Elle est une des plus grandes architectes de son temps, architecte de la démesure emportée dans des projets colossaux, première femme lauréate du prix Pritzker (considéré comme le prix Nobel d'architecture), avec à son actif des centaines de réalisations qui ont bousculé le frileux paysage architectural entre musées, tours, opéras et objets design.
Ils font partie de la 6e génération de bijoutiers célèbres, poursuivant l'aventure professionnelle et la passion de leurs ancêtres lancées au milieu du XVIIIe siècle, qui, sous le label de la maison Aziz & Walid Mouzannar, n'ont cessé de se renouveler et de se multiplier.
Lorsque Alia Mouzannar Mogabgab rencontre, il y a 10 ans, cette impressionnante cliente qu'elle reconnaît immédiatement – Zaha Hadid a toujours été une référence pour l'étudiante en architecture d'intérieur à l'Alba –, le moment est intense. La femme, devenue une cliente fidèle, est simple, aimable, impressionnante. Quelques années plus tard, forte du prestigieux prix HRD Antwerp remporté en 2011 pour son bracelet « Folding in Love », l'idée, ambitieuse, effleure l'esprit de Alia : développer cette ligne plus conceptuelle de bijoux modulables et, pourquoi pas, l'exposer à la Zaha Hadid Design Gallery de Londres. De son côté, son cousin et complice Dori Mouzannar travaille sur ses « Météores » ; il crée une pièce pour Human Right Watch qu'il décline en collection et développe des pièces sculpturales à la fois modernes et traditionnelles. « Voyons ce qu'on peut faire », lancent-ils en chœur.
Trio inspiré
L'envie d'exposer leurs créations Météores 2015 et Lava et une réédition de la collection Gothic, pour lui, Modulable, Galet et Arabesque, pour elle, chez la grande designer, répond à un désir de « présenter notre histoire et notre travail au cœur du luxe, du goût et du raffinement ». À peine contactée et en dépit d'un agenda hyperchargé, elle se montre disponible. Plus encore, le projet prend une seconde dimension : il s'agira également de créer une pièce commune, Zaha Hadid ne cachant pas sa fascination pour les bijoux et son appréciation du travail de la maison AW Mouzannar. « Notre collaboration avec cette maison qui symbolise l'histoire et la tradition du bijou au Liban tire profit des grandes qualités du travail artistique des joailliers », a-t-elle confié à la presse.
L'objet des désirs sera un bracelet « beau, léger, confortable sur toutes les mains et, bien évidemment, sculptural ». Suivra une collaboration à distance, des échanges d'esquisses et d'idées, la dame se charge du design, le duo de l'exécution qui se fera en... 6 jours. Un coup de force technique.
L'événement, double, prévu du 13 au 15 novembre, sera prolongé d'une semaine. Dans une scénographie épurée signée FaR Architect, les pièces des Mouzannar se fondent dans l'ambiance magique de Hadid. Le fameux Silene Cuff, star de l'exposition, est dévoilé au public. Un bracelet-manchette glamour, produit en édition limitée de 12 exemplaires, qui « dialogue avec le corps ». Fabriqué en or 18 carats décliné en plusieurs couleurs et serti de 1 048 diamants placés sous forme de web d'araignée, « il exprime la fluidité et la complexité des formes naturelles. La manchette en or blanc et diamants, précise Alia, est une pièce délicate qui explore l'évolution d'une géométrie organique propre au design de Zaha Hadid. Nous étions ravis de cette collaboration enrichissante à plus d'un titre avec une artiste exceptionnelle et exceptionnellement modeste. « L'exposition, poursuit-elle, relayée par de nombreux médias professionnels, tels Forbes, Wall Paper et Telegraph, nous a donné une visibilité et a confirmé notre présence dans la cour des grands. »
Encore enivrés par cette expérience, Alia et Dori souhaitent, bien évidemment, la poursuivre et la mener encore plus loin. Une déclinaison en bagues ou bracelets, peut-être... En attendant, ils travaillent dur pour être présents, dans quelques jours à peine, à l'Art Basel de Miami. Auprès de Zaha Hadid...
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