Le guide suprême iranien Ali Khamenei a apporté jeudi son soutien à la prolongation des négociations nucléaires entre l'Iran et les grandes puissances après le récent échec des discussions de Vienne pour sceller un accord historique.
"Pour la même raison que je n'étais pas opposé aux négociations, je ne suis pas opposé à leur prolongation", a déclaré l'ayatollah Khamenei, qui a le dernier mot sur le dossier nucléaire en Iran.
Il s'exprimait lors d'un discours télévisé devant des responsables du mouvement Bassidj, la milice islamiste du régime.
En novembre 2013, il avait affirmé ne pas être "optimiste" à propos de ces négociations, affichant toutefois son soutien aux négociateurs iraniens qui ont "une mission difficile".
Fin novembre 2013, l'Iran et le groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) avaient signé un accord intérimaire qui a gelé une partie des activités nucléaires sensibles de Téhéran en échange d'une levée partielle des sanctions occidentales. Il devait préparer la signature d'un accord global sur le programme nucléaire de Téhéran, soupçonné par les Occidentaux malgré les dénégations de l'Iran, de cacher un volet militaire. Un an plus tard, à l'issue d'une semaine de difficiles tractations ininterrompues à Vienne, les deux parties n'ont toutefois pas réussi à conclure un accord définitif et ont décidé de prolonger lundi leurs négociations jusqu'au 1er juillet.
(Repère : Nucléaire iranien : plus de dix ans de crise)
"Nous accepterons un accord juste et rationnel, mais nous savons que c'est le gouvernement américain qui a besoin de cet accord et qui serait perdant s'il n'y en avait pas", a affirmé le guide suprême.
"La ligne principale du système islamique est de lutter contre l'arrogance et le gouvernement arrogant des Etats-Unis et il ne doit y avoir ni faiblesse ni erreur dans cette voie", a souligné l'ayatollah Khamenei. Dans la terminologie officielle, le terme "arrogance" désigne les pays occidentaux. "Nous n'avons aucun problème avec l'Amérique, mais (nous avons un problème) avec les demandes excessives et tyranniques" de son gouvernement, a-t-il ajouté."Si les négociations n'aboutissent pas, ce ne sera pas la fin du monde car nous avons l'économie de résistance", a-t-il encore dit en référence à la volonté des autorités de privilégier la production nationale.
Khamenei a salué l'équipe de négociateurs, menée par le chef de la diplomatie Mohammad Javad Zarif, qui a "résisté au harcèlement et, contrairement à l'autre camp, n'a pas changé de version chaque jour".
"Derrière chaque négociateur en face de nous, il y a une armée", a-t-il assuré.
Les grandes puissances exigent que l'Iran réduise ses capacités nucléaires, afin d'empêcher qu'il dispose un jour de la bombe atomique. Téhéran revendique son droit à une filière nucléaire civile complète et demande la levée des sanctions économiques occidentales.
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commentaires (5)
"Manchot" ayant perdu son Nord, en sus !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
08 h 19, le 29 novembre 2014