Rechercher
Rechercher

Liban - Entretien

Le parcours hors normes de Sahar Baassiri, jusqu’à l’Onu...

L'ancienne pilier d'« an-Nahar », élue à la tête du Women's International Forum à l'Onu, répond aux questions de « L'Orient-Le Jour ».

La grande journaliste libanaise Sahar Baassiri, qui a joué un rôle-clé en tant qu'éditorialiste politique couvrant aussi les affaires internationales du quotidien libanais an-Nahar, épouse de Nawaf Salam, le représentant permanent du Liban à l'Onu, a été élue la semaine dernière présidente de la très puissante « Women's International Forum » (WIF), « une des organisations les plus importantes pour les femmes à l'Onu », indique Sahar Baassiri, dans une interview accordée à L'OLJ à New York. Devenue productrice de film, elle produit avec Gisèle Khoury, une collègue journaliste, Arafat, film documentaire relatant la biographie du leader palestinien, qui vient de sortir en DVD et vendu notamment chez Virgin. Il sera projeté, dimanche 30 novembre, au théâtre al-Madina de Nidal Achkar. Un bien intéressant parcours.

Sous la houlette de Mme Ban
« Women's International Forum » est chargée d'une importante mission. Puissante organisation, WIF a été fondée en 1975, lors de l'Année internationale de la femme, au moment où les épouses des diplomates se trouvaient exclues de la session internationale de l'Onu. Cette organisation a vu le jour grâce à leur forte volonté de rester informées des événements et des affaires onusiennes. Devenu un moyen de participation des femmes aux conférences et débats liés à l'actualité des Nations unies, ce forum a évolué pour devenir encore plus important. Avec des règles mieux conçues pour soutenir les causes des Nations unies et son interaction avec le monde extérieur, WIF ambitionne de promouvoir un forum de débats lié aux questions onusiennes, et de développer la compréhension et l'appréciation mutuelles entre les membres de la communauté diplomatique en relation avec la société civile.
Son comité exécutif inclut les épouses d'ambassadeurs et du secrétariat de l'Onu, ainsi que des représentants de la société civile, « dont notamment trois New-Yorkaises ». Le comité exécutif comprend des représentants de toutes les régions géographiques de l'Onu, notamment d'Europe, du Moyen-Orient, d'Asie, d'Afrique, d'Amérique. « Nous gardons cet équilibre de la représentation », précise Sahar. L'organisation compte au total plus de 300 membres liés aux Nations unies et à New York. « C'est une expérience enrichissante pour les deux parties », note-t-elle. Les femmes ambassadrices sont invitées aussi à faire partie du comité honoraire. WIF est placée sous la houlette de l'épouse du secrétaire général de l'Onu, Mme Ban. C'est dans ce cadre que le rôle de Sahar Baassiri lui permettra de porter haut les couleurs du Liban.

Faire la différence
Il est certain que la présidence de Sahar Baassiri sera marquée par un grand changement dans les domaines des conférences mensuelles et des séances d'information en présence d'éminents conférenciers du monde entier pour débattre de questions d'actualité qui traitent des questions onusiennes et internationales. L'organisation lancera une campagne de sensibilisation dans les domaines traités dans le cadre de l'Onu. La question de la femme aura une place primordiale au programme. « Les thèmes que nous couvrons varient de la violence contre les femmes à la santé, au printemps arabe, au changement climatique, à la rareté de l'eau. En somme, nous nous intéressons à tout ce qui est d'actualité au programme des Nations unies », précise Mme Baassiri.
Saura-t-elle faire la différence ? Élue pour deux ans à la tête du Women's International Forum, Sahar Baassiri vient de remplacer l'ancienne épouse du représentant permanent de la Thaïlande à l'Onu dont le terme a été écourté par la nomination de son époux dans un autre pays. « Cette mobilité est courante dans cette communauté », note-t-elle. Les changements constants permettent « d'améliorer le travail des prédécesseurs », constate-t-elle.
Sahar Baassiri semble être la personne du moment qui fera la différence. À la fois intelligente, réaliste et enthousiaste, elle a plus d'une idée dans son collimateur qu'elle refuse judicieusement de dévoiler. Elle concocte une surprise pour la célébration du soixante-dixième anniversaire de la création de l'Onu, qui se tiendra en septembre prochain en présence d'un grand nombre de dignitaires planétaires. Avec son allant et son dynamisme, Sahar saura faire bouger les choses. Sa présidence sera certes marquée par l'innovation et le changement. Car le « groupe est très motivé et les dames capables de venir avec de grandes idées. Nous espérons vraiment réaliser quelque chose », dit-elle.
Quel objectif ? « Notre travail est important et utile. Il faut que l'organisation ait plus d'influence dans le rôle de la femme et les questions humanitaires. WIF doit être plus connectée aux organisations non gouvernementales de l'Onu, et avec d'autres organisations qui traitent des questions de la femme aux niveaux national et international », estime Sahar Baassiri.

Transition
Depuis 2007, l'arrivée de Sahar Baassiri à New York a été marquée par une « transition majeure dans sa vie en temps qu'épouse de diplomate », note-t-elle. Après une brillante carrière au quotidien an-Nahar, de 1993 à 2007, en tant qu'éditorialiste et spécialiste en affaires étrangères, avec une grande audience, Sahar Baassiri assume « le double rôle de journaliste et d'épouse de diplomate ». Sa carrière évolue en prenant une tournure différente. Loin des feux de la politique pour des raisons diplomatiques, Sahar se concentre, pendant deux ans, aux grands sujets divers d'actualité. Ses intéressants articles et son regard jeté sur la ville de New York lui valent de nombreux admirateurs. Après sa rupture avec le quotidien an-Nahar, Sahar crée avec la journaliste Gisèle Khoury Rawi Production, une compagnie de production de films documentaires basée au Liban. Le premier film, Arafat, une biographie de la vie du leader palestinien, est une série télévisée en quatre épisodes. La version plus courte de 90 minutes avec des sous-titres en anglais, espagnol et français, a d'abord été présentée à l'Onu, à l'invitation du Comité de l'Onu pour les droits des Palestiniens, puis en Chine en présence de Sahar.
Née à Saïda, Sahar Baassiri a fait ses études primaires à l'école évangélique de Saïda. Elle est diplômée d'études de Sciences politiques de l'AUB et d'une maîtrise de journalisme à Columbia University de New York.

 

Lire aussi
Léa Salamé, "femme de l'année"

Amal Mogaïzel : profession reporter

La grande journaliste libanaise Sahar Baassiri, qui a joué un rôle-clé en tant qu'éditorialiste politique couvrant aussi les affaires internationales du quotidien libanais an-Nahar, épouse de Nawaf Salam, le représentant permanent du Liban à l'Onu, a été élue la semaine dernière présidente de la très puissante « Women's International Forum » (WIF), « une des organisations les...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut