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Liban - Liban-France

Un Michel Sleiman « new-look » à Paris

Une mégaconférence et un entretien d'une heure avec Hollande marquent un retour en force de l'ex-président.

Michel Sleiman sur le perron de l’Élysée avec François Hollande.

La délivrance... Libéré de ses contraintes présidentielles, Michel Sleiman a dévoilé mercredi devant plus de 450 Franco-Libanais et amis du Liban un profil de leader jusqu'ici méconnu. Au cours d'une mégaconférence de trois heures organisée dans les « Salons Hoche », il a abordé les questions libanaises et régionales les plus épineuses avec une franchise, une pertinence et un courage inédits. Avec au passage un coup de griffe et au besoin des attaques frontales dès lors qu'il s'agissait de questions fondamentales, notamment la démocratie, les libertés, la pérennité du Liban et la refondation du pays.
« Je n'ai pas accepté la prorogation de mon mandat pour ne pas être humilié », a dit notamment l'ancien chef de l'État qui n'a pas caché par ailleurs son intention de demeurer sur la scène politique.
« La Troisième Voix », mouvement créé récemment par des élites libanaises de France à l'initiative de Jihad Féghali, sera-t-il le tremplin d'un Michel Sleiman et de son credo intitulé la déclaration de Baabda ?
On le retrouvera en tout cas au milieu de l'arène politique avec des convictions, des idées et un programme dont les contours ont été définis avec clarté et netteté.
Un bilan de son sexennat ? Il l'a dressé avec ses heurs et malheurs, ses hauts et ses bas assumant les bons et mauvais épisodes et montrant du doigt au besoin les forces opposées au progrès et aux réformes. Dénonçant aussi le système et ses lacunes, et condamnant ceux qui se complaisent dans la décadence et la corruption.
Des déceptions ? Des regrets ? Des échecs ?
Il en a parlé avec sincérité et parfois émotion. Décochant ses flèches avec discernement sans se départir de la dignité et de l'objectivité d'usage.
Sur le fond de son discours, il n'a pas voulu placer la barre en hauteur ni se fourvoyer dans les méandres de la politique politicienne, tant locale que régionale.
« Nous sommes ici, a-t-il dit, pour penser aux exigences de demain à travers l'inspiration fondatrice du Liban. À savoir, comment constituer une conscience commune pour la sauvegarde et la promotion des valeurs qui ont fait le Liban, et qui nous semblent défaites à l'heure actuelle. »
Au plan régional, il a dénoncé la vague de folie intégriste qui déferle sur le Liban, rappelant ses causes directes et indirectes, se montrant rassurant sur notre capacité de faire face au terrorisme par une sorte d'une union sacrée, accompagnée d'un soutien réel et total à l'armée.

 

(Pour mémoire : La mise en garde de Sleiman : Il faut préserver Taëf et la parité, sans aller vers une nouvelle Constituante)

 

Avec Hariri au Georges V
Hier à 18 heures, le président Sleiman a été accueilli à l'Élysée, durant près d'une heure, par le président François Hollande qui l'a reçu en grande pompe en tant qu'ancien chef de l'État avec un passage en revue d'un détachement de la garde républicaine.
Pas de déclaration à l'issue de cet entretien, mais des informations obtenues de source diplomatique indiquant que le tête-à-tête a porté tout d'abord, bien entendu, sur les derniers développements de la situation au Liban et dans la région sous l'angle de la gravité de ce qui se passe en Syrie et les risques d'opérations terroristes au Liban.
Sur le plan strictement libanais, les deux présidents auraient souligné la nécessité d'élire un nouveau chef d'État dans les plus brefs délais afin de consolider la situation dans le pays en mettant fin à la vacance à Baabda et en réactivant les institutions. Les deux hommes se seraient également félicités du démarrage du processus d'équipement de l'armée libanaise dans le cadre de l'aide financière saoudienne, opération à laquelle ils avaient activement travaillé.
Cette aide militaire au Liban permettra, ont-ils souligné, de dresser un véritable barrage face aux menées terroristes.
Quelques phrases échangées également sur le problème du flux des réfugiés syriens et sur la nécessité de se conformer à la déclaration de Baabda.
Cet après-midi, le président Sleiman recevra au Georges V l'ancien chef de gouvernement M. Saad Hariri et on s'attend à ce que l'essentiel de la réunion porte sur l'urgence d'un dialogue national véritable et authentique, l'élection présidentielle et l'élaboration d'une nouvelle loi électorale afin de permettre l'organisation de « législatives » dans les meilleurs délais.

 

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La délivrance... Libéré de ses contraintes présidentielles, Michel Sleiman a dévoilé mercredi devant plus de 450 Franco-Libanais et amis du Liban un profil de leader jusqu'ici méconnu. Au cours d'une mégaconférence de trois heures organisée dans les « Salons Hoche », il a abordé les questions libanaises et régionales les plus épineuses avec une franchise, une pertinence et un...

commentaires (5)

Est-ce une visite officielle, donc payée par l'Etat, ou est-ce un voyage à titre privé? Et à quel titre un ancien chef de l'Etat rencontre-t-il le Président de la République française? Qui pourrait nous éclairer là-dessus?

Georges MELKI

16 h 47, le 28 novembre 2014

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Commentaires (5)

  • Est-ce une visite officielle, donc payée par l'Etat, ou est-ce un voyage à titre privé? Et à quel titre un ancien chef de l'Etat rencontre-t-il le Président de la République française? Qui pourrait nous éclairer là-dessus?

    Georges MELKI

    16 h 47, le 28 novembre 2014

  • Fait on une politique avec des "new look" , "mega conference " 'salon Hoche " etc... pauvre Liban et libanais qui en sont encore a ce genre de consideration quand on sait que sur le vrai terrain politico militaire on est pas sorti de l'auberge ! Ya harammmmm !!!

    FRIK-A-FRAK

    12 h 03, le 28 novembre 2014

  • ALLEZ... DE L'AVANT ! PRÉSIDENT MICHEL SLEIMANE. FORMEZ VOS BATAILLONS POLITIQUES ! DE CE VRAI LIBANAIS LE PAYS EN A GRAND BESOIN ENCORE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 46, le 28 novembre 2014

  • Wa fassarâh-L-mâäâ bil mâïî ; yâ hassirtîhhh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 20, le 28 novembre 2014

  • ILS SE SERAIENT FÉLICITÉS DU DÉMARRAGE DU PROCESSUS D'ÉQUIPEMENT DE L'ARMÉE. MAIS LA ROUTE EST LONGUE ET MINÉE. ILS NE VERRONT JAMAIS LE BOUT DU TUNEL, TANT QUE LAURENT FABIUS RESTERA LE MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES. IL FAUT PAS RÊVER.

    Gebran Eid

    02 h 23, le 28 novembre 2014

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