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À La Une - Syrie

Poutine reçoit une délégation du régime syrien : une première depuis le début de la guerre

L'aviation syrienne a tué près de 100 personnes dans les raids les plus meurtriers jamais menés contre Raqqa, la "capitale" du groupe jihadiste Etat islamique.

Le président russe Vladimir Poutine recevant le ministre des Affaires étrangères syrien Walid Mouallem à Sotchi, le 26 novembre 2014. REUTERS/Alexei Druzhinin/RIA Novosti/Kremlin

Une réunion cruciale avait lieu mercredi entre le président russe Vladimir Poutine et une délégation syrienne conduite par le chef de la diplomatie Walid Mouallem. C'est la première fois que M. Poutine, dont le pays est un allié du régime de Bachar el-Assad, reçoit une délégation syrienne depuis le début de la guerre en Syrie.

L'objectif déclaré est de relancer les pourparlers de paix entre le régime et une partie de l'opposition, après l'échec des négociations organisées en janvier et février à Genève.

Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué que Moscou était prêt à accueillir "des contacts entre le gouvernement syrien et un large éventail des forces politiques et de la société syrienne". Selon le journal syrien al-Watan, proche du régime, la Russie veut organiser un "dialogue syro-syrien" incluant notamment des opposants "indépendants". "Le fait que M. Poutine reçoive la délégation montre l'importance qu'il accorde à cette visite", a souligné à l'AFP un haut responsable syrien.

 

(Pour mémoire : Damas demande des missiles russes S-300 contre d'éventuels raids US)

 

Walid Mouallem était par ailleurs l'hôte d'un dîner organisé mardi soir à l'ambassade de Syrie à Yarzé, a rapporté le quotidien al-Akhbar dans son édition de mercredi. Des personnalités du 8 Mars étaient présentes au dîner, notamment le conseiller politique du secrétaire général du Hezbollah, Hussein Khalil, le chef du bloc parlementaire de la Fidélité à la résistance Mohammad Raad, le conseiller politique du président du Parlement Ali Hassan Khalil, le chef des Marada, Sleiman Frangié, le ministre Élias Bou Saab représentant le chef du Courant patriotique libre (CPL) Michel Aoun, le chef du Parti démocratique Talal Arslane, et le chef du Parti syrien national social (PSNS) Assaad Hardane. M. Mouallem a indiqué durant le dîner vouloir proposer aux Russes des initiatives de sortie de crise, selon al-Akhbar.

 

Raids meurtriers à Raqqa

Sur le terrain, l'aviation syrienne a tué près de 100 personnes dans les raids les plus meurtriers jamais menés contre Raqqa, la "capitale" du groupe jihadiste Etat islamique (EI). Au moins 95 personnes ont péri dans les frappes menées par l'aviation du régime Assad mardi contre la zone industrielle à Raqqa (nord), où travaillent de nombreux civils, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Au moins 52 civils figurent parmi les victimes, selon l'ONG qui s'appuie sur un large réseau d'informateurs et de militants dans le pays ravagé par la guerre depuis mars 2011.

"Après le premier raid, les gens ont accouru pour secourir les victimes et c'est à ce moment-là que le second s'est produit", a souligné le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane pour expliquer le nombre élevé de morts. Des vidéos diffusées sur internet par des militants de Raqqa montrent des corps ensanglantés gisant dans la rue.

Un haut responsable sécuritaire à Damas a confirmé à l'AFP que l'aviation avait "frappé des positions" à Raqqa du groupe extrémiste sunnite qui contrôle de vastes régions en Syrie et en Irak voisin.

Raqqa est le seul chef-lieu de province que contrôle l'EI depuis son apparition en 2013 en Syrie. Après avoir participé avec les rebelles à la prise de Raqqa, l'EI avait éradiqué impitoyablement ses alliés pour en faire sa place forte.

Le régime, qui a tiré avantage de la guerre entre l'EI et les autres insurgés début 2014 (au moins 4 000 morts), a commencé il y a quelques mois à taper l'EI dans le nord et l'est syrien.

Raqqa et ses alentours, qui comptaient avant la guerre plus de 200 000 habitants, ont été aussi pris pour cibles ces dernières semaines par des avions de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis.
Celle-ci mène des frappes contre l'EI en Syrie pour venir en aide aux rebelles combattant le régime, et en Irak pour soutenir les troupes gouvernementales.

Le haut responsable syrien a d'ailleurs souligné que Damas ne "coordonnait pas" ses opérations avec la coalition.

Un militant de Raqqa, Nael Moustafa, joint par l'AFP, a dénoncé le grand nombre de civils tués aussi bien par les frappes du régime que par celles de la coalition.

 

(Dossier : Quelles sont les principales sources de financement de l’État islamique ?)

 

Mirage français en Jordanie

Aux premiers rangs de la lutte internationale antijihadistes, la France a annoncé qu'elle déploierait jeudi six avions-bombardiers Mirage en Jordanie qui seraient utilisés dans ses frappes contre l'EI en Irak. L'objectif est le "renforcement de notre présence sur ce théâtre d'opérations", a précisé le porte-parole du gouvernement.

Accusé de crimes contre l'Humanité, l'EI regroupe des dizaines de milliers de combattants, dont des ressortissants de pays occidentaux, ce qui a accentué les craintes à l'étranger. Il est responsable de viols, rapts, crucifixions dans les zones sous son contrôle et depuis août il a décapité cinq otages occidentaux enlevés en Syrie.

 

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L'objectif déclaré est de relancer les pourparlers de...

commentaires (6)

"Une délégation du régime syrien" ! Un gang de va-nu-pieds plutôt, oui !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

14 h 35, le 28 novembre 2014

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Commentaires (6)

  • "Une délégation du régime syrien" ! Un gang de va-nu-pieds plutôt, oui !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 35, le 28 novembre 2014

  • UNE PREMIÈRE... ET PROBABLEMENT UNE DERNIÈRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 23, le 27 novembre 2014

  • La réunion entre le président russe Vladimir Poutine et la délégation syrienne conduite par le chef de la diplomatie Walid Mouallem, souligne encore une fois la guerre froide entre Moscou et l'occident .

    Sabbagha Antoine

    23 h 34, le 26 novembre 2014

  • PLUS RESPONSABLE... DE CE QUI SE PASSE... QUE LES RESPONSABLES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 38, le 26 novembre 2014

  • On sait tous ke le régime de bachar court a sa perte il ne redeviendra jamais plus comme avant au grand dam de ces supporter, et le pire c'est ke même si le régime gagne sur qlq terrain ... La puissance et la gloire il peuvent en rêver mais seulement en rêver !!!

    Bery tus

    19 h 54, le 26 novembre 2014

  • Pour les victimes civiles on ne peut que deplorer ce carnage , mais pour les salafowahabites mercenaires des us/sio/binsaouds , on en demanderai meme encore un peu plus !

    FRIK-A-FRAK

    15 h 16, le 26 novembre 2014

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