Syrie

L'ancien ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner s'est rendu cette semaine dans les zones kurdes du Nord de la Syrie, pour s'enquérir de l'expérience d'autoadministration établie dans ces régions, a déclaré samedi à l'AFP un responsable kurde.

M. Kouchner "s'est rendu dans la région de Jéziré", dans l'extrême nord-est du pays, relativement épargnée par les combats, du 24 au 28 novembre, a précisé à l'AFP Khaled Issa, représentant en France du Parti de l'union démocratique (PYD), principale formation des Kurdes syriens.

L'ancien "french doctor", entré en territoire syrien depuis le Kurdistan d'Irak, s'est également rendu sur la ligne de front avec le groupe Etat islamique, selon lui. "Il a rencontré les responsables de l'administration locale et le conseil législatif à Kamichli, et a pu constater que les différentes communautés religieuses et ethniques --Arabes, Kurdes, syriaques-- coexistent harmonieusement, que la sécurité règne et que les femmes participent à la vie politique", a dit M Issa.

Le PYD, lié au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, indépendantistes kurdes turcs), est le principal parti contrôlant le terrain dans le nord-est de la Syrie. Sa branche armée combat le groupe Etat Islamique, notamment dans la ville symbole de Kobané, près de la frontière avec la Turquie.

Les Kurdes ont instauré une sorte d'autonomie dans les trois cantons qu'ils contrôlent dans le nord-est de la Syrie depuis le retrait du régime de Bachar el-Assad de ces zones en 2012. Ils édictent leurs propres lois qui s'appliquent à toutes les populations --y compris arabes-- dans les trois "cantons" constituant cette région autonome, non reconnue par le régime de Damas.
Début novembre, ils ont promulgué un décret garantissant aux femmes les mêmes droits qu'aux hommes.