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À La Une - Turquie

A Istanbul, le pape invite les chrétiens d'Orient à ne pas s'exclure les uns les autres

Chargée de symboles, la tournée du pape dans le quartier stambouliote de Sultanahmet n'a pas mobilisé les foules habituelles qui accompagnent ses sorties.

Le pape devant plusieurs centaines de fidèles réunis dans la petite cathédrale du Saint-Esprit pour une messe célébrée aux côtés des orthodoxes. Ozan Kose/AFP

Le pape François a exhorté samedi les catholiques du Moyen-Orient affaiblis à ne pas s'exclure les uns les autres en ravivant les "divisions et controverses", au cours d'une rencontre avec la petite communauté catholique d'Istanbul venue l'acclamer. "Nos défenses peuvent se manifester par le retranchement excessif sur nos idées. Il est toujours plus facile et plus aisé de se caler dans ses propres positions tactiques et inchangées", a déclaré le pape argentin.

Les chrétiens d'Orient sont divisés en toute une série de chapelles et d'obédiences sources de divergences, dans le contexte difficile de la montée de l'islamisme radical en Irak et en Syrie et en l'absence, notamment en Turquie, de statut officiel.

"Quand nous nous arrêtons sur nos particularismes et sur nos exclusivités, nous apportons la division", a déclaré le pape devant plusieurs centaines de fidèles réunis dans la petite cathédrale du Saint-Esprit pour une messe célébrée aux côtés des orthodoxes.

(Lire aussi: François : La violence qui cherche une justification religieuse mérite la plus forte condamnation)

 

Dans la matinée, le pape s'est recueilli dans la fameuse Mosquée bleue, nouveau signe de sa volonté de promouvoir le dialogue entre religions dans un pays musulman proche de l'Irak et de la Syrie en guerre.
Comme son prédécesseur Benoît XVI il y a huit ans, le souverain pontife a conclu sa visite de la mosquée impériale construite au XVIIe siècle sous le règne du sultan ottoman Ahmet 1er par une "adoration silencieuse", selon la terminologie du Vatican. Au côté du grand mufti d'Istanbul Rahmi Yaran qui priait, Jorge Bergoglio a médité pendant deux longues minutes, les yeux fermés et les mains jointes.
"C'était un beau moment de dialogue interreligieux", a ensuite commenté devant la presse le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, "il s'est passé la même chose qu'il y a huit ans avec Benoît". En 2006, le pape Joseph Ratzinger avait accompli dans le même lieu ce même geste de réconciliation, une "méditation" tourné vers la Mecque, trois mois à peine après avoir tenu des propos très controversés semblant associer islam et violence.

Le pape François, qui a délaissé samedi sa grosse berline allemande blindée d'Ankara pour une voiture compacte française de série plus modeste, s'est ensuite rendu dans la basilique Sainte-Sophie pour une courte visite, sous les chants de l'appel à la prière des muezzins voisins. Visitée chaque année par des millions de touristes, cette monumentale église byzantine a été convertie en mosquée à la prise de Constantinople par l'Empire ottoman en 1453 puis est devenue un musée sur décision en 1934 du fondateur de la Turquie moderne et laïque Mustafa Kemal Atatürk. Quinze siècles plus tard, Sainte-Sophie nourrit encore régulièrement les tensions entre chrétiens et musulmans, qui souhaite en refaire une mosquée.

(Pour mémoire: Le pape François appelle une Europe "vieillie" à redevenir une référence)


Chargée de symboles, la tournée du pape dans le quartier stambouliote de Sultanahmet n'a pas mobilisé les foules habituelles qui accompagnent ses sorties. Seuls un petit millier de personnes était rassemblé autour des deux monuments, signe des mesures de sécurité extrêmes prises par les autorités turques et du peu d'intérêt des Turcs, pour l'essentiel musulmans, pour le séjour papal.

 

"Curiosité et respect"

"Je ne suis pas chrétienne mais je suis venue ici par simple curiosité et respect", a confié à l'AFP Selime, une Turque de confession musulmane. "A l'heure où il y a temps de conflits autour de nous, nous avons tous besoin de messages de paix et de tolérance".

François a souligné dès son arrivée les "efforts généreux" accomplis par les autorités turques, qui accueillent près de deux millions de réfugiés de ces deux pays. Lors de sa première journée en Turquie, le souverain pontife a déploré les "graves persécutions" ou "exactions inhumaines" subies par les chrétiens dans ces deux pays et dénoncé le terrorisme et le fondamentalisme.

 

(Pour mémoire: En Albanie, le pape François exalte la coexistence et rejette la violence au nom de Dieu)

 

Devant son hôte, le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, il a incité la Turquie à montrer l'exemple du "dialogue interreligieux" pour endiguer la menace fondamentaliste à ses frontières.
Il l'a également rappelé au devoir de protéger la liberté religieuse en accordant "les mêmes droits" à tous les citoyens, quelle que soit leur confession. Depuis qu'il dirige sans partage le pays, M. Erdogan, un pieu musulman, se présente volontiers en protecteur des religions mais est régulièrement accusé de vouloir "islamiser" la République laïque turque fondée en 1923. Le chef de l’État turc a, par ailleurs, mis en cause la montée de l'islamophobie dans le monde occidental. "Les préjugés se développent entre les mondes musulman et chrétien", a-t-il déploré, dénonçant le "double discours" des dirigeants de l'Ouest contre le "terrorisme d’État", selon lui, à l’œuvre en Israël et en Syrie.

La deuxième journée turque du pape François doit s'achever par une rencontre avec le plus prestigieux des chefs de l'église orthodoxe, le patriarche Bartholomée, destinée à réduire la fracture entre leurs deux Églises née du schisme de 1054.

 

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Le pape François a exhorté samedi les catholiques du Moyen-Orient affaiblis à ne pas s'exclure les uns les autres en ravivant les "divisions et controverses", au cours d'une rencontre avec la petite communauté catholique d'Istanbul venue l'acclamer. "Nos défenses peuvent se manifester par le retranchement excessif sur nos idées. Il est toujours plus facile et plus aisé de se caler dans ses...

commentaires (2)

QUE VOTRE EX..EX...EX...EX...EX.. PRÉDÉCESSEUR FUT RESPONSABLE DU PASSAGE DE CONSTANTINOPLE ET PARTANT DE TOUTE L'ASIE MINEURE ET DE L'ANATOLIE AUX MAINS DES FANATIQUES ET CRIMINELS MÉCRÉANTS OTTOMANS !

LA LIBRE EXPRESSION

15 h 23, le 29 novembre 2014

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Commentaires (2)

  • QUE VOTRE EX..EX...EX...EX...EX.. PRÉDÉCESSEUR FUT RESPONSABLE DU PASSAGE DE CONSTANTINOPLE ET PARTANT DE TOUTE L'ASIE MINEURE ET DE L'ANATOLIE AUX MAINS DES FANATIQUES ET CRIMINELS MÉCRÉANTS OTTOMANS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 23, le 29 novembre 2014

  • Pourquoi pas à Sainte-Sophie alors ? Ou bien n'a-t-il pas osé ou parce que ce n'était qu’une église, yîîîh, byzantine !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    15 h 09, le 29 novembre 2014

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