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Moyen Orient et Monde - Épidémie

Ebola : le seul laboratoire de très haute sécurité d’Afrique aux avant-postes

L'Institut national pour les maladies contagieuses (NICD), une infrastructure de bio-sécurité de niveau 4, le maximum, modernisée dans les années 2000 et basée en Afrique du Sud Photo AFP

« Bien sûr, on doit manipuler les tubes de sang et je ne sais pas si je devrais vous le dire... Mais on les ouvre à la main » : Janusz Paweska dirige l'équipe sud-africaine qui lutte contre Ebola à Freetown, en Sierra Leone. Le Pr Paweska appartient au seul laboratoire antivirus de haute sécurité d'Afrique, l'Institut national pour les maladies contagieuses (NICD), une infrastructure de bio-sécurité de niveau 4, le maximum, modernisée dans les années 2000 et basée en Afrique du Sud. Il s'agit de la seule installation P4 de cette ampleur sur le continent. On en compte seulement une dizaine dans le monde, surtout en Occident. Aussi, la tâche du Pr Paweska à Freetown est cruciale, épuisante et non sans risque, même avec trois paires de gants sur les mains. Elle consiste à tester, une à une, dans un laboratoire de campagne, les prises de sang de malades peut-être infectés par le virus Ebola. « C'est une opération gigantesque », souligne le Pr Paweska, Sud-Africain d'origine polonaise de nouveau à pied d'œuvre depuis dimanche dernier, après un premier séjour d'un mois et demi dans des conditions à faire renoncer plusieurs chercheurs, sans compter leurs familles, dont beaucoup refusent de laisser partir un proche là-bas. Et seuls quatre ou cinq volontaires vont se succéder, jusqu'en juin 2015 au moins. « L'épidémie ralentit, mais il y a toujours de nouveaux cas, de nouveaux morts. Il est peu probable qu'elle cesse complètement en six mois. S'il y a moins de cas, on fera de la formation du personnel local », explique encore M. Paweska.

Arme essentielle, coût rédhibitoire
Cela dit, un laboratoire comme celui de Johannesburg « ne peut pas empêcher le déclenchement d'une épidémie, admet-il. Il peut juste diagnostiquer et identifier le début d'une épidémie, puis aider à produire des réactifs de diagnostic spécifiques pour pouvoir tester les cas suspects ».
Mais c'est une arme essentielle, en plus d'un réseau de surveillance épidémiologique qui a cruellement manqué aux trois pays touchés par Ebola (Sierra Leone, Guinée et Liberia), aux systèmes de santé squelettiques. Toutefois, son coût est rédhibitoire « 100 à 150 millions de dollars » et « 10 à 15 millions de dollars (annuels) pour la maintenance », témoigne-t-il.
Claudine RENAUD/AFP

« Bien sûr, on doit manipuler les tubes de sang et je ne sais pas si je devrais vous le dire... Mais on les ouvre à la main » : Janusz Paweska dirige l'équipe sud-africaine qui lutte contre Ebola à Freetown, en Sierra Leone. Le Pr Paweska appartient au seul laboratoire antivirus de haute sécurité d'Afrique, l'Institut national pour les maladies contagieuses (NICD), une infrastructure...

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