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Économie - Croissance

Juncker présente son plan de relance pour l’Europe

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a dévoilé hier le projet phare de son mandat : un plan destiné à mobiliser 315 milliards d'euros pour les investissements, mais qui doit faire ses preuves. Il est d'ailleurs déjà critiqué.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker annonçant son plan d’investissement pour l’Europe au Parlement européen de Strasbourg. Frederick Florin/AFP

« Il est temps de lancer les grands travaux et de remettre l'Europe au travail. Nous n'avons pas besoin d'argent frais, mais besoin d'un nouveau départ et de nouveaux investissements », a déclaré M. Juncker devant le Parlement européen, où il a annoncé la création d'un Fonds européen pour l'investissement stratégique.
Le plan sur trois ans s'appuiera sur une partie du budget européen et sur la BEI, le bras financier de l'UE, qui doit apporter 21 milliards d'euros en garanties, pour attirer des investisseurs privés. Mais il ne sera pas alimenté par des contributions directes des États membres, au grand dam de ses détracteurs.

Berlin à la rescousse ?
Pour M. Juncker, ce n'est qu'une question de temps. « Pour moi, un certain nombre de gouvernements, surtout ceux qui ont des marges de manœuvre budgétaires seront au rendez-vous », a-t-il assuré devant la presse. « J'ai noté que Mme Merkel a fait un discours budgétaire au Bundestag et, d'ores et déjà, elle a applaudi des deux mains au plan que j'ai présenté », a-t-il souligné.
Pour encourager les États membres à abonder le nouveau fonds, la Commission européenne propose que les sommes versées ne soient pas comptabilisées dans le calcul de leur déficit.
En attendant, « l'argent ne tombera pas du ciel "et il va falloir" attirer les investisseurs privés », qui se sont détournés de l'Europe depuis le début de la crise.
Le dispositif repose sur de l'ingénierie financière. Les 21 milliards d'euros du fonds doivent servir « d'amortisseur de risque » afin d'attirer, en leur offrant une garantie solide, des ressources privées.
Par un effet multiplicateur de 15, cette somme de départ devrait permettre de mobiliser au total 315 milliards d'euros. L'idée est que le fonds soutienne des projets plus risqués que ceux défendus actuellement par la Banque européenne d'investissement.

« Pas une baguette magique »
« La Commission semble s'appuyer sur un miracle comme la multiplication des pains », a dénoncé la Confédération européenne des syndicats. « C'est un programme d'investissements, pas une baguette magique », a souligné Jyrki Katainen, le commissaire en charge de la Croissance et de l'Emploi.
Pour faire taire les critiques, M. Juncker a appelé à « un soutien politique » fort de façon à rendre le fonds opérationnel d'ici à juin 2015. S'il « fonctionne, et il fonctionnera, il sera reconduit pour les années 2018, 2019, 2020 », a-t-il assuré.
À Bruxelles, on table sur 330 à 410 milliards d'euros en plus au PIB européen, et 1 à 1,3 million d'emplois au cours des trois prochaines années.
Dans le détail, les projets financés seront choisis parmi une liste soumise par les États membres, mais il n'y aura pas de quota par État. C'est un comité d'experts qui sera chargé de faire le tri.
Les infrastructures stratégiques, comme le numérique ou l'énergie, mais aussi les transports, l'éducation, la recherche et l'innovation seront privilégiés. Une partie du dispositif, à hauteur de 75 milliards d'euros, sera réservée aux PME. Cela pourra se traduire par la modernisation d'équipements médicaux, des transports et des liaisons à vocation commerciale ou encore par l'extension du haut débit.

« Il est temps de lancer les grands travaux et de remettre l'Europe au travail. Nous n'avons pas besoin d'argent frais, mais besoin d'un nouveau départ et de nouveaux investissements », a déclaré M. Juncker devant le Parlement européen, où il a annoncé la création d'un Fonds européen pour l'investissement stratégique.Le plan sur trois ans s'appuiera sur une partie du budget européen...

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