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Moyen Orient et Monde - États-Unis

« C’était juste horrible, je n’ai jamais vu une émeute pareille »

Secouée par une nuit d'émeutes, Ferguson craint de nouvelles violences ; l'avocat de la famille de Michael Brown dénonce avec véhémence une procédure biaisée.

Les habitants de Ferguson se sont réveillés hier en état de choc : des personnes estomaquées prenaient en photo les restes encore fumants d’un centre de beauté pillé la veille. « C’était juste horrible. Je n’ai jamais vu une émeute pareille », a confié une mère de famille noire. Jewel Samad/AFP

Plongée dans un silence étrange, la petite ville américaine de Ferguson redoutait hier de nouvelles violences, après les émeutes de la nuit du lundi provoquées par la décision d'un jury populaire de ne pas poursuivre un policier blanc ayant tué Michael Brown, un jeune Noir. La principale artère de cette banlieue de Saint Louis dans le Missouri, théâtre donc de scènes de guérilla urbaine, était déserte, circonscrite par des cordons de police et plongée dans un silence surnaturel, que seul le bruit des pales d'un hélicoptère des forces de l'ordre troublait.
Des habitants du voisinage se sont réveillés en état de choc : des personnes estomaquées prenaient en photo les restes encore fumants d'un magasin pillé la veille. « C'était juste horrible. Je n'ai jamais vu une émeute pareille, confie Angie, une mère de famille noire qui travaille dans une épicerie. Je prie pour pouvoir rentrer saine et sauve chez moi. » D'autres prédisent de nouvelles violences, « à moins que le gouvernement hausse le ton et propose une loi qui satisfera les gens », explique Morgan Abbott, un peintre blanc qui ne comprend pas pourquoi « les gens ont détruit leur propre ville ».
Dès l'annonce du verdict lundi, les violences ont éclaté dans la petite ville du Missouri tandis que, de Seattle à New York, des milliers d'Américains descendaient dans les rues pour dénoncer « le racisme qui tue ». À Ferguson, les forces de l'ordre ont été la cible de nombreux tirs qui n'ont pas fait de victime. Les policiers, qui avaient reçu des renforts de la garde nationale et du FBI, ont riposté à coups de gaz lacrymogène, matraque et grenades aveuglantes. « Pas de justice, pas de paix ! » scandaient les manifestants en colère, sourds aux appels au calme lancés par le président Barack Obama et la famille Brown. Vingt-neuf personnes ont été arrêtées, et à New York, deux manifestants ont été appréhendés.
Le gouverneur du Missouri, Jay Nixon, qui avait décrété l'état d'urgence lundi soir, a mobilisé hier après-midi la garde nationale dans la crainte de nouvelles violences. « Les violences du genre de celles que nous avons vues (...) ne peuvent pas se répéter », a dit M. Nixon sur son compte Twitter.

Leçons russes...
Hier, l'avocat de la famille Brown a dénoncé avec véhémence une procédure biaisée et la décision « injuste » de ne pas poursuivre Darren Wilson, le policier blanc auteur des tirs. « Nous protestons ouvertement et fortement au nom de Michael », a indiqué Benjamin Crump. « Nous nous élevons contre cette décision car dans toute l'Amérique, que ce soit à New York, à Los Angeles, en Californie, à Cleveland, les jeunes garçons de couleur sont tués par les policiers », a lancé l'avocat. « On pouvait prévoir ce qui allait arriver », a-t-il ajouté, dénonçant les « relations de proximité » entre le procureur qui a mené l'enquête, Robert McCulloch, et la police. Me Crump a, par ailleurs, de nouveau lancé la proposition d'une loi qui obligerait chaque policier à être équipé d'une caméra lorsqu'il est en patrouille.
Fait inhabituel : le procureur a rendu public tout le dossier de l'instruction, de l'autopsie de la dépouille de Michael Brown à la déposition de Darren Wilson. Pour sa part, le secrétaire à la Justice, Eric Holder, a rappelé que l'enquête fédérale se poursuivait. « Elle est indépendante de l'enquête locale depuis le début et le restera », a-t-il assuré.
La mort de Michael Brown, le 9 août, a ravivé le débat sur l'attitude des forces de l'ordre et les relations raciales aux États-Unis, 22 ans après l'affaire Rodney King et les émeutes qui avaient embrasé Los Angeles après l'acquittement de quatre policiers blancs filmés en train de passer à tabac cet automobiliste noir. Ainsi, la Russie a affirmé hier que les violences à Ferguson montrent que les États-Unis ont « d'énormes problèmes intérieurs dans le domaine du respect des droits de l'homme ». Le ministère russe des Affaires étrangères a de cette façon souligné que les États-Unis devraient se préoccuper de résoudre leurs propres problèmes plutôt que de « faire la morale » aux autres pays.
(Sources : agences)

Plongée dans un silence étrange, la petite ville américaine de Ferguson redoutait hier de nouvelles violences, après les émeutes de la nuit du lundi provoquées par la décision d'un jury populaire de ne pas poursuivre un policier blanc ayant tué Michael Brown, un jeune Noir. La principale artère de cette banlieue de Saint Louis dans le Missouri, théâtre donc de scènes de guérilla...

commentaires (1)

Le "printemps noir" aux usa ... je vois une partition de ce haut lieu de perdition ...

FRIK-A-FRAK

12 h 44, le 26 novembre 2014

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Commentaires (1)

  • Le "printemps noir" aux usa ... je vois une partition de ce haut lieu de perdition ...

    FRIK-A-FRAK

    12 h 44, le 26 novembre 2014

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