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Économie - Entretien

Alain Hakim à  « L’OLJ » : Moscou est un marché immense

Au terme d'un automne ponctué par une série de voyages officiels à l'étranger, le ministre de l'Économie et du Commerce, Alain Hakim, a accepté de répondre aux questions de « L'Orient-le Jour » sur la coopération avec la Russie, le scandale alimentaire au Liban et l'état des relations économiques avec la France.

Le ministre libanais de l'Économie et du Commerce, Alain Hakim, fait un premier bilan après le retour d'une délégation libanaise de Russie.

Quel bilan pouvez-vous dresser une semaine après le retour de Russie de la délégation libanaise formée en partenariat avec la Chambre de commerce, d'industrie et d'agriculture de Beyrouth et du Mont-Liban (CCIAB) ?
Rappelons d'abord que cette visite de trois jours, à laquelle ont également pris part le ministre de l'Industrie, Hussein Hajj Hassan, le président de l'Association des industriels libanais, Fadi Gemayel, et le président de la Lebanese Franchise association, Charles Arbid, s'était fixé comme objectif de développer la coopération économique entre la Russie et le Liban.
Nous avons donc rencontré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov (qui occupe aussi le poste de représentant spécial de la présidence russe pour les Affaires du Moyen-Orient et de l'Afrique), pour appuyer notre souhait de trouver un terrain d'entente avec l'administration des douanes de ce pays afin de faciliter les échanges à venir. Nous avons également rencontré, entre autres partenaires, le gouverneur de Moscou, Andreï Vorobiev, afin de permettre à nos entrepreneurs de s'introduire sur le marché russe en commençant par la banlieue de Moscou qui, à elle seule, représente un marché immense (près de 15 millions d'habitants en agglomération). Certains officiels locaux nous ont par ailleurs informés que le président russe, Vladimir Poutine, avait demandé à son gouvernement de multiplier les contacts avec « tous les pays alliés ou amis qui avaient pied sur mer » depuis le début de la détérioration de leurs relations avec les puissances occidentales en marge du conflit ukrainien. Nombre d'entre eux pensent que les effets de cette tension se feront encore sentir pendant 6 ou 7 ans.
S'il est encore trop tôt, une semaine après le retour de la délégation libanaise, pour livrer une estimation sérieuse des retombées immédiates de cette visite, je peux néanmoins vous confirmer plusieurs signatures de contrats ainsi que la conclusion d'un partenariat entre le gouverneur de Moscou et la CCIAB. Il a également été convenu de mettre en place très prochainement une série de réunions de suivi en coordination avec la Chambre de commerce afin d'évaluer, en temps réel, les résultats obtenus. Enfin, les principaux marchés prioritairement visés par cette initiative sont ceux de Moscou et de Saint-Pétersbourg.

 


En dehors du vin, des franchises ou encore des bijoux, c'est l'agroalimentaire qui constitue l'essentiel de la production libanaise convoitée par le marché russe. Le récent scandale alimentaire révélé quelques jours avant votre départ a-t-il eu des conséquences sur la confiance des partenaires de ce pays ?


Au sujet de cette affaire révélée par le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, il faut d'abord rappeler que les ministères de la Santé, de l'Industrie, de l'Agriculture et de l'Économie, entre autres, s'emploient à contrôler la qualité des produits libanais. Le ministère de l'Économie exerce cette prérogative en aval des canaux de distribution en menant entre 40 et 60 études par jour sur différents produits. Les paramètres pouvant faire l'objet d'un contrôle peuvent aussi bien concerner un prix fixé, la composition d'un produit ou encore les risques éventuels qu'il représente pour le consommateur. En vertu des dispositions prévues par la législation libanaise en matière de protection du consommateur, le ministère de l'Économie peut effectivement prendre toutes les mesures qui s'imposent, y compris celles de rendre publics le nom des entreprises dont les produits seraient impropres à la consommation. C'est ce qui s'est passé cette semaine avec le rappel à l'ordre adressé à 6 des 13 usines spécialisée dans la fabrication de labneh au Liban, qui ont donc été nommées publiquement. Notez qu'au lendemain de l'annonce, tous les produits appartenant aux marques concernées ont été retirées des étalages des commerçants. Il convient de signaler que la non-conformité dans ce cas précis ne concernait pas une entorse aux normes sanitaires, mais bien une atteinte à la réglementation en terme de composition du produit.
Pour revenir à votre question, ce genre d'initiative concertée a, au contraire, un impact positif sur nos partenaires qui y voient une volonté du gouvernement libanais de donner un coup de pied dans la fourmilière pour rappeler les contrevenants à l'ordre.


À la fin du mois d'octobre, vous avez effectué un voyage officiel en France pour y rencontrer les représentants du Conseil de chefs d'entreprise franco-libanais, un organisme appartenant au Medef International. Quels étaient les enjeux de ce déplacement ?
La France est l'un des plus grands investisseurs étrangers au Liban avec 243 millions d'euros d'investissements direct étrangers (IDE) en 2011, un volume d'échanges commerciaux cumulé à 6,2 milliards de dollars depuis 2010 ou une troisième place parmi les pays fournisseurs du Liban, avec un volume d'importations estimé à 1,5 milliard de dollars en 2013 (soit 10 % du total des importations libanaises). Cette visite était donc destinée à définir de nouveaux objectifs pour entretenir la coopération entre la France et le Liban, notamment en matière d'investissement ou de développement du partenariat public/privé comme vecteur de développement économique.

 

 

Quel bilan pouvez-vous dresser une semaine après le retour de Russie de la délégation libanaise formée en partenariat avec la Chambre de commerce, d'industrie et d'agriculture de Beyrouth et du Mont-Liban (CCIAB) ?Rappelons d'abord que cette visite de trois jours, à laquelle ont également pris part le ministre de l'Industrie, Hussein Hajj Hassan, le président de l'Association des...

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