Rechercher
Rechercher

Liban - Diplomatie

À Dakar, un forcing libanais pour rester au centre des préoccupations francophones

La 30e conférence ministérielle de la francophonie a entamé hier ses travaux au Sénégal en préparation du sommet qui se tiendra durant le week-end.

La délégation libanaise au complet, à Dakar.

C'est accompagné d'une importante délégation que le ministre de la Culture Rony Araiji a pris part hier à la conférence ministérielle de la francophonie qui s'est tenue à l'imposant bâtiment du Centre international de conférences de Dakar, bâti à l'occasion de l'accueil par le Sénégal du 15e Sommet de la francophonie qui se tiendra samedi et dimanche prochains.


Au pays de la Teranga, majoritairement francophone, M. Araiji était en fait entouré de la représentante du chef de l'État auprès du Conseil permanent de la francophonie Fadia Kiwan, l'ambassadeur du Liban auprès de l'Unesco Khalil Karam, l'ambassadeur du Liban au Sénégal Khalil el-Habre, la chargée de la francophonie au sein du ministère des AE Jeanne Mrad, la conseillère du ministre Lynn Tehini Kassatly et une kyrielle de journalistes. Et pour cause ! Si la majorité des 57 États membres de plein exercice au sein de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) ont eu leur mot à dire concernant les textes de résolutions qui seront prises par le sommet, à travers des réunions de comité ad hoc tenus il y a de nombreux mois, le Liban et les problèmes du Moyen-Orient n'étaient cités jusqu'à mardi dans aucun texte. Le pays du Cèdre a donc dû tenter un véritable forcing pour inclure ses préoccupations dans les neuf projets de résolutions qui ont été validés hier par la conférence ministérielle et qui se préparent à être adoptés par le sommet durant le week-end, tenant à ce que l'OIF fasse part de sa vive préoccupation vis-à-vis des retombées négatives du conflit syrien au Liban, de son soutien à l'armée libanaise dans sa lutte contre les groupuscules terroristes et de la nécessité d'aider le Liban à surmonter la crise des réfugiés syriens. Grâce aux efforts des Libanais au sein du Conseil permanent de la francophonie où le pays est représenté par Fadia Kiwan depuis 2013, les préoccupations locales ont finalement pu se glisser dans l'une des neuf résolutions qui ont été validées hier, celle concernant la situation de crise, qui s'est penchée sur les répercussions de la crise syrienne sur la stabilité du pays.

 

(Lire aussi : Francophonie et succession d'Abdou Diouf : fin des mythes et principe de réalité)


Dans le texte préparé, l'on pouvait lire hier que « l'OIF exprime sa vive préoccupation à l'égard de la multiplication des pressions sur le Liban, aux plans humanitaire, socio-économique et sécuritaire, du fait des conflits armés dans les pays voisins ». « L'OIF réitère également son soutien au Liban dans ses efforts pour faire face à cette situation et décide de renforcer son appui a la stabilité et à l'intégrité territoriale du pays dont elle salue les valeurs d'ouverture et de diversité religieuse, fondement même de cet État », pouvait-on lire aussi. « C'est la présence d'un gouvernement de coalition nationale à Beyrouth qui joue en notre faveur et confère au monde une image d'unité entre Libanais », avait confié Fadia Kiwan hier à L'Orient-Le Jour.

 

(Lire aussi : Rita Maalouf à l'« OLJ » : Le PS déterminé à soutenir la francophonie au Liban et dans la région)

 

« Un pays démocratique pas à l'abri des séismes », explique Araiji
La déclaration finale de Dakar sera rendue publique dimanche à l'issue du sommet qui se penchera plus spécifiquement sur des détails plus politiques et stratégiques et sur le thème qui lui a été choisi : « Femmes et jeunes, vecteurs de paix et acteurs de développement ». S'exprimant hier lors de la conférence ministérielle, le ministre Araiji a en tout cas exposé l'implication du Liban au service de cette cause.
« Depuis 2010, notre espace francophone a été fortement marqué par une série de transitions qui ont suscité autant d'espoirs que d'inquiétudes, et qui ont touché, plus ou moins intensément, ses différentes composantes, a-t-il dit. Les aspirations des peuples et le rôle central des acteurs de la société civile ont pu être mesurés à leur juste valeur. Le rôle des femmes et des jeunes, vecteurs de développement, y a été mis en évidence. Femmes et jeunes, les deux thèmes prioritaires du sommet sont également au cœur des priorités du Liban. Dans le domaine de l'égalité, Le Liban a enregistré de nombreuses avancées et continue à œuvrer pour diminuer l'écart injustifié et injustifiable entre les hommes et les femmes. »
« Cette année, le Parlement libanais a entériné un projet de loi visant à éradiquer la violence domestique à l'égard des femmes. Par ailleurs, au Liban, de plus en plus de jeunes filles occupent les premières places des classements scolaires et universitaires, preuve d'un profond engagement et d'une grande ambition, dont la société aurait tort de se priver. À l'âge adulte, elles jouent un rôle incontournable dans la vie économique, sociale et culturelle du pays, a-t-il ajouté. L'État a voulu amplifier cette évolution des mentalités en optant récemment pour une approche de discrimination positive dans les postes-clés du secteur public. Une dizaine de femmes ont été nommées au rang de directeur général et c'est indéniablement un premier pas vers l'implication des femmes dans la vie politique où elles restent cruellement absentes. »


Et de poursuivre : « Malgré le fait que le Liban offre un environnement scolaire et universitaire de haut niveau, notamment grâce à des institutions francophones, le marché du travail est étroit et les jeunes s'expatrient pour travailler. L'État libanais voudrait et tente de freiner l'émigration des cerveaux. Il a besoin de tous ses fils mais la réalité économique et l'afflux massif des refugiés syriens qui, aujourd'hui, représentent plus du tiers de la population libanaise, sont des facteurs négatifs sur le développement du pays et favorisent d'autre part cette expatriation. De ce fait, non seulement nos infrastructures sont saturées mais la criminalité est en nette augmentation. Ces réfugiés représentent aujourd'hui non seulement un poids, mais un réel fardeau pour un si petit pays. Ils constituent un facteur favorisant, plus encore, l'émigration de nos jeunes. Je profite de cette tribune pour appeler l'OIF et tous ses membres, à accroître leur aide et leur soutien économique et logistique dans cette tragédie humaine qui ébranle le Liban, et concerne toute la communauté internationale. »
Ce 15e Sommet de la francophonie, rituel qui se tient tous les deux ans, revêt cette année une importance toute particulière pour le Liban dont la diaspora est active depuis plusieurs générations au Dakar. Hier, lors de la conférence ministérielle, de nombreux États ont soulevé la question de l'épidémie d'Ebola. Un projet visant à fonder une assemblée de jeunes des 57 États membres qui puisse participer à la prise de décisions au sein de l'OIF, a été par ailleurs proposé par la Suisse.

 

Lire aussi

L'Afrique, cœur du réveil mondial de la francophonie

La presse francophone dans le monde arabe tire la sonnette d'alarme

Jeu de coulisses au Sommet de la francophonie

C'est accompagné d'une importante délégation que le ministre de la Culture Rony Araiji a pris part hier à la conférence ministérielle de la francophonie qui s'est tenue à l'imposant bâtiment du Centre international de conférences de Dakar, bâti à l'occasion de l'accueil par le Sénégal du 15e Sommet de la francophonie qui se tiendra samedi et dimanche prochains.
Au pays de la...

commentaires (1)

Sans fausse modestie si le Liban a pu tenir le coup de la guerre civile de 75 et l'occupation barbare du sud Liban de 82 a 2000 et jusqu'a ce jour , c'est bien grace a la diaspora africaine . Tous ces meetings , reunions conferences etc... c'est bon a prendre , mais ca ne mene pas bien large . La chance que nous autres libanais du Senegal precisement avons eu c'est la presence d'un homme de culture , poete et mathematicien , seul noir a avoir ete admis a l'academie francaise , je nomme Leopold Sedar Senghor , paix a son ame , il a su mettre sur pied un system que les senegalais continuent de suivre et qui a eu pour resultat d'eviter d'avoir eu des coups d'états a repetition et d'avaoir eu a souffrir d'un regime militaire . Exemple unique en Afrique . Pour ce qui est la langue francaise , beau vecteur de civilisation entre les peuples qui l'ont en commun , faut admettre que si ca est un avantage , nous n'avons pas eu le choix , pour ceux nes avant l'independance .

FRIK-A-FRAK

12 h 02, le 27 novembre 2014

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Sans fausse modestie si le Liban a pu tenir le coup de la guerre civile de 75 et l'occupation barbare du sud Liban de 82 a 2000 et jusqu'a ce jour , c'est bien grace a la diaspora africaine . Tous ces meetings , reunions conferences etc... c'est bon a prendre , mais ca ne mene pas bien large . La chance que nous autres libanais du Senegal precisement avons eu c'est la presence d'un homme de culture , poete et mathematicien , seul noir a avoir ete admis a l'academie francaise , je nomme Leopold Sedar Senghor , paix a son ame , il a su mettre sur pied un system que les senegalais continuent de suivre et qui a eu pour resultat d'eviter d'avoir eu des coups d'états a repetition et d'avaoir eu a souffrir d'un regime militaire . Exemple unique en Afrique . Pour ce qui est la langue francaise , beau vecteur de civilisation entre les peuples qui l'ont en commun , faut admettre que si ca est un avantage , nous n'avons pas eu le choix , pour ceux nes avant l'independance .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 02, le 27 novembre 2014

Retour en haut