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Sport - Pensée foot

Deutsche Qualität

Enfin ! Le mythe est mort. Depuis cet été, la Mannschaft règne à nouveau sur le monde du football. Pour la quatrième fois de son histoire. Mais au contraire des victoires contre la Hongrie de Puskás en 1954, contre les Pays-Bas de Cruyff en 1974 et contre l'Argentine de Maradona en 1990, cette fois-ci personne ne peut la lui contester. Parce que l'Allemagne n'a pas seulement gagné. Elle a offert au monde entier son plus beau football. Elle a gagné justement parce qu'elle a pratiqué le plus beau football. En étrillant le Brésil par un score qui restera dans les annales de l'histoire de la Coupe du monde. En permettant à Klose de devenir le meilleur buteur de cette compétition. En remportant la finale contre l'Argentine grâce à un ultime but d'un garçon de 22 ans mesurant 1,74 m et contredisant tous les stéréotypes sur les joueurs allemands : Mario Götze. En alignant enfin une équipe joueuse et ambitieuse composée de très grands joueurs dans la tradition des géants Rahn, Beckenbauer, Mullër (Gerd), Maier, Rummenigge, Breitner, Kahn et encore tant d'autres.


Et le succès du football allemand ne se limite pas à son équipe nationale. C'est également une ambitieuse politique de formation, capable de fournir un profond vivier de très bons joueurs dont aucune autre nation au monde, à part l'Espagne, ne peut se vanter. C'est un championnat compétitif et attractif, où les familles remplissent les stades tous les week-ends et s'acclimatent à une ambiance humaine et chaleureuse. Ce sont des clubs en parfaite situation financière, qui, au contraire des autres grands d'Europe, ont su gommer peu à peu leur endettement et proposer un modèle économique rationnel et viable sur le long terme. Ce sont deux joueurs, Thomas Mullër et Manuel Neuer, qui seront certainement parmi les cinq premiers au classement du Ballon d'or 2014 même si, malheureusement, aucun des deux ne devrait l'emporter. Tous les deux symbolisent l'efficacité, la qualité, la simplicité et la sobriété du football allemand : le fameux Deutsche Qualität. Ce sont enfin deux clubs, le Borussia Dortmund et le Bayern Munich qui s'étaient retrouvés en finale de la Ligue des champions en 2013 et avaient fait vibrer l'Europe. D'un côté, le Borussia, son style rock and roll, ses contre-attaques éclairs, son entraîneur fou furieux et son mur jaune toujours au rendez-vous, quoi qu'il arrive. De l'autre, le Bayern Munich, son orgueil impérial, ses dirigeants anciens joueurs, sa soif de victoire, son contrôle absolu des changements de rythme. Deux équipes aux styles opposés, mais qui résument parfaitement les raisons du succès allemand : excellents gardiens, défenseurs techniques, intelligence du milieu de terrain pour imposer le rythme d'un match, attaquants décisifs.


Aujourd'hui, un homme incarne, plus que tout autre, les infinies capacités de développement du football allemand. Un homme possédant la science du jeu. Un homme qui, s'il réussit son pari, fera le lien entre les deux styles de football les plus aboutis de ces dix dernières années. Pourtant cet homme n'est pas allemand. C'est un Espagnol qui a fait du Bayern son nouveau laboratoire. C'est Pep Guardiola, dit le Philosophe. Une grande partie de l'avenir à moyen terme du football allemand dépend de cet homme. À lui de définir son identité de jeu, sa capacité d'adaptation, sa pérennité. À lui de déconstruire un à un tous les mythes qui accompagnent, à tort, ce football depuis plus de 50 ans. Et de réussir à n'en préserver qu'un seul. Celui exprimé à voix haute par Gary Lineker. Celui d'un football où, quoi qu'il arrive, c'est toujours l'Allemagne qui finit par gagner...

 

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