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Nos Lecteurs ont la Parole - Marwan EL-TIBI

Dôme d’or contre dôme d’acier

La lutte acharnée que se livrent les Palestiniens et leurs occupants se cristallise une fois de plus au sein de la ville de trop de causes.
Ville sainte pour trois religions monothéistes, Jérusalem fut à l'origine de la deuxième intifada palestinienne, lorsque Sharon s'amusa à effectuer une tournée sur l'Esplanade des mosquées, accompagné de 1 500 gardes.
À cette époque, la mosquée n'en est bien entendu pas à sa première agression.
Une longue liste de tentatives d'appropriation, notamment par le mouvement des « Fidèles du Mont du Temple » ainsi que plusieurs tentatives de démolition du Dôme du Rocher tant à travers des actes individuels de fanatiques, qu'au moyen d'une politique dissimulée de forage de tunnels, viennent prouver les velléités des autorités religieuses et politiques israéliennes.
Plus tôt dans l'histoire, en 1982, c'est un soldat israélien qui se livre sur l'esplanade à une frénésie meurtrière, tuant et blessant une soixantaine de fidèles durant la prière. Les autorités militaires déclareront classiquement qu'il s'agissait d'un acte isolé commis par un exalté ayant des troubles psychologiques.
Le dôme d'or a beaucoup d'ennemis. Meir Kahana, Yehouda Glick, ou Ehud Olmert, maire de Jérusalem jusqu'en 2003, que les Libanais connaissent pour d'autres méfaits.
Tous et avec eux une majorité écrasante d'Israéliens ne semblent avoir qu'une idée en tête : abattre ce dôme étincelant qui les nargue du haut de sa fière allure. C'est un droit divin et historique qu'une partie d'entre eux revendique ; pour les autres, c'est aussi une consécration politique de la victoire du sionisme.
Avant son occupation partielle en 1948, Jérusalem était déjà la cible d'attentats perpétrés par l'Irgoun et la Haganah. Les attaques contre les hôtels King David et Sémiramis avaient été qualifiées de terroristes par les autorités britanniques, une première dans la région.
À Jérusalem, l'opposition populaire à cet état de fait s'inscrit dans un registre lourd de haine et d'intolérance.
Ainsi, la récente attaque contre la yeshiva Thorat Moshé et avant elle, en 2008, celle de la yeshiva Mercaz Harav, sont des réactions naturelles aux exactions systématiques commises par une puissance occupante contre un lieu de culte dans une ville sainte. Elles peuvent être décrites comme terroristes ou héroïques, elles n'en demeurent pas moins une expression légitime du désespoir des hiérosolomytains arabes même si elles sont commises, elles aussi, contre des lieux de culte. Après tout, qui sème le vent récolte la tempête.
Comme à leur habitude, les Israéliens poussent le bouchon jusqu'au goulot de leur arrogance en se posant comme victimes innocentes de représailles aveugles sans pour autant pouvoir directement accuser le Fateh ou le Hamas.
Pour se venger, ils détruisent les maisons des auteurs des attentats.
Ils devraient pourtant comprendre qu'ils doivent à présent réagir différemment face à un phénomène naturel de résistance populaire à l'oppression, aussi rare et précieux que l'or du dôme de la mosquée d'al-Aqsa et qui ne pourra être contré par aucun mur de la honte ni par aucun dôme d'acier.

Marwan EL-TIBI

La lutte acharnée que se livrent les Palestiniens et leurs occupants se cristallise une fois de plus au sein de la ville de trop de causes.Ville sainte pour trois religions monothéistes, Jérusalem fut à l'origine de la deuxième intifada palestinienne, lorsque Sharon s'amusa à effectuer une tournée sur l'Esplanade des mosquées, accompagné de 1 500 gardes.À cette époque, la mosquée...

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