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Moyen Orient et Monde - Manifestations/Disparus du Mexique

Après deux mois de crise, Nieto au pied du mur

À Mexico, les habitants manifestent quotidiennement depuis l’annonce du probable massacre de 43 jeunes. Tomas Bravo/Reuters

La nuit du 26 septembre, avec la disparition et le probable massacre de 43 étudiants, a changé le Mexique : deux mois après, le président est au pied du mur face à une indignation qui ne connaît pas de répit, tandis que la gauche directement impliquée se déchire.
Confronté à sa plus grave crise en deux ans de présidence, Enrique Peña Nieto doit annoncer aujourd'hui des mesures nouvelles en matière de police, de justice, de lutte contre la criminalité et la corruption. « On doit prendre des décisions partout où existent des faiblesses de l'État mexicain », a ainsi annoncé le bras droit du président, le ministre de l'Intérieur, Miguel Angel Osorio Chong. « Nous allons voir la profondeur de ces mesures. Jusqu'à présent, le président n'a pas donné de réponse cohérente à la crise. Maintenant il doit ouvrir une soupape de sûreté, s'occuper de ce qu'il a négligé : la corruption et la violence », a pour sa part réagi Alejandro Hope, expert en sécurité.
En outre, la disparition à Iguala des élèves-enseignants de l'École normale rurale d'Ayotzinapa a mis à nu une collusion ouverte entre autorités municipales, police locale et crime organisé, lors d'un crime particulièrement barbare. Selon les autorités, trois criminels présumés ont avoué que les étudiants ont été livrés par la police municipale à leur groupe de narcotrafiquants, celui des Guerreros Unidos, qui s'est chargé de les tuer, de brûler leurs cadavres pendant quinze heures sur un bûcher géant, avant de lancer les restes concassés dans une rivière. Et le Mexique ne s'en remet pas. « Cela a marqué un réveil civil et une mise en cause de la classe politique. Le pays s'est trouvé brutalement confronté à une réalité que beaucoup ne voulaient pas voir et qui s'est exprimée de la manière la plus crue », souligne Jorge Hernandez, de l'Université nationale autonome du Mexique.
Désormais, pratiquement pas un jour ne passe depuis l'annonce du probable massacre des 43 jeunes sans que le Mexique connaisse une manifestation ou une protestation, souvent avec des occupations de bâtiments publics, des blocages d'autoroutes et parfois des violences, incendies ou affrontements avec la police. Et les mêmes mots d'ordre : « On les a emmenés vivants, vivants nous les voulons », ou « Dehors Peña Nieto ! » Et les parents des étudiants, qui n'acceptent pas la version des autorités, exigent que l'État fédéral retrouve leurs enfants.
María Isabel SÁNCHEZ/AFP

La nuit du 26 septembre, avec la disparition et le probable massacre de 43 étudiants, a changé le Mexique : deux mois après, le président est au pied du mur face à une indignation qui ne connaît pas de répit, tandis que la gauche directement impliquée se déchire.Confronté à sa plus grave crise en deux ans de présidence, Enrique Peña Nieto doit annoncer aujourd'hui des mesures...

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