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Moyen Orient et Monde - Nucléaire

Entre l’Iran et les 5+1, le risque d’un nouveau scénario Camp David

François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France à Téhéran, a disséqué pour « L'Orient-Le Jour » les raisons du report du délai des négociations et les risques qu'elles engendrent.

Un Iranien regardant avec circonspection le journal d’hier affichant en une la photo des chefs diplomatiques des 5+1 et du ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif. Atta Kenare/AFP

C'est reparti pour sept mois. Lundi, à Vienne, l'Iran et les 5+1 ont conjointement décidé de prolonger le délai des négociations afin de parvenir à un accord sur le nucléaire. Et si cette décision apparaît être un moindre mal en ce qu'elle préserve la possibilité d'un accord, il n'en reste pas moins qu'elle est sujette à de nombreuses interrogations. La première, celle qui vient tout de suite à l'esprit, est la suivante : en quoi la prolongation du délai modifie-t-elle les perspectives de réussite des négociations ?


Interrogé par L'Orient-Le-Jour, François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France à Téhéran et désormais analyste spécialisé sur les questions de prolifération nucléaire et de désarmement, commence par rappeler que les deux couples forts (Obama/Kerry et Rohani/Khamenei) étaient animés par une même volonté : parvenir à un accord complet. « Toutefois, il y a eu des oppositions des deux côtés. Que ce soit de la part du Congrès américain ou des fondamentalistes, principalistes, iraniens », explique l'ambassadeur. Il insiste d'ailleurs sur la puissance des lobbies internes aux deux parties. « Du côté iranien, certains considèrent qu'il n'est pas question de revenir sur les acquis nucléaire et que le principe même d'un démantèlement est inenvisageable. Et, pour certains Occidentaux, quoi que fasse l'Iran, cela ne suffira pas à garantir ses bonnes intentions », ajoute-t-il. Pourtant, cette fois-ci, les Américains n'avaient pas commis la même erreur que l'année dernière et il n'y avait pas de réels dissensions au sein du 5+1. « Kerry a habilement fait en sorte que tous les partenaires aient le même niveau d'informations », précise M. Nicoullaud. En outre, ce ne sont ni des intérêts économiques ni les pressions israéliennes et saoudiennes qui ont empêché la conclusion d'un accord, mais bien des questions de principe. « Les 5+1 ont une certaine vision de la non-prolifération et l'Iran n'est pas prêt à renoncer à son droit au nucléaire civil », résume-t-il.

 

(Repère : Nucléaire iranien : plus de dix ans de crise)

 

Sans passer par le Congrès ?
En ce qui concerne le prolongement du délai, l'ancien ambassadeur français soulève que les protagonistes n'ont pourtant pas manqué de temps jusqu'alors. « On peut se poser la question de savoir si la prolongation des négociations est profitable ou non à la conclusion définitive d'un accord. La dynamique des négociations n'a pas été rompue, c'est l'essentiel. Mais là, on entre dans une zone de tous les dangers », explique M. Nicoullaud. « Il est miraculeux qu'aucun incident n'ait stoppé les négociations jusqu'à maintenant. Mais là, le risque s'amplifie nettement », précise-t-il.

 

(Pour mémoire : Victoire diplomatique pour Obama en cas d'accord sur le nucléaire iranien)


De ce fait, M. Nicoullaud compare la situation actuelle à celle des négociations de Camp David en 2000. « À l'époque, Bill Clinton avait réussi à réunir les Israéliens et les Palestiniens. Ils étaient presque arrivés au but et il ne restait que quelques point à régler, comme la question du statut de la ville de Jérusalem. Les parties avaient donc pris la décision de se retrouver en octobre pour poursuivre les négociations. Mais entre-temps, Ariel Sharon s'était promené sur l'esplanade des Mosquées, provoquant ainsi la seconde intifada et annihilant toutes les possibilités d'accord », témoigne-t-il. Malgré toutes leurs bonnes volontés, les acteurs ne peuvent pas contrôler l'imprévisible. En prolongeant le délai, ils se sont donc mis dans une position dangereuse : celle de se retrouver en juillet prochain dans un contexte nettement moins à leur avantage.

 

(Pour mémoire : Rohani joue sa crédibilité dans les négociations avec l’Occident)


Pour s'entendre, dans tous les cas, « il faudra que les deux parties acceptent de faire un bout de chemin et qu'elles comprennent que tout le monde a intérêt à conclure cet accord », explique encore M. Nicoullaud.
En outre, alors que les républicains seront majoritaires au Congrès à partir du mois de janvier et qu'ils auront ainsi l'occasion d'empêcher la poursuite des négociations, notamment en votant de nouvelles sanctions contre l'Iran, M. Nicoullaud précise que Barack Obama aura tout de même la possibilité de se passer du vote du Congrès pour finaliser l'accord. Renforcer les sanctions contre l'Iran provoquerait un nouvel engrenage de tensions entre les deux acteurs. Une éventualité que réclamait déjà hier le représentant républicain Peter Roskam en déclarant : « Il est temps de mettre fin à ce processus qui n'a aucun sens et de remettre en place les sanctions dures qui ont amené le régime radical iranien à la table des négociations. »
Pour finir, l'ancien diplomate livre son sentiment personnel : « La fenêtre de l'occasion est ouverte et la dynamique est en cours. Les deux parties devraient probablement s'entendre sur un accord. À moins d'un imprévu... »

 

C'est reparti pour sept mois. Lundi, à Vienne, l'Iran et les 5+1 ont conjointement décidé de prolonger le délai des négociations afin de parvenir à un accord sur le nucléaire. Et si cette décision apparaît être un moindre mal en ce qu'elle préserve la possibilité d'un accord, il n'en reste pas moins qu'elle est sujette à de nombreuses interrogations. La première, celle qui vient...

commentaires (1)

On a pas besoin d'etre François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France à Téhéran et désormais analyste spécialisé sur les questions de prolifération nucléaire et de désarmement pour comprendre qu'il ne dit rien de tangible.. puff . Il est plus facile de demanteler les colonies sauvages du pays usurpee que de demanteler un savoir faire et un niveau de technologie attaint de haute lute pendant 30 ans , avec les souffrances d'un embargo inique et d'assassinats de scientifiques iraniens . L'Iran est le vainqueur disons a 90% de ces negociations et c'est pas brandir la menace d'un congres republicain qui y changerait quelque chose , si on comprend bien que le congres drive par le lobby juif sioniste du pays usurpee est pris a la gorge ou ailleurs selon qu'on veut etre poli ou pas . Faut pas trop broder la dessus , si les options sur la table pouvaient etre utulisees les occicons n'auraient pas hesite une seconde , comme pour l'irak de saddam ou la lybie de Kaddafi . Il est evident que cet occicon voit sur le terrain la raclee que foutent les resistances du hezb de la Syrie legitime et de l'Iran et du Hamas a tous leurs acolytes salafowahabites de divers noms . Voila la seule cause de dissuasion qu'un accord ne serait benefique que pour les occicons .

FRIK-A-FRAK

10 h 41, le 26 novembre 2014

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Commentaires (1)

  • On a pas besoin d'etre François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France à Téhéran et désormais analyste spécialisé sur les questions de prolifération nucléaire et de désarmement pour comprendre qu'il ne dit rien de tangible.. puff . Il est plus facile de demanteler les colonies sauvages du pays usurpee que de demanteler un savoir faire et un niveau de technologie attaint de haute lute pendant 30 ans , avec les souffrances d'un embargo inique et d'assassinats de scientifiques iraniens . L'Iran est le vainqueur disons a 90% de ces negociations et c'est pas brandir la menace d'un congres republicain qui y changerait quelque chose , si on comprend bien que le congres drive par le lobby juif sioniste du pays usurpee est pris a la gorge ou ailleurs selon qu'on veut etre poli ou pas . Faut pas trop broder la dessus , si les options sur la table pouvaient etre utulisees les occicons n'auraient pas hesite une seconde , comme pour l'irak de saddam ou la lybie de Kaddafi . Il est evident que cet occicon voit sur le terrain la raclee que foutent les resistances du hezb de la Syrie legitime et de l'Iran et du Hamas a tous leurs acolytes salafowahabites de divers noms . Voila la seule cause de dissuasion qu'un accord ne serait benefique que pour les occicons .

    FRIK-A-FRAK

    10 h 41, le 26 novembre 2014

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