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Nos Lecteurs ont la Parole - Emmanuel RAMIA

Le mal du XXIe siècle

Le plus grand mal du XXIe siècle sera sans aucun doute l'islamisme. Tout comme le nazisme ou le stalinisme envenimèrent le siècle dernier, l'islamisme sous toutes ses formes et couleurs vient pourrir et noircir notre siècle dès ses débuts. Attention, islamisme n'est pas islam ! L'idée d'islamisme peut aisément se réduire à une idéologie liant dialectiquement et étroitement le politique à l'islam. Rien de mieux en soi pour tenter de dénaturer et l'État et l'islam !
Pour rappel, le christianisme devint ce qu'il est, c'est-à-dire une religion de paix et d'amour, après s'être progressivement séparé des différentes entités étatiques auxquelles il était lié en Occident. Aujourd'hui, le pape François parle ouvertement des droits des homosexuels, tandis qu'un prétendu État islamique perpétue génocide après génocide au nom du même Dieu unique. Il faut dire les choses telles qu'elles sont : la nécessité de séparer le temporel (l'État) du spirituel (la religion) est plus qu'urgente aujourd'hui en terre d'islam. Le chrétien (agnostique) du Liban que je suis peut tout de même parler au nom d'une religion sœur meurtrie et kidnappée, qu'il espère voir revenir vers le noble chemin de l'humanisme et de la tolérance. Mais l'étude d'une idéologie ne peut être faite sans une description de ses répercussions sur le terrain à travers ses concrétisations. Analysons donc les différents degrés de l'islamisme.
Il y a d'abord celui dit « modéré » représenté par l'Ennahda tunisien, l'AKP turc, ou encore les Frères musulmans égyptiens. Mais qu'il s'agisse de l'un ou de l'autre il ne faut pas se leurrer, un islamisme modéré reste un islamisme. Le premier permit au jihad en Syrie de prospérer chez les Tunisiens à travers son laxisme ; le second, sous le leadership du néosultan Erdogan, aida l'EI à devenir ce qu'il est grâce aux facilités accordées aux voyageurs barbus, tandis que le troisième, qui se réfugie souvent derrière un discours élégant et d'apparence démocratique, était sur le point de transformer la patrie des pharaons en califat islamique. Ce qui intérieurement nous anime finit toujours par ressurgir en temps et lieu opportuns. L'islamisme élégant, sans barbe et sans sabre, n'est en réalité qu'une fenêtre vers un islamisme plus virulent et ostensible.
Grâce aux parrainages d'États à l'islamisme rigoriste tels que l'Arabie saoudite, le Qatar ou l'Iran, des groupes comme le Hezbollah libanais, l'armée du Mehdi irakienne, ou encore le réseau salafiste international, ont pu se développer et s'armer jusqu'aux dents pour défendre des causes en marge de leurs États. C'est là que nous observons le rôle de l'islamisme rigoriste et armé dans la déconstruction, voire même la destruction, de la région. Celui-là a la particularité d'être de deux couleurs opposées qui justifient sa présence. L'un est chiite iranien et l'autre est sunnite du Golfe pétro-monarchique. La haine y est ancrée et l'État sacrifié. Plus dangereux que le premier, cet islamisme, en plus de forcer les populations à vivre selon sa loi rétrograde, qu'il s'agisse de wilayet-el-fakih ou du wahhabisme, tue celui qui le remet en cause. Il sacralise de plus le concept du martyr et du suicide au nom de Dieu. Il devient d'un coup contraire au principe de base de toute religion qui est « tu ne tueras point. » Ce phénomène, répandu en terre arabe depuis les années 70, n'est tout de même pas ce qu'il y a de pire.
Le takfirisme, surnommé par les uns « le cancer des temps modernes », est indubitablement l'ennemi de tous. Il occupe ainsi cette place du pire entre les pires. Contrairement au premier degré d'islamisme qui use de la raison, ou au second qui use d'armes pour défendre une cause, celui-là ne connaît ni loi ni morale et n'est mû que par la terreur. Il se propage tel un cancer et tue tout ce qui ne lui ressemble guère. Une cellule folle se développe, elle se métamorphose, se multiplie, endoctrine, ravage et explose. Tel pourrait être décrit le groupe « État islamique » qui fait la une des journaux tous les jours, depuis plusieurs mois. Un drapeau noir comme la mort le symbolise. Alors que les islamismes moins virulents s'habillent de vert ou de jaune, lui ne connaît pas de compromis, il détruit tout espoir, toute couleur et toute vie.
Que faire aujourd'hui pour remédier à cela ? La réponse est simple. Elle passe par le cheminement suivant : premièrement, reconnaître l'existence des différents niveaux d'islamismes. Deuxièmement, cesser de financer, ou de soutenir tout type de courant islamique. Troisièmement, créer des forces séculaires, modernistes et démocratiques qui puissent remplacer cette idéologie obscurantiste. Il peut s'agir de partis politiques libéraux, d'associations pour les droits de l'homme, ou même d'un travail intellectuel qui aille à contre-courant. Si cela est réalisé, l'islamisme qu'il soit modéré, rigoriste ou jihadiste sera progressivement éradiqué. Lorsque Américains, Européens et Russes auront compris que certains pays de la région véhiculent des modèles très nocifs d'islamisme, c'est-à-dire lorsqu'ils abandonneront leurs intérêts au profit des vraies valeurs démocratiques et humanistes, le vent des libertés mentales et comportementales pourra enfin souffler à travers le monde. La Tunisie, il y a quelques jours, a montré qu'un pays arabo-musulman peut connaître une démocratie laïque, que le choix n'est plus fatalement entre une dictature laïcisante et une théocratie rétrograde, puisqu'une troisième voie s'est montrée. Le printemps arrivera un jour à tous ces peuples malheureux et ils verront le soleil de la vie éclairer leurs cœurs et leurs cerveaux. Croire en la vie puis lutter à sa réalisation permettra aux peuples de récolter les fruits du divin qui ne sont faits que de paix, d'amour et de tolérance.

Emmanuel RAMIA
Stavanger – Norvège

Le plus grand mal du XXIe siècle sera sans aucun doute l'islamisme. Tout comme le nazisme ou le stalinisme envenimèrent le siècle dernier, l'islamisme sous toutes ses formes et couleurs vient pourrir et noircir notre siècle dès ses débuts. Attention, islamisme n'est pas islam ! L'idée d'islamisme peut aisément se réduire à une idéologie liant dialectiquement et étroitement le...

commentaires (2)

DU BAVARDAGE AVEC UN PEU DE SENS ET TROP DE NON SENS !

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 22, le 27 novembre 2014

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Commentaires (2)

  • DU BAVARDAGE AVEC UN PEU DE SENS ET TROP DE NON SENS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 22, le 27 novembre 2014

  • Article parfait sauf à la fin quand il "khabassa" avec son "Croire en la vie puis lutter à sa réalisation permettra aux peuples de récolter les fruits du divin qui ne sont faits que de paix, d'amour et de tolérance." ! "Divin" qui n'est fait que de paix, d'amour et de tolérance ! Wallaou, à la fin !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    04 h 55, le 27 novembre 2014

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